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La « pétition des 600 » ruine la crédibilité du Giec
vendredi 16 avril 2010
La majorité des 600 climatologues qui ont signé une lettre ou pétition à la ministre de la Recherche sont certainement des scientifiques honnêtes et compétents. Leur lettre ne dit rien du tout sur le fond du débat scientifique sur la cause d’un réchauffement de la planète. Mais elle en dit long sur la manière dont ce débat est conduit, sur les procédés employés par les carbocentristes, et donc sur la crédibilité que l’on peut leur accorder.
[..]Qui appliquerait ce principe, et comment ? Faudrait-il établir une institution – baptisée par exemple Bureau de Censure - qui donnerait un certificat de rigueur (c’est le mot qu’emploient les signataires de la lettre) préalable à toute publication ? Lui soumettrait-on aussi les articles de journaux, et les pétitions ? Et dans ce cas, la lettre des 600 aurait-elle bien passé le test de la rigueur ?
Pour que des gens intelligents se laissent aller à de telles niaiseries, il faut qu’ils soient bien à court d’arguments ou/et que la colère et la haine les aveuglent complètement.
La lettre continue par la demande solennellement faite à une ministre et à des « autorités de tutelle » de trancher un débat scientifique, et de punir ceux qui pensent mal. Même si MM. Allègre et Courtillot étaient des incompétents et des faussaires patentés, aller moucharder et demander à Mme la directrice de les mettre au piquet serait, comme on l’apprend à l’école communale, une attitude méprisable. S’agissant de science, cette attitude est non seulement méprisable mais suicidaire. Demander à des politiques de jouer le rôle d’arbitre - et pourquoi pas de guide - en matière scientifique, c’est pour un chercheur scier la branche sur laquelle il est assis. On pense à Lyssenko faisant éliminer par Staline les biologistes russes qui contestaient la vérité officielle. [..]
Risible en soi, cette lettre l’est bien plus encore quand on la replace dans son contexte, qui est celui du GIEC dont, répétons-le, les principaux initiateurs sont des membres éminents. Ils nous présentent leur GIEC comme une institution exclusivement scientifique. En réalité le GIEC a depuis sa création été politique, militant et médiatique.
Politique, d’abord. Il a été créé par les Nations-Unies, par et pour des politiciens. Le GIEC n’a jamais été dirigé par des savants ni par des climatologues. Son président, M. Pachauri, est un ingénieur-économiste[..].
Militant ensuite. Les membres du GIEC, et la CCNUCC, ont toujours été les combattants d’une thèse : un réchauffement climatique dramatique a pour cause principale et presque unique les rejets anthropiques de CO2 ; si l’homme ne réduit pas ses émissions par deux, de terribles catastrophes vont fondre sur nous. Cette thèse était plus le point de départ que le résultat des recherches du GIEC. Malheur à ceux qui osaient la mettre en doute. Un respectable statisticien danois, Bjorn Lomborg, s’aventura à formuler quelques observations critiques ; en réaction, M. Pachauri alla jusqu’à déclarer (à un journal danois en Avril 2004) : « Quelle différence y-a-t-il entre la vision de l’humanité de Lomborg et celle de Hitler ? »[..].
Les scientifiques soit disant purs et durs du GIEC n’ont jamais dédaigné l’assistance plus militante que savante des multinationales environnementalistes, de WWF à Greenpeace. [..]
Médiatique enfin. Il est piquant de voir nos piliers du GIEC protester violemment contre un livre de Claude Allègre et une conférence de Vincent Courtillot coupables de porter le débat sur la place publique. Ceux-ci ne font pourtant que suivre avec retard et en tout petit ce que les carbocentristes font depuis longtemps et en très grand. Ont-ils oublié les films de Nicolas Hulot, Yann Arthus-Bertrand, ou Al Gore, ces grands savants climatologues ? Se souviennent-ils de cette image du film d’Al Gore demandant : « Y-a-t-il des climatosceptiques ? » et donnant la réponse : « Non, absolument aucun »[..].
Rien de tout cela n’infirme ni ne confirme la thèse des carbocentristes. Mais cela jette la suspicion sur le sérieux de ses tenants. Ils sont peut-être des savants qui ont raison. Mais le fait est qu’ils se comportent pas comme tels. La lettre de nos 600 est la goutte d’eau qui fait déborder le vase de la crédibilité du GIEC.
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La Servitude climatique
Voir en ligne : Climat : la
Image : L