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Recension de l’ouvrage de Philippe Simonnot
Enquête sur l’antisémitisme musulman
mercredi 21 avril 2010
La parution d’un livre de Philippe Simonnot donne toujours lieu à un certain frémissement dans les microcosmes libéraux et libertariens français [1]. Sera-ce une vulgarisation de la science économique (comme le furent ses 39 leçons, ou son Erreur économique) ? Abordera-t-il avec brio et un regard d’économiste un sujet peu habituel pour ses collègues (comme il l’a déjà fait pour l’économie du droit, du sport, de la religion, ou encore du sexe ou de l’art) ? Aurons-nous droit à une leçon magistrale d’histoire (comme avec ses 21 siècles d’économie) ? Probablement un peu de tout cela, compte tenu de l’ampleur du sujet auquel il s’attaque, à savoir l’antisémitisme musulman.
Ce dernier phénomène a beau être assez peu connu et reconnu en France, il n’en reste pas moins porteur de menaces autant au plan international (il est un facteur important du conflit israélo-arabe) que national (avec ce que l’on désigne pudiquement sous l’appellation de « tensions intercommunautaires »). Philippe Simonnot saura-t-il renouveler notre vision du sujet ? Parviendra-t-il à expliquer l’enracinement de cette passion funeste en terre d’Islam ? Réussira-t-il a résister à la tentation de « voler vers l’Orient compliqué avec des idées simples », écueil où ont sombré un bon nombre de ses prédécesseurs [2] ? C’est ce que nous tenterons d’examiner dans les lignes qui suivent.
Simonnot n’est ni juif, ni musulman, et n’a donc probablement aucun parti pris à défendre. Fondateur de l’Observatoire de la Méditerranée, il s’est rendu compte de la persistance d’un antisémitisme virulent et ayant droit de cité dans les pays d’Islam, et s’est donné comme objectif d’en explorer les sources et la dimension proprement musulmanes, sans pour autant stigmatiser le troisième monothéisme comme antisémite par essence, ni le confondre avec l’antisionisme proprement politique.
Le thème a déjà été exploré dans les années 1980 par Bernard Lewis, l’orientaliste de Princeton à la réputation mondiale, nous rappelle Simonnot. Pour Lewis, l’antisémitisme est partie intégrante de la vie culturelle arabe, mais sans le caractère viscéral qu’avait son homologue européen, et sans sa résonance populaire. Le sentiment qui domine les relations des Arabes vis-à-vis des Juifs serait plutôt le mépris, qui explique que les tentatives des Juifs de sortir du rang soient réprimés. En effet, pour les chrétiens, les Juifs avaient tué Jésus [3], mais Mahomet, lui, avait vaincu les Juifs. Ces derniers étaient ainsi discriminés, amis pas persécutés : la domination musulmane aurait été assez pacifique dans l’ensemble. Le thème du crime rituel, et l’antisémitisme sous sa forme moderne seraient venus aux Arabes par le biais des communautés chrétiennes des pays d’Islam, et ne serait ainsi que conjoncturel. Pour Simonnot, en revanche, le mythe de l’entente judéo-arabe serait né du sentiment de culpabilité des Européens.
En effet, notre auteur exhibe deux thèmes propres à l’aire culturelle islamique : la transformation des Juifs en singes, porcs et autres lézards, idée prise très au sérieux par les théologiens puisqu’elle vient du Coran ; et les allusions à Khaybar, c’est à dire à la façon dont la question juive a été résolue par Mahomet : par la force pure, sans justification complète.
Ce dernier épisode est largement développé par Simonnot : en effet, les Juifs de la tribu des Banu Qurayza, habitant l’oasis de Khaybar, ont été vaincus par Mahomet, qui les a par la suite lui-même égorgés [4], un à un. Or, la participation personnelle du prophète de l’Islam est passée sous silence, et l’épisode se voit largement édulcoré, voire même justifié pour des considérations de raison d’Etat ou même parce que ces Juifs l’auraient presque mérité (!), et ce, dans les trois biographies modernes de Mahomet qui font référence [5]. Le secret semble lourd, mais il est tu.
D’une manière générale, la naissance et l’expansion rapide de l’Islam reste assez obscure. La tradition veut que Mahomet soit né dans la puissante famille des Qoraysh, maîtres de La Mecque, et où il finit après de nombreuses péripéties par prendre le pouvoir avec l’aide d’une partie de cette famille. Mort sans descendance masculine, la succession est dramatique, et Omeyyades puis Abbassides, dynasties régnant sur le Califat, descendront donc elles aussi des Qoraysh. Mais qu’en dit l’Histoire, dans la mesure où il n’existe aucun témoignage non-musulman du premier siècle de l’Islam ? Parmi les diverses hypothèses sérieuses, Simonnot retient celle qui considère que l’expansion de l’Islam est le résultat d’un processus de décolonisation par l’Empire byzantin, se retirant de la région en y laissant le pouvoir aux tribus locales qui y assuraient déjà la sécurité, en échange de l’adoption par ces dernières d’un monothéisme rudimentaire. L’étude des monnaies soutient en effet que les Arabes n’ont acquis une souveraineté complète que vers 700, période où le nom de Mahomet apparaît. Ainsi, la « tradition » n’est qu’un développement du Coran, lui-même fixé seulement après Abd-Al-Malik, un siècle après Mahomet. Le tout se serait fait avec la bénédiction des Juifs locaux, secouant le dur joug byzantin grâce aux Arabes... qui leur imposeront leur propre joug.
Ce joug, c’est la dhimma [6], qui est le « privilège » des Juifs et des Chrétiens. Par son contact avec Byzance, la civilisation musulmane adapte le droit romain : dans celui-ci, le barbare n’a aucun droit ; dans celle là, c’est l’infidèle qui n’a aucun droit, à part les peuples du Livre, qui ont un statut de protégés (quoiqu’assez précaire [7]). Le Juif achetait son droit de rester juif par le fiscus judaicus ; le dhimmi, par le paiement de la jizya, achète son droit de vivre, et seulement celui-ci, laissant de côté les droits civils, ce qui implique la soumission du dhimmi, qui se retrouve méprisé par le musulman [8], à moins de se convertir. Toutefois, le Califat n’a jamais réussi à s’assurer le monopole de la violence : des tribus bédouines, entrant en concurrence avec ce dernier, pillaient et rançonnaient régulièrement les dhimmis, qui soutenaient donc malgré tout le premier contre les dernières. Le jeu était stable, jusqu’à ce que les chrétiens le bouleversent quelques siècles plus tard.
Comme toute minorité, les Juifs ont cherché une aide extérieure. Les minorités chrétiennes intéressaient l’Europe depuis le XVIème siècle, mais les Juifs des pays musulmans ont dû attendre le XIXème siècle, l’émancipation de leurs coreligionnaires européens et la colonisation. Sous la pression européenne, ces Juifs ont acquis des droits nouveaux, et connu un début d’essor, attirant d’autant le ressentiment des musulmans qu’ils étaient en de bonnes dispositions vis-à-vis des colonisateurs. Autant la Russie s’est empressée de protéger les orthodoxes, autant la France et le Vatican se sont empressées d’en faire de même avec les catholiques, autant le Royaume-Uni n’avait pas de motif de pousser ses pions au Proche-Orient : les Juifs feront l’affaire. C’est aussi à cette époque qu’éclate l’affaire de Damas [9], lors de laquelle la nouvelle classe de notables juifs européens, et notamment anglais, va voler au secours de leurs coreligionnaires. Le succès ne sera que limité, mais permettra aux premiers de découvrir l’état l’arriération des derniers. Il permettra aussi aux arabes de considérer ces derniers non plus comme un isolat, mais comme faisant partie d’une entité mondiale, subversive autant que fantasmée, notamment dans la presse chrétienne [10]. Toujours est-il que ces évènements sont perçus comme une violation du contrat de dhimma.
L’hostilité musulmane par rapport aux Juifs est donc à vif. Vient alors le sionisme, dont les premiers partisans étaient surtout chrétiens, et notamment protestants, dans l’optique de la parousie. L’histoire du sionisme juif, quant à lui, commence pour Simonnot avec les pogroms de 1881 en Russie, poussant vers l’Europe de l’Ouest un grand nombre de Juifs d’Europe de l’Est, effrayant leurs coreligionnaires occidentaux qui craignent qu’on les y assimile. On retrouve des influences du sionisme chrétien jusque chez Churchill, qui considère le sionisme comme compatible avec les intérêts anglais au Proche-Orient, et dont il pense qu’il permettra de détourner les Juifs d’Europe de l’Est du bolchevisme ; ou encore dans la déclaration Balfour, qui repose aussi sur deux erreurs subjectives : une surestimation de l’influence des Juifs dans le monde, et une sous-estimation de la loyauté des Juifs allemands.
Sautons encore quelques années, et laissons notre auteur nous conter l’histoire d’un quasi-criminel de guerre oublié : Hadj Amin Al-Husseini. Repéré dès le début des années 1920 par le Royaume-Uni, grâce auquel il obtient le titre de Grand Mufti de Jérusalem, il se révèle assez vite incontrôlable et hostile. Hostile à l’Allemagne aussi, qui méprise les Arabes et envoie des Juifs en Palestine pour s’en débarrasser... Jusque vers 1937, où le Reich change de politique, et où le Mufti a commencé à jouer les agents de propagande de la cause nazie auprès des Arabes, et inversement à représenter les intérêts arabes auprès des nazis, tout en étant payé par le Reich. Ce lobbying alla jusqu’à refuser l’entrée du moindre Juif dans le mandat de Palestine, même en sachant que la mort les attendait, ou à appeler au meurtre des Juifs. Cette propagande inspira toute une génération de cadres panarabes et baassistes, jusqu’à Nasser et Sadate. Après la guerre, il est logé près de Paris aux frais de la mosquée de Paris qui lui fournit une domesticité durant un an, puis fuit en Egypte, bénéficiant de la lâcheté du Foreign Office et du cynisme du Quai d’Orsay.
Philippe Simonnot nous présente ensuite la manière dont le futur Etat d’Israël aura réglé son problème arabe, en s’inspirant directement des thèses du « nouvel historien » Ilan Pappé [11]. Dans la première moitié du XXème siècle, les transferts de population étaient considérés comme une conséquence normale des conflits, permettant d’empêcher leur récidive, comme entre Grecs et Turcs (transfert entériné par la SDN), ou à la suite de la Seconde Guerre Mondiale (en ce qui concerne les seuls Allemands, environ 15 millions d’expulsés). Pour Pappé, cette « purification ethnique » n’était pas une conséquence mais la cause de la guerre de 1948, les Etats arabes voisins venant au secours des Palestiniens ; qui plus est, elle serait inscrite au cœur même de la logique du sionisme. Depuis le « double discours » des sionistes parlant d’une terre déserte jusqu’à David Ben Gourion qui aurait lui-même organisé ce « nettoyage » plusieurs mois avant la naissance de l’Etat d’Israël (sous le nom de « Plan Dalet »), le crime serait à la fois nié et prémédité.
Enfin, le livre s’achève sur l’histoire de la bombe nucléaire israélienne. Tout remonterait à une réunion entre les principaux ministres israéliens et français, à Sèvres, en octobre 1956, destinée à trouver un accord permettant d’attaquer l’Egypte de Nasser, qui venait de nationaliser le Canal de Suez [12]. Ben Gourion semble de prime abord assez peu intéressé, mais un renforcement de la coopération nucléaire entre les deux pays (pilotée par Shimon Peres) parviendra à le faire changer d’avis : dès la naissance d’Israël, en effet, la recherche nucléaire fut active [13], et le petit pays arrivera bien vite à un niveau proche de celui de la France. Israël a ainsi probablement aidé à construire le complexe de Marcoule, et la France a fourni la technologie nécessaire à la constitution du site de Dimona, permettant à terme à Israël de produire le combustible de ses bombes atomiques en échange de son rôle dans l’opération de Suez.
Philippe Simonnot nous livre donc, une fois de plus, un livre touffu, plein de révélations, bardé d’intuitions fulgurantes et d’applications étonnantes de l’économie : l’établissement du Califat comme installation d’un « bandit stationnaire [14] » échouant à établir son monopole ou les incursions nombreuses dans l’économie du fait religieux, par exemple.
Très richement documenté, il suit en filigrane une perspective : un jeu où participent trois acteurs est beaucoup moins stable qu’à deux. En effet, un duopole aboutit invariablement à un rapport stable entre un fort et un faible ; à trois, en revanche, deux des acteurs s’allient toujours pour éliminer le troisième, mais ce dernier peut briser l’alliance en s’alliant à son tour avec un des deux autres, perçu alors comme un traitre. Le livre se résume alors comme suit : le Judaïsme est dominé par la Chrétienté, et pour échapper à cette situation, s’allie à l’Islam. Ce dernier s’arrange pour réduire la relation à un duopole, jusqu’à l’ère moderne, où les Juifs s’allient aux Chrétiens dans le cadre du sionisme, malgré une tentative d’alliance islamo-chrétienne (l’histoire du Grand Mufti). Le point de vue est très intéressant, mais souffre de limites certaines. D’une part, il souligne les « traitrises » de chaque camp, pour lesquelles on peut douter que le terme soit justifié. D’autre part, il s’agit d’un point de vue tout à fait holiste, qui omet les divergences à l’intérieur de chaque camp.
On peut aussi souligner un certain nombre d’erreurs factuelles qui, sans trop gêner la lecture, peuvent décevoir un connaisseur du sujet. Au hasard, l’énoncé de certaines lois noahides [15], le nom et la qualification d’une députée à la Knesset [16], l’existence réelle d’une nation ou d’un début de nation juive en 1917 [17], le nom de l’idéologue du NSDAP [18], un anachronisme [19], une confusion entre Abel Thomas et Albert Thomas [20]...
En consultant attentivement la biographie, on est aussi surpris de la présence d’un ouvrage publié par la Vieille Taupe. Mais il y a plus préoccupant : Simonnot s’inspire directement d’historiens aussi contestés que Bat Ye’Or, pour l’ensemble du chapitre 5, ou qu’Ilan Pappé, pour tout le chapitre 9. On peut par exemple rappeler qu’Ilan Pappé a été plusieurs fois accusé d’avoir manipulé des preuves historiques [21], que sa conception subjective de l’Histoire l’amène à penser que la vérité historique n’existe pas et que seul le témoignage humain compte (alors que tout historien sait que c’est la matière la moins fiable). Son livre de 2006, sur lequel s’appuie notre chapitre 6, est considéré par beaucoup comme n’apportant rien de vraiment nouveau, son collègue Benny Morris, lui aussi un « nouvel historien », ne voit rien dans le Plan Dalet qui relève du nettoyage ethnique. Enfin et surtout, à la lecture dudit livre de Pappé, on pourrait croire que des Israéliens surarmés ont massacré délibérément des Arabes paisibles, alors que la Palestine mandataire était en guerre civile depuis 1947, chaque camp se battant contre les militaires et les civils de l’autre camp. Soyons clairs : il s’agit là d’une page tout sauf glorieuse de l’histoire d’Israël, mais elle mérite d’être traitée équitablement, sans l’esprit partisan de Pappé.
Enfin, le sujet en lui-même aurait gagné à être mieux délimité. Philippe Simonnot annonce une enquête sur l’antisémitisme musulman ; qu’en est-il vraiment ? Le mot antisémitisme aurait par exemple pu être défini par rapport à l’antijudaïsme, auquel il ne se réduit pas. De même, le livre ne parle pratiquement que des pays arabes, un peu de l’Empire Ottoman, à peine de l’Iran... Et rien d’autre. N’y a-t-il rien d’intéressant à dire sur le sujet, mettons, au Pakistan ou en Malaisie [22] ? A défaut de délimiter le sujet, on a l’impression dans les derniers chapitres de s’éloigner progressivement de l’objet de l’enquête, ce qui peut expliquer pourquoi notre auteur ne parvient pas à lui donner de conclusion.
Plus encore : le livre dont nous parlons se place délibérément en opposition à Bernard Lewis, dont la thèse serait très limitée, reflèterait la culpabilité occidentale moderne ou encore mépriserait les Arabes, incapables d’inventer leur antisémitisme. Que la thèse de Lewis soit limitée, on peut aisément en convenir, et les faits qu’exploite Simonnot en disent long sur la façon dont l’Islam des premiers temps a abordé l’existence des Juifs. Mais l’on peut concevoir les deux thèses comme fondamentalement complémentaires [23]. Si le monde musulman est parcouru par un fort courant antisémite, c’est certes parce que le Juif y est perçu comme violant le contrat de dhimma, et aussi parce que l’Islam a depuis ses origines un certain nombre de thèmes judéophobes qui lui sont propres. Mais pour passer de l’antijudaïsme proprement religieux à l’antisémitisme, qui est bien davantage racial et moderne, et qui s’exprime selon certaines modalités particulières, il a fallu qu’un certain nombre d’idées passe progressivement du monde chrétien où elles sont nées au monde musulman où elles continuent à fleurir. Par exemple, la thèse de Philippe Simonnot n’explique en rien pourquoi les accusations de crime rituel sont arrivées en terre d’Islam en passant par les communautés chrétiennes, et en se diffusant par elles, au point où l’on peut dire que dans la première moitié du XIXème siècle, l’essentiel de la judéophobie des pays d’Islam était le fait de leurs communautés chrétiennes. Il manque encore un livre pour faire la jonction entre les deux.
Résumons : nous n’aurions pas consacré une si longue critique au livre de Philippe Simonnot si l’auteur de ces lignes n’avait pas trouvé un grand intérêt à le lire, ou si il n’appréciait pas la vivacité d’esprit du fondateur de l’Observatoire des Religions. Mais cette Enquête sur l’antisémitisme musulman n’en est pas moins intéressante, ne serait-ce que pour la lumière nouvelle qu’elle jette sur une question qui mérite d’être davantage éclairée.
Voir aussi :
Présentation sur l’observatoire des religions
Articles de Philippe Simonnot sur Contrepoints
Articles sur Catallaxia
Présentation sur Wikibéral
[1] Précisons avant toute chose que l’auteur de ces lignes n’est pas exempt de ce frémissement, étant un inconditionnel de Philippe Simonnot depuis qu’il m’a permis d’acquérir une vision d’ensemble de l’économie et de ses méthodes de raisonnement, avec son talent incomparable pour la vulgarisation et ses qualités littéraires.
[2] Prédécesseurs au nombre desquels on peut mentionner Viviane Forrester, qui dans son Crime occidental, n’a pu que montrer son ignorance des aspects les plus élémentaires du Proche-Orient, auquel elle a tenté d’appliquer une grille de lecture aussi peu originale que fondamentalement inadaptée (les Occidentaux sont coupables de tout a priori).
[3] Thèse qui n’est heureusement plus guère défendue, mais qui fut la base de l’enseignement du mépris durant des siècles
[4] Selon la Sira d’Ibn Hichâm, la plus ancienne biographie de Mahomet, qui date du IXème siècle.
[5] Écrites par Maxime Rodinson, l’orientaliste marxiste bien connu ; par Mahmoud Hussein, pseudonyme commun de Baghgat Elnadi et Adel Rifaat – ce dernier étant le frère, converti à l’Islam, de Benny Lévy –, anciens dirigeants du Courrier de l’UNESCO ; et par le controversé Tarik Ramadan, petit-fils et admirateur du fondateur des Frères Musulmans, l’organisation islamiste dont des membres ont assassiné Sadate, et dont le Hamas est une des branches.
[6] Notons que, dans le chapitre 5, l’auteur utilise le barbarisme « dhimmitude », alors qu’il emploie « dhimma » dans les chapitres précédents. Doit-on y voir un emprunt regrettable à la première source de ce chapitre, Bat Ye-Or ?
[7] Simonnot reconnaît que cette situation connut des hauts (pour des raisons fiscales et économiques) et des bas (sous les Almohades, par exemple).
[8] Où l’on retrouve la thèse de Lewis, dont notre auteur ne se débarrasse pas aussi aisément qu’il nous l’avait promis.
[9] Une accusation de crime rituel comme on en trouvait dans l’Europe médiévale, et qui fait son apparition en terre d’Islam via les communautés chrétiennes locales, détail que Simonnot ne précise pas
[10] On retrouve là encore un élément de la thèse de Lewis.
[11] De Bat Ye’Or pour le chapitre 5 à Ilan Pappé pour ce chapitre 9, on peut dire que Simonnot fait le grand écart.
[12] La suite de l’Histoire nous apprend que le plan prévu fut un fiasco, mais l’accord resta.
[13] Et, nous précise notre auteur, financée essentiellement sur fonds privés.
[14] Le terme, ainsi que la théorisation du concept en question, sont dus à Mancur Olson
[15] Note 14, page 72 : au lieu de « pratiquer l’équité », il s’agit d’établir des tribunaux ; et au lieu de ne pas pratiquer « l’immoralité », il s’agit de prohiber l’inceste.
[16] Note 23, page 172 : il ne s’agit pas de Shulamit Adonai, mais de Shulamit Aloni ; et au moment où elle a prononcé les paroles que notre auteur lui reproche, elle n’était plus membre de Ya’ad, qui n’existait plus, mais de l’Alignement.
[17] Page 205.
[18] Page 223 : Alfred Rosenberg, et non Rosemberg.
[19] Page 246 : les « couleurs d’Israël » n’existaient pas encore en 1935. Il s’agit sans doute d’une référence au paragraphe 4.2 de la Gesetz zum Schutze des deutschen Blutes und der deutschen Ehre.
[20] Page 314, bibliographie. Le premier était haut fonctionnaire puis député UDF ; le second, ministre socialiste et premier président du Bureau International du Travail.
[21] Et d’avoir soutenu des personnes en ayant manipulé, comme Theodore Katz, qui semble avoir presque « inventé » le massacre de Tantoura... Massacre que Philippe Simonnot narre pourtant, pages 268 et 269
[22] Malaisie qui fut dirigée vingt-deux ans durant par Mahathir bin Mohamad, connu pour ses positions antisémites
[23] Ce qui semble d’autant plus probable que Simonnot ne parvient pas à s’émanciper tout à fait de Lewis, faisant plusieurs fois référence à l’orientaliste pour appuyer sa propre thèse