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Les rurbains
vendredi 2 avril 1999
La France homogène en est devenue, il faut l’admettre, un peu trop pasteurisée. Tout se ressemble et les distinctions subsidiaires relèvent souvent d’un folklore artificiel. Les Français en ont pris acte, et c’est l’enseignement du recensement, ils en tirent pour conséquence que l’on peut désormais habiter n’importe où. Chacun examine le rapport qualité/prix de ce que fournit la commune, du prix des loyers et de l’éloignement du lieu de travail avant de s’installer ici ou là. Finie la nostalgie, coupées les racines ! Le calcul économique prime.
Au bilan, Paris, trop cher, perd donc encore des habitants, tandis que les petites villes périphériques, qui ont le charme de la campagne et les vertus de la vie urbaine, progressent. Il fut un temps où les maires aimaient voir grossir leur commune ; on calcule encore ainsi, ne serait-ce qu’à cause de la DGF. Mais nos concitoyens ne raisonnent plus qu’en termes de qualité de la vie, avec une sensibilité extrême envers l’environnement. Le béton, le bitume, font fuir ; l’électeur vote désormais avec ses pieds et se réfugie au vert.