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L’Estonie traverse la crise de la dette publique et pourrait rejoindre l’Euro
vendredi 14 mai 2010
Alors que la crise de la dette publique fait de nouvelles victimes chaque jour en Europe, un pays d’1,3 millions d’habitants sort son épingle du jeu remarquablement : l’Estonie, un des pays les plus libéraux du monde. L’Heritage Foundation et le Wall Street Journal qui réalisent le classement de la liberté économique dans le monde mettent l’Estonie en tête des économies les plus libres d’Europe. Une conséquence directe des réformes de Mart Laar.
Aujourd’hui, la Commission Européenne a jugé que le pays remplissait les critères pour rentrer dans l’Euro si il le souhaitait. Les chiffres ont en effet de quoi rendre jaloux : une dette publique quasi inexistante, limitée à 7,2 % du PIB, et un déficit public qui atteint à peine les 1,7 % du PIB en 2009. L’Estonie deviendrait le premier pays balte à intégrer l’Euro et le cinquième des Etats ayant rejoints l’Union Européenne en 2004 : la Slovénie avait rejoint la zone euro en 2007, Chypre et Malte en 2008 et la Slovaquie en 2009. Reste à savoir si rejoindre l’Euro est un bon choix et si le pays mais c’est au moins une nouvelle reconnaissance de la stabilité du pays.
Fortement exportateur, ce petit pays a certes beaucoup souffert de la contraction du commerce international. Le PIB s’est contracté de 14,1% en 2009. Mais les réponses apportées par le gouvernement local (baisse des dépenses publiques et maintien de l’orthodoxie budgétaire) ont porté leurs fruits : croissance annualisée de 2,3% au quatrième trimestre 2009, hausse de 9,9% de la production industrielle en mars 2010 par rapport à février 2010 (plus forte hausse en Europe).
Une résistance remarquable à la crise qui étonne : Jean Quatremer de Libération parle d’une situation « incroyable ». Pourtant, les facteurs constitutifs du succès estonien sont simples : flat tax, faible rôle de l’Etat, lutte contre la corruption, libre-échange. Une leçon à retenir pour la France.
Image : armes de l’Estonie.