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Impôts mais pas trop
lundi 24 mai 2010
Aujourd’hui « Restons Correct ! » vous la joue pédago. L’objectif est d’expliquer si possible simplement à nos lecteurs que, si l’impôt est un mal hélas nécessaire, son excès nuit gravement à la prospérité de tous. Il faut en effet le savoir : même ceux qui ne sont pas imposables sur le revenu « en » payent, ne serait-ce qu’à chaque fois qu’ils font leurs courses. Ca s’appelle la TVA, c’est la première source de revenus de l’Etat et ça crache quand même plus de 125 milliards d’euros par an.
Chacun contribue donc à financer la collectivité ne serait-ce que via sa consommation.
Chacun attend aussi en retour un minimum de services publics, à commencer par la sécurité, la défense et la justice. C’est pourquoi l’impôt, indépendamment de sa nature et de sa répartition, est nécessaire. Pour imparfaites qu’elles puissent parfois être, la police, l’armée et la justice sont sans doute mieux, ou moins mal, assurées par la sphère publique que par des initiatives privées qui sont plus susceptibles de virer au n’importe quoi façon Juge Roy Bean à l’ouest du Pecos.
Faut il pour autant en arriver, comme c’est le cas aujourd’hui en France, à augmenter les impôts, les taxes et les prélèvements obligatoires de toute nature pour financer, ou tenter de financer, une dépense publique qui avoisine les 50 % des richesses que nous produisons bon an mal an à la sueur de nos fronts et à la seule force de nos petits bras musclés ? La réponse est évidemment « non ! ».
D’abord parce que, comme l’ont montré les travaux d’Arthur Laffer, augmenter les taux de prélèvements aboutit inéluctablement à une baisse absolue des rentrées fiscales et assimilables. A partir d’un certain seuil, variable selon les cas, les époques et les pays, les recettes baissent en valeur absolue. Les producteurs et les consommateurs cherchent et, le plus souvent trouvent, le moyen d’y échapper.
Ce n’est ni plus ni moins que la théorisation et la modélisation de ce que tout le monde sait : des charges sociales confiscatoires favorisent le travail « au noir », des impôts excessifs la fraude fiscale, une taxation abusive des patrimoines l’évasion des capitaux vers des cieux fiscalement moins infernaux. Dès lors, sauf à fliquer tout le monde ce qui est aussi coûteux qu’impopulaire, les contrôles ne permettent en général de récupérer qu’une faible part du « manque à taxer ».
La seule solution est alors de collectiviser toute l’économie ce qui, sur la base des consternants exemples de l’ex-URSS, de Cuba ou de la Corée du Nord peut difficilement être considéré comme une solution démocratiquement satisfaisante, économiquement viable et socialement supportable.
Cependant, sans recourir à la funeste solution de la nationalisation générale, il est important de comprendre que la rapacité publique détruit lentement mais surement la prospérité du plus grand nombre.
Honnêtes petits marchands forains de (vraie) galette-saucisse, nos amis Josette et Marcel hésiteront d’autant plus à se lever tôt tous les matins pour exercer leur commerce que l’imposition marginale des revenus qu’ils tirent de leur activité sera dissuasive.
De même, si la TVA sur leurs excellents produits les rend prohibitifs, leurs fidèles clients auront tendance à moins consommer, si ce n’est à se tourner vers des produits de moindre qualité, genre hotdogs à base de saucisses importées.
Du coup, non seulement ils payeront moins d’impôts mais, en plus, ils n’embaucheront pas le de commis pour les aider. Ca fera au moins un d’jeune de plus au chômage et un débouché de moins pour l’éleveur de porcs qui approvisionne leur fournisseur de saucisses en bon gros cochons bien roses. Ne restera plus alors à ce dernier qu’à se revendre à vil prix à un charcutier chinois qui s’empressera de transférer son irremplaçable savoir-faire ancestral dans la banlieue de Shanghai.
Si vous avez lu ce billet jusqu’au bout, vous avez compris pourquoi il est urgent de baisser les impôts ce qui, sauf à endetter notre descendance sur une douzaine de générations, ne peut se concevoir sans baisser tout aussi vigoureusement la dépense publique.
Lire aussi :
biographie d’Arthur Laffer
Voir en ligne : Imp