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Volcan Eyjafjallajökull : EasyJet pourrait demander réparation en justice
Les modèles informatiques au banc des accusés ?
mardi 1er juin 2010
Il n’y avait aucune raison pour que les conséquences en soient supportées par les seules compagnies aériennes « spécialement puisqu’il est apparu après coup qu’une fermeture d’une telle ampleur n’était pas nécessaire. »
Bien trop de gens, à mon avis, prennent bien trop à la légère la débâcle de la fermeture de l’espace aérien suite à l’éruption du volcan Eyjafjallajökull. Mais il semble qu’il pourrait y avoir une rétribution après tout.
Easy Jet, nous dit-on, envisage de lancer un procès en « class action » pour obtenir compensation pour l’interdiction de voler imposée en avril / mai. Les détails viennent du PDG Andy Harrison qui a dit au magazine Allemand Wirtschaftswoche qu’il était en contact avec d’autres compagnies pour faire ensemble une réclamation par voie légale.
La fermeture originelle de l’espace aérien Européen de cinq jours a couté entre 50 et 75 millions de Livres Sterling à la compagnie et Harrison pense que, même si l’éruption était une catastrophe naturelle, il n’y avait aucune raison pour que les conséquences en soient supportées par les seules compagnies aériennes « spécialement puisqu’il est apparu après coup qu’une fermeture d’une telle ampleur n’était pas nécessaire. »
Un porte parole d’EasyJet a déclaré que la compagnie pense pouvoir produire un dossier solide pour obtenir compensation. « Nous sommes en pourparlers avec le gouvernement à ce sujet mais il est aussi assez naturel que nous évaluions des pistes juridiques pour obtenir réparation. » a-t-il dit. Il n’a pas dit quelles autres compagnies pourraient s’associer à de telles poursuites contre les autorités de la sécurité aérienne car elles ne souhaitaient pas être identifiées.
Si jamais on devait en arriver jusqu’au tribunal, il s’agirait d’un cas hautement significatif, et pas le moins du fait que l’avis de fermeture reposait sur l’Office Météorologique du Royaume Uni (« Met Office »), qui lui-même s’est reposé sur de la modélisation informatique pour son évaluation du risque. Pour la première fois, donc, on pourrait voir la modélisation informatique au banc des accusés, avec des conséquences pour leur utilisation continue dans les prévisions climatiques.
Leur légitimité ainsi mise en cause pour le court terme, il va être beaucoup plus difficile pour le Met Office de prétendre qu’une technologie similaire a une quelconque validité pour nous dire à quoi le climat ressemblera dans 50 ans.
Plus pertinent encore, cependant, la crédibilité du Met Office en tant qu’organisation sera en ligne de mire, comme une partie centrale du dossier sera de montrer qu’il a placé une foi déraisonnable dans la précision de ses modèles, et que ces modèles étaient viciés. Le parallèle avec le changement climatique n’est que trop évident, et bien top important pour être ignoré.