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Une conclusion qui défie les lieux communs
Réduire la criminalité grâce à l’immigration ?
mercredi 2 juin 2010
Wadsworth a ainsi observé que les villes qui avaient connu la plus forte croissance de leur population immigrée sont également celles qui ont connu les plus fortes diminution de la criminalité. Et même si l’augmentation de l’immigration ne devrait pas être l’explication principale de la diminution du crime, il semble bien que cette donnée doive être tenu en compte dans l’équation complexe de ce phénomène.
Dans un article publié dans le Wall Street Journal, Aaron Rutkoff rappelle qu’il existe nombre de théories pour expliquer la chute de l’indice de criminalité à New york dans les années ’80. La fameuse théorie de « la vitre cassée » privilégiée par le chef de la police new-yorkaise sous le maire Rudolph Giuliani a ses partisans et ses sceptiques. L’embellie économique de l’ère reaganienne a dû certainement jouer. Les taux d’emprisonnement plus élevés aussi. Mais une nouvelle explication vient de voir le jour qui suggère que la diminution de la criminalité à Big Apple aurait été due en partie à l’importante population immigrante qui peuple la ville.
Tim Wadsworth, professeur de sociologie à l’Université du Colorado, a étudié les villes américaines de plus de 50.000 habitants et réunit des statistiques qui les concernaient sur les vols et les assassinats à partir des données du FBI et des informations des recensements de 1990 et 2000. Sa conclusion défie le lieu commun selon lequel une augmentation de l’immigration augmenterait les problèmes sociaux, y compris les crimes.
Wadsworth a ainsi observé que les villes qui avaient connu la plus forte croissance de leur population immigrée sont également celles qui ont connu les plus fortes diminution de la criminalité. Et même si l’augmentation de l’immigration ne devrait pas être l’explication principale de la diminution du crime, il semble bien que cette donnée doive être tenu en compte dans l’équation complexe de ce phénomène.
Le professeur propose diverses théories pour expliquer cette découverte : les immigrants vivraient dans des enclaves homogènes au sein des villes, ce qui offre un grand degré de cohésion sociale qui induirait des indices de criminalité inférieurs ; il pourrait également avoir un effet de sélection qui ferait que ceux qui sont motivés par l’immigration (choisis par leur famille pour venir travailler aux États-Unis) sont les plus aptes et ceux qui seraient le moins susceptibles de verser dans la délinquance.
Aaron Rutkoff continue son article avec des extraits d’une interview téléphonique avec le professeur Wadsworth, depuis son bureau à Boulder, Colorado : « Do Immigrants Bring Down Crime Rates ? »