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J’ai eu tort de soutenir Obama

mardi 15 juin 2010

Aucun de ses avantages ne peut compenser le fait le plus important de la Présidence d’Obama, à savoir que l’Etat fédéral est 30% plus gros qu’il ne l’était il y a deux ans.

En trois and et demi de blogage, ceci a été mon billet le plus impopulaire. Ce n’est pas la peine, je m’en rends bien compte, de rappeler aux lecteurs que j’avais mis un bémol à mon soutien pour Barack Obama ; que j’avais simultanément soutenu des candidats Républicains au Congrès ; que je n’ai jamais vu Obama comme un messie, et même que j’ai été repoussé par la ferveur millénariste de ses supporters. Ça ne sert à rien non plus de rappeler quels étaient les défauts de John McCain. Le fait qui subsiste, c’est que j’ai apporté mon soutien à un Démocrate.

J’ai eu tort. Non pas qu’Obama n’ait aucun bons côtés, bien entendu. Son engagement en faveur du choix en matière d’école n’est pas feint. Sa politique étrangère a été sacrément moins chère que ne l’aurait été celle de McCain. L’élection d’un métis qui s’était opposé à la guerre en Irak a rendu les États Unis légèrement plus populaires.

Aucun de ces avantages, cependant, ne peut compenser le fait le plus important de la Présidence d’Obama, à savoir que l’État fédéral est 30% plus gros qu’il ne l’était il y a deux ans.

Mais ceci n’est pas que la faute d’Obama, bien sûr. Le crash du crédit est arrivé juste pendant les derniers jours du mandat de Bush, et c’était bien lui, le 43me président, qui a commencé la politique funeste des renflouements et des plans de relance clientélistes. Mais c’est Obama qui a massivement étendu ces politiques contre une opposition Républicaine unie. C’est lui qui a choisi, défiant l’opinion publique, de mettre en place un système étatique de soins de santés. C’est lui qui s’est cru justifié à dire aux employés du secteur privé combien ils devaient gagner, qui a adopté des permis d’émissions de CO2 asiniens, et qui a re-fédéralisé les retraites publiques, inversant ainsi la réforme la plus bénéfique des années Clinton.

Ces erreurs ne sont pas le fruit du hasard. Elles constituent un stratégie exhaustive d’européanisation : taxe carbone à l’européenne, niveau de dépenses publiques à l’européenne et, inévitablement, niveaux de chômage à l’européenne. Un lecteur Américain qui voudrait se faire une idée d’où l’Obamification va mener n’a qu’à passer une semaine avec moi au Parlement Européen. Je travaille dans votre futur et, croyez moi, vous n’allez pas l’aimer.

Sans surprise, étant donné l’enthousiasme pour le corporatisme à la maison, Obama est un supporter intégral de l’Union Européenne. « Selon moi il n’y a pas une nouvelle Europe ou une vielle Europe », a-t-il annoncé lors de son tout premier sommet à l’étranger, répudiant de façon satinée la distinction faite par Donald Rumslfeld. « Il y a une Europe Unie. Je crois en une Europe forte, et en une Union Européenne forte, et mon administration s’engage à faire tout ce que nous pouvons pour vous soutenir. »

Sa tendresse pour l’Union Européenne n’a d’égal que son dédain pour le Royaume Uni. Ce ne sont pas les avanies diplomatiques qui me chiffonnent, l’injure à Gordon Brown, les cadeaux insultants, le fait d’avoir renvoyé le buste de Winston Churchill. Ce n’est même pas la fausse colère dirigée contre la compagnie qu’il insiste à appeler « British Petroleum » (il n’y a plus d’entreprise de ce nom depuis la fusion avec Amoco il y a neuf ans. 39% des actions de BP sont dans des mains Américaines et 40% dans des mains Britanniques. La plateforme frappée par le désastre dans le Golfe du Mexique est la propriété de Transocéan, et le forage était mené par Halliburton, mais malgré cela Obama n’exige pas de réparation de ces entreprises américaines).

Toute ces choses sont des irritants mineurs comparées à la façon dont l’administration Obama soutient l’Argentine Péroniste dans ses prétentions sur les Falklands, ou, comme l’équipe d’Obama les appelle, les « Malvinas ». Les troupes britanniques étaient le seul contingent de taille importante en soutien des Etats Unis en Irak et en Afghanistan. Nous avons combattu côte à côte dans la plupart des conflits des 100 dernières années. Et pourtant, quand les jeux sont faits, Obama s’aligne avec Hugo Chavez et Daniel Ortega contre nous.

Non pas que nous devions nous sentir seuls. L’administration Obama a dédaigné d’autres amis bien établis. Elle a trahi la Pologne et la Tchéquie, dont les gouvernements atlantistes s’étaient mis d’accord pour accepter le bouclier de défense antimissile, à un coût politique immense pour eux, tout juste pour voir le projet annulé. Elle s’est aliénée Israël et L’Inde. Elle a même réussi à se mettre mal avec le Canada grâce à ses règles « achetez Américain » et sa décision de forer dans des eaux disputées entre les deux pays dans l’Arctique. Il n’y a jamais eu pire époque pour être un allié de l’Amérique.

Personne ne nie qu’Obama s’est vu distribuer une main pourrie en économie ; mais il a joué son jeu de façon inepte. Ses politiques servent à rendre son pays plus pauvre, moins libre et moins respecté. Et c’est un problème pour nous tous.

Un article de Daniel Hannan pour son blog sur le site du Telegraph.

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