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Éclatement de la bulle verte

Pas de développement durable sans profits !

lundi 21 juin 2010

Alors que l’attention reste focalisée sur la crise économique, la non-réforme des retraites et les résultats calamiteux de l’équipe de France de football, l’économie "verte", dont tous les Borloo du monde nous ont expliqué inlassablement qu’elle serait le vecteur de croissance partout dans le monde, donne des signes d’écroulement à l’abri momentané des sunlights médiatiques. Principalement, ce sont les professionnels de l’énergie dite renouvelable qui craignent la fin de la bulle qui les a portés. Fort heureusement, la blogosphère est là pour fouiller les sujets que l’actualité brulante relègue au second plan.

Laissons de côté, pour une fois, la question de l’erreur ou l’exagération scientifique contenue dans les présupposés qui ont entrainé les gouvernements à subventionner massivement les énergies renouvelables. Laissons également pour cette fois les fraudes massives qui en résultent (un exemple qui serait désopilant... si ce n’était mon argent), et intéressons nous uniquement à l’erreur économique inhérente à ces politiques, et aux conséquences de cette erreur.

Le profit, c’est dépassé ?

A moins que vous ne veniez de passer 10 ans enfermés dans une cellule sur la planète mars, vous avez forcément entendu parler de la nécessaire transition de nos économies "de marché" vers l’économie "durable", sous entendant que l’économie "ancienne", soumise aux lois du marché triomphant, ne serait pas elle même durable, et que la quête du profit porterait en germe la destruction de la planète, ni plus ni moins.

La mode des énergies dites "renouvelables" s’inscrit dans cette logique. L’on nous affirme à longueur de journée que les énergies "renouvelables" sont désirables parce qu’elles ne consomment pas de "ressources naturelles", autrement dit des matières premières en provenance du sol, une fois leur construction initiale réalisée, et que par conséquent, il est normal que le gouvernement finance ces énergies renouvelables quand bien même elles ne seraient pas rentables. Le profit, c’est dépassé ! Le développement durable passerait par la relégation au second rang de l’exigence de profitabilité des entreprises humaines, au "bénéfice" de la "soutenabilité".

Un peu de théorie contre-intuitive : pas de profits, pas de développement "durable" !

Cette opposition affirmée entre durabilité/soutenabilité et profitabilité est un absolu non sens. Je m’étonne de ne pas voir les plus célèbres économistes se scandaliser bruyamment d’un tel sophisme. En effet, s’il est une vérité première que comprend instinctivement tout entrepreneur et tout comptable, c’est que toute entreprise qui perd de l’argent consomme plus de ressources qu’elle ne crée de valeur.

Toute production, qu’il s’agisse de voitures, de choux, de crédit bancaire, ou d’électricité photovoltaïque, commence par consommer des ressources, soit des moyens de production, soit des "intrants", mot barbare désignant les matières premières, sous ensembles semi-finis, consommables et logistique nécessaires à la production et à sa vente au client final.

L’ensemble de ces ressources a une "valeur" que lui ont donné des millions d’actes d’achat et de vente à un moment donné. Certains économistes chamaniques dénoncent la "dictature du marché" pour fixer une valeur aux choses que les personnes échangent, mais jusqu’à nouvel ordre, le marché a prouvé qu’il est la pire des façons de fixer les prix, à l’exception de toutes les autres.

Ce n’est que lorsque cette production trouve client que l’on sait si le prix payé par ce client permet de couvrir le coût des ressources engagées pour la concevoir, la fabriquer et la vendre. Si le client est prêt à payer un prix supérieur au coût des ressources engagées, le producteur augmente le "patrimoine" de son entreprise, "fonds propres" en langage comptable, et peut continuer à produire, ce qui est la définition même de la durabilité. En revanche, si les clients sont plus rares que prévu, le producteur réduit son patrimoine, et si cette réduction ne peut être enrayée, il finit par ne plus avoir de patrimoine : les ressources qu’il a "brûlées" dans son entreprise l’ont été en pure perte.

L’argent du client est lui même issu de processus identiques, et donc d’une consommation de ressources, dont il est souhaitable qu’elle est conduit à produire quelque chose de désirable pour des clients, et ainsi de suite. J’ai employé récemment la métaphore cycliste pour caractériser ces échanges : tant qu’ils sont gagnants pour les deux parties, les bicyclettes que sont chaque entreprise peuvent rester dynamiquement stables et continuer à avancer. Le développement est alors économiquement durable, tout comme sont durables les salaires versés aux salariés, les intérêts aux créanciers et les dividendes aux investisseurs. Par contre, si trop d’acteurs produisent des choses dont personne ne veut, ou en tout cas pas au prix proposé, il y a destruction nette de ressources, et le jeu s’arrête : un développement qui ne satisfait pas les besoins humains au prix que ceux ci sont prêts à payer est à l’évidence économiquement non durable.

Or, même les théoriciens les plus engagés du développement durable ont déterminé que celui ci devait respecter l’équilibre entre développement économique, développement social et respect environnemental. Quand bien même cette définition me parait gravement biaisée, il en résulte qu’un développement non durable économiquement ne peut pas être "durable" globalement (*) au sens que les environnementalistes donnent à ce terme.

Mais on me rétorquera que je me focalise sur l’économique. Mais que fais-je du développement respectueux de l’écologie ?

Osons le dire, même si cela fait de la peine aux adorateurs de Gaïa : seules les entreprises rentables peuvent être écologiquement correctes, même si ce n’est pas une condition suffisante.

Une entreprise non profitable est également écologiquement non durable

Donc, une entreprise qui perd de l’argent détruit plus de ressources qu’elle n’en crée. Dans l’exemple d’une centrale photovoltaïque, ces ressources payantes sont tout ce qu’il a fallu extraire du sol pour produire et entretenir les panneaux et le réseau d’acheminement du courant électrique qu’ils produisent, tout l’espace géographique consommé par les panneaux, toute l’eau nécessaire à les laver ou les refroidir, et plus encore tout le travail des personnes qui travaillent pour cette filière, qui a lui même consommé des ressources, etc... Au motif qu’il n’y a pas d’intrant sous forme d’énergie fossile (pétrole, gaz, etc...), certains affirment que cette énergie est renouvelable, mais ce raisonnement oublie toutes les autres ressources nécessaires à sa production. C’est le système de prix et sa traduction dans les livres comptables des agents économiques qui est le meilleur indicateur de la somme des ressources consommées pour parvenir à un résultat donné.

Or, aujourd’hui, aucune énergie renouvelable n’est financièrement rentable. Cela changera peut être, reste à savoir quand, mais aujourd’hui, et sans doute encore pour quelques années, chaque Kilowatt-heure produit par ces moyens est beaucoup plus cher à produire que par ses concurrents d’origine fossile, et tous les pays qui développent ces filières ont donc imposé aux distributeurs de courant de racheter l’énergie "renouvelable" aux fabricants à un coût supérieur au prix de vente, ce coût étant reporté sur l’utilisateur final par le biais, comme en France, d’une taxe additionnelle sur les factures d’électricité. En Allemagne, la charge ainsi imposée aux contribuables du fait des subventions à l’énergie solaire (sans compter l’éolien) est estimée à 26 milliards d’euros sur 20 ans.

Par conséquent, toutes les ressources détruites par la production photovoltaïque ou éolienne sont supérieures à la valeur créée, alors que les ressources consommées par les modes de production concurrents sont moins importantes.

Les moyens rentables de production d’électricité sont donc bien plus économes, toutes ressources confondues, que les moyens non rentables. Les énergies "Renouvelables" sont destructrices nettes de ressources !

Objections courantes

Il y a deux objections courantes à ce type de raisonnement. L’une recevable, l’autre à balayer d’un revers de manche, voyons donc d’abord la plus facilement contestable.

Première objection, la limitation des ressources - Beaucoup affirment (exemple connu, à défaut d’être pertinent) que les énergies de type pétrolier, non renouvelables (encore que... mais admettons), consommées au présent, finiront par manquer, et que ce jour là, nous ne pourrons plus produire autant d’énergie qu’avant, et que nous devrons alors réviser de façon déchirante notre mode de vie, et que la subvention compensant la non rentabilité des énergies renouvelables aujourd’hui est le prix à payer pour assurer la transition à l’ère post fossile sans avoir à payer plus tard des coûts d’adaptation bien plus grands.

Il s’agit d’une erreur de raisonnement hélas répandue. Si une ressource importante vient à manquer, son prix monte, ce qui rend rentable l’utilisation de substitut ou de techniques en réduisant la consommation. Du coup, cela rend très rentable, sans aucun besoin de subvention, la recherche et l’innovation dans le domaine des produits de substitution, et jusqu’ici, la partie libre de l’humanité a toujours su trouver de nouvelles voies innovantes et souvent surprenantes pour contourner les obstacles que la génération juste précédente pensait insurmontables. De fait, des éléments présents sur terre qui étaient "neutres" sont devenus des ressources du fait de notre capacité à leur inventer des usages, et ce mouvement de transformation de "rien" en "ressource" n’a aucune raison de s’arrêter.

A l’instar d’un Michael Crichton, Nombreux sont ceux qui ont bien expliqué pourquoi en 1920 ou 1940, les problèmes anticipés par les décideurs de 1900 n’en étaient plus : le génie humain avait trouvé de nouvelles façons de résoudre ces problèmes en rupture avec les anciens paradigmes dominants. Les dirigeants de 1900 connaissaient à peine l’automobile ou le cinématographe, et ne pouvaient imaginer que le XXème siècle serait celui de découvertes aussi fondamentales que la contraception, les antibiotiques, les composants électroniques, le béton précontraint, l’avion, le char d’assaut, le sous-marin, le missile balistique, la radio et la télévision, les réseaux informatiques, le scanner, l’énergie nucléaire, les blogs, etc... Liste non exhaustive ici.

En contrepartie, d’autres problèmes bien plus graves, et pour l’essentiel de source étatique, sont apparus au cours du XXème siècle et ont conduit à des crises économiques graves, deux guerres mondiales, l’asservissement de la moitié du monde sous bannière communiste, et j’en passe. Et à nouveau, ce sont les parfois incroyables aptitudes de l’être humain à trouver des voies de résolution des problèmes toujours plus efficientes, qui ont permis aux sociétés meurtries de rebondir après une telle succession de catastrophes.

Bien sûr, un "cygne noir" est toujours possible, et l’humanité peut se trouver face à un pallier technologique qui l’empêche de faire le saut vers l’ère post-fossile par simple progrès issu du "laissez-faire" économique.

Mais quoi qu’en disent des "experts ès développement durable" bien en cour comme le très médiatique Jean Marc Jancovici, cette situation serait une première, et compte tenu de ce que les laboratoires ont fait connaître comme innovations envisageables dans le futur, il n’y a aucune raison d’imaginer que ce soit différent cette fois ci. Je me suis déjà fait l’écho de quelques recherches prometteuses dans divers domaines, beaucoup d’autres tout aussi prometteuses ont certainement échappé à mon radar. Il est infiniment plus probable que nos enfants se rient de nos craintes actuelles qu’ils n’aient à nous maudire de la terre que nous leur aurions laissée, comme l’affirme péremptoirement la doxa verte.

Non, seul un triomphe généralisé de l’étatisme, notamment du fait du prétexte environnemental, pourrait constituer une menace pour ce mouvement de progrès par la rupture technologique continuelle. D’ailleurs, l’exemple des pays communistes, incapables d’innover par eux mêmes et ne devant leurs semblants de progrès qu’à l’espionnage technologique des pays occidentaux, est un élément de confirmation empirique fort de ce postulat.

Croire que détruire des ressources en imposant l’usage de productions non rentables aux populations favorisera un "développement durable" et permettra de solutionner un "problème" de "manque de ressources" hypothétique est une erreur dont les conséquences non seulement économiques, mais aussi politiques, peuvent se révéler très graves.

Seconde objection, les externalités négatives - Certains nous disent que le capitaliste n’est qu’un pollueur en puissance, et une économie profitable, mais qui rejette dans l’atmosphère, dans l’eau ou ailleurs des substances dangereuses, fait supporter à la collectivité des coûts cachés supérieurs aux bénéfices comptables observés, coûts appelés "externalités négatives" par la faculté. Je n’aime pas le concept d’externalité, à mon avis mal défini et exploité, mais gardons les querelles sémantiques pour un autre jour.

Il est parfaitement exact, et en cela, l’objection est à traiter soigneusement, que des rejets porteurs de nuisances ne sont pas désirables. Il existe des moyens, plus ou moins régaliens ou au contraire transactionnels, qui permettent de réduire la nuisance dangereuse : des normes techniques ou de rejet, des taxes "pollueur payeur", ou des marchés de droit à émettre des nuisances (**). Sous réserve que les moyens de réduction des nuisances choisis par le législateur n’engendrent pas des coûts disproportionnés par rapport à l’importance de la nuisance à résoudre, l’intervention publique est dans cette situation légitime dans le principe, même si les modalités laissent parfois à désirer.

Mais quelles que soient les approches retenues par les législateurs jusqu’ici, force est de constater, quoi qu’en disent les écologistes, que le développement de l’humanité a permis de considérablement améliorer la situation du monde de ce point de vue : comme les recherches de scientifiques tels queBjorn Lomborg l’ont montré, notre prospérité actuelle est bien plus "écologiquement correcte" que celle que nous connaissions il y a 30 ou même 150 ans, la plupart des indicateurs de bonne santé écologique de la planète sont en constants progrès, même si rien n’est jamais ni acquis, ni parfait. Témoin de ce progrès continu, notre espérence de vie continue d’augmenter, malgré toutes les imprécations effrayantes de tous les docteurs Belpomme et autres Nostradamus d’opérette qui prospèrent sur le marché de la peur.

Que ce soit par conviction ou par obligation légale, les entrepreneurs des pays occidentaux, aujourd’hui, intègrent de plus en plus dans leurs coûts la nécessaire réduction des nuisances imposées à la collectivité. Certains pensent que ce n’est pas assez, et voudraient, à travers des instruments législatifs tels que le principe de précaution, interdire toute nuisance. Mais dans ce cas, le coût d’élimination des nuisances serait prohibitif, puisqu’il nous priverait des bienfaits que nous apportent les productions ayant engendré ces nuisances, lesquels sont infiniment supérieurs aux coûts des nuisances en question. Le progrès suppose des compromis permanents que l’intégrisme vert voudrait ignorer.

Il est aujourd’hui impossible d’isoler sérieusement des coûts cachés supérieurs aux bénéfices réels des technologies que nous utilisons, du moins dans les pays occidentaux. Cela ne signifie pas qu’il puisse y avoir quelques couacs : parfois, les coûts du le caractère nuisible d’une technologie ne sont correctement évalués que des années après leur commercialisation (exemple, l’amiante). Parfois, une entreprise évalue mal les risques d’une exploitation technologique et crée des préjudices à son environnement (cf. les ennuis actuels de BP et des victimes de la marée noire).

Mais même si cela est fort dommageable pour les victimes de ces technologies mal évaluées, ces événements de nature accidentelle ne remettent pas en cause la dynamique globalement extrêmement favorable du progrès technologique et du développement économique concomitants ces dernières décennies.

Tout ceci nous éloigne un peu des éoliennes et des panneaux solaires. Mais pas tant que cela.

La faillite de la filière des énergies renouvelables : que d’externalités négatives...

Crise oblige, de nombreux états, de l’Italie à l’Espagne en passant par la Californie, sans doute suivies par la France, devront réduire leurs subventions aux parcs de production photovoltaïques ou aux éoliennes.

En effet, des études italiennes et espagnoles rapportent si l’on rapporte le coût des subventions publiques au nombre d’emplois créés dans les énergies vertes, et le capital nécessaire en moyenne pour créer un emploi dans le privé, alors chaque emploi vert coûtera de 2,2 à 4,8 emplois dans le secteur privé non aidé, si les gouvernements vont jusqu’au bout de leurs programmes "anti-carboniques".

Bref, l’énergie verte, en l’état actuel de son développement, est destructrice nette de ressources. Pour parler comme un mauvais livre d’économie, les externalités négatives des énergies vertes sont très supérieures à leurs externalités positives.

Les ressources actuellement consacrées à la promotions de solution non rentables privent de ressources ceux qui pourraient innover et passer à un stade technologique supérieur qui pourrait amener les énergies renouvelables actuelles, ou d’autres à inventer, à un stade de rentabilité autonome. Pis encore, elle prive les consommateurs finaux de ressources nécessaires pour faire en sorte que ces technologies futures trouvent des débouchés quand elles paraîtront. Lorsque quelqu’un a dépensé 6 mois de salaire pour ses panneaux photovoltaïques amortissables sur plus de vingt ans, il n’en changera pas dans 5 ans quand une nouvelle génération plus efficace apparaîtra sur le marché. La subvention à des technologies qui ne trouveraient pas de débouchés par elles mêmes agit donc comme un principe retardateur des progrès technologiques réellement soutenables. La subvention au développement faussement durable obère le développement vraiment durable.

L’état de quasi faillite des états va les forcer à réduire considérablement ces subventions. le résultat est que des filières bourgeonnantes du fait de la subvention vont massivement licencier à cause de l’éclatement de la bulle verte que je pronostiquais il y a 18 mois : Aux USA, l’industrie des bio-carburants, après avoir gravement déstabilisé les marchés agro-alimentaires, enchaîne fermeture sur fermeture, laissant sur le carreau salariés et installations coûteuses. Vous avez dit "développement durable" ? En Europe, les exploitants de centrales solaires et éoliennes sont menacés de la même façon, et les fabricants qui les livrent également. Or je n’ai vu nulle part les tenants de la théorie des externalités négatives intégrer les coûts sociaux de ces restructurations - chômage, démantèlement ou pourrissement d’outil de production - dans leurs savants calculs destinés à nous prouver que le "développement durable" passe par l’imposition forcée aux consommateurs des énergies prétendument "renouvelables".

Entendons nous bien. Ce n’est pas le principe du développement de l’énergie solaire ou de l’éolien que je critique, mais le fait que ce développement se fasse à tombereaux d’argent public sans la moindre considération élémentaire de retour sur investissement. Ces énergies ont peut-être le potentiel pour être, demain, de grandes pourvoyeuses de l’énergie dont nous aurons besoin. Et si ce ne sont pas ces technologies qui triomphent, c’est que d’autres encore plus brillantes, mais que nous n’entrevoyons pas encore, les auront supplantées, et ce sera très bien ainsi. Mais pour le savoir, il faut impérativement laisser les entrepreneurs libres d’innover à leurs risques et périls, et les "grands méchants marchés" faire leur oeuvre de sélection et déterminer du moment où les technologies du futur seront matures et donc profitables.

Conclusion : le profit est vertueux !

L’erreur fondamentale de nombreux théoriciens du développement vert est de vouloir opposer "profit" et "développement durable" ou "soutenable".

Mais le profit n’est pas seulement une notion économique. Le profit économique n’est que la résultante d’un profit au sens plus large, celui que tous les individus ont retiré des échanges qu’ils ont pu entreprendre. Le profit sous-tend une utilisation rationnelle des ressources de la planète, lesquelles ne sont des ressources parce que le génie humain a permis de leur trouver des applications elles mêmes profitables. Le profit est vertueux, et vouloir à toute force l’oublier et nous imposer une économie dirigée par l’état en reléguant au second plan l’exigence de rentabilité risque de nous plonger dans une spirale de développement parfaitement insoutenable, et par voie de conséquence, de déclin durable.

Sous réserve que le "minimum régalien" soit assuré de façon à ce que ce profit ne se fasse pas au détriment de la destruction de la valeur de certains biens communs collectifs non appropriables, le profit est une condition absolument nécessaire du développement durable des sociétés humaines. De fait, toutes les politiques de subvention commerciale aux technologies non rentables, dans le domaine vert comme ailleurs, devraient être immédiatement arrêtées et définitivement bannies du champ des possibilités législatives.

* Les termes anglais de "sustainable" ou "unsustainable" sont d’ailleurs beaucoup plus parlants que le mot "durable" qui en rend très mal toute les nuances. Mais "soutenable" n’est pas équivalent non plus.

** Cette dernière famille de solutions a parfois été soutenue par des penseurs libéraux, et a été initialement théorisée par certains d’entre eux, mais personnellement, je ne crois pas qu’elles puissent s’appliquer à des droits totalement artificiels définis par les états. Le flop des marchés d’émission du carbone me rend chaque jour un peu moins adepte des marchés "coasiens" et un peu plus "pigovien". J’analyserai cette question un autre jour.


Voir en ligne : Eclatement de la bulle verte : pas de d

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