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Après l’immobilier résidentiel
Le danger de l’immobilier commercial
lundi 28 juin 2010
Le secteur américain a perdu plus d’un tiers de sa valeur par rapport à son pic et le taux d’impayés sur les prêts immobiliers commerciaux a dépassé 8%, soit le double par rapport à fin 2008.
Les banques, après avoir tout juste surmonté la crise financière, risquent de faire face à une nouvelle menace émanant de l’immobilier commercial qui pourrait bien provoquer de nouvelles pertes dans le secteur financier, estime la Banque des règlements internationaux. En effet, dans son dernier rapport annuel, la BRI s’attend à ce que l’exposition à l’immobilier commercial entraîne de nouvelles pertes.
Les établissements financiers se sont lentement remis de la crise des « subprimes » (crédits hypothécaires à risque) en 2008, qui avait précipité des nombreuses banques au bord de la faillite. Et si la crise financière de 2007 avait démarré avec une crise de l’immobilier résidentiel, cette fois c’est l’immobilier commercial, (entrepôts, bureaux, etc.) aux États-Unis qui pourrait devenir problématique. La plus ancienne institution financière internationale avertit ainsi que le secteur américain a perdu plus d’un tiers de sa valeur par rapport à son pic et le taux d’impayés sur les prêts immobiliers commerciaux a dépassé 8%, soit le double par rapport à fin 2008.
Selon les économistes de la BRI, qui avaient déjà anticipé la crise financière, les pertes et dépréciations subies durant la crise des « subprimes » ont atteint à la mi-avril 1.306 milliards de dollars. Et même si plusieurs grands établissements sont redevenus bénéficiaires ou ont réduit leurs pertes, grâce à la bonne tenue des marchés, la BRI s’interroge sur le fait de savoir si les banques pourront dégager durablement des profits.
Cette fragilité, à laquelle s’ajoute un besoin de refinancement à court terme estimé à 3.000 milliards de dollars par la BRI, rend les banques potentiellement très exposées à une nouvelle crise. Et cette fois-ci, les États – qui se sont lourdement endettés pour venir au secours des banques de leur économie chancelante – et d’autres États en difficultés auront bien du mal à secourir une nouvelle fois le secteur financier.
Solution que rejette, d’ailleurs, la BRI qui avertit de risques de « rechute » de l’économie mondiale dans une période de crise, si les gouvernements ne mettaient pas rapidement un terme à leurs plans de soutien conjoncturels et de politique monétaire avantageuse. Selon la banque centrale des banques centrales, les programmes de soutien aux marchés et aux établissements ont créé une dépendance dont le système financier risque d’avoir des difficultés à s’affranchir. Afin de soutenir la conjoncture, les banques centrales ont notamment réduit à partir de 2009 leurs taux directeurs, actuellement à des niveaux proches de zéro. La BRI craint donc que ces plans de soutien publics, ajoutées à une politique monétaire expansionniste et à la vulnérabilité des établissements financiers menacent de faire avorter la reprise.
Voir en ligne : 80e rapport annuel de la Banque des r