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D’où vient vraiment l’affirmation du GIEC sur les dangers pesant sur la forêt amazonienne ?

Page web militante anonyme = science ?

dimanche 4 juillet 2010

En aucun cas conventionnel ou accepté cette source ne peut elle être perçue comme « d’autorité ». Dans un tel contexte, une « source d’autorité » est un journal scientifique visé par des pairs, ou de statut équivalent. Une page web anonyme et non référencée sur un site appartenant à un groupe militant brésilien ne peut pas être considéré comme telle. L’affirmer est donc un mensonge.

A la suite des controverses « Amazonegate » et « Glaciergate », le WWF -dont les rapports ont été au cœur de la tempête dans chaque cas- a promis de lancer une enquête à grande échelle dans ses bureaux dans plusieurs pays.

Etant donné que l’affaire Amazonegate n’est pas sortie avant le 25/26 janvier et que le WWF ne s’est pas concentré là-dessus avant la fin du mois, l’enquête en question n’a pas pris beaucoup de temps. « En tant qu’organisation qui se base sur la science » a dit le WWF dans une déclaration datée du 10 février 2010, « nous avons un engagement fort dans l’intégrité de notre recherche ».

C’est ainsi que s’ouvrait un avis intitulé, en toute logique, « Avis du WWF au sujet du GIEC et de la force de notre science ».

On y trouve, répété le jour suivant par le directeur de la communication Nick Sundt sur son blog, « les résultats de notre enquête interne et les mesures que nous prenons pour assurer que nos publications scientifiques continuent d’atteindre les plus hautes normes d’exactitude ». Veuillez prendre note du terme « continuent » qui pourrait être le signe d’un certain degré de partialité.

Quoi qu’il en soit, l’enquête a inclus « un passage en revue de nos procédures scientifiques pour déterminer si des changements dans notre protocole actuel sont nécessaires », et il y avait une affirmation selon laquelle le WWF « travaillait pour mettre en place un système pour assurer que la communauté scientifique et le grand public pourra plus facilement faire la distinction entre les rapports visés par les pairs du WWF et ses produits de communication générale ».

Cependant, en ce qui concerne « Les Menaces du Changement Climatique en Amazone », les résultats de « l’enquête à grande échelle » du WWF sur « l’intégrité de sa recherche » étaient remarquablement brefs. Simplement, il manquait dans l’étude WWF/IUCN sur les feux de forêts dans le monde « une citation exacte – un rapport de 1999 intitulé « le feu à l’Amazone » de l’Institut de Recherche de L’Environnement Amazonien (IPAM) ».

Voilà tout –le simple oubli d’une « citation exacte ». « Contrairement à notre avis sur les glaciers de l’Himalaya, la référence est tirée de sources d’autorité, est factuellement correcte et est supportée par des articles visés par des pairs » nous affirme le WWF.

Pris dans son ensemble, ceci n’est pas une citation ad hoc, en vitesse, exprimée sous la pression en réponse aux évènements. C’est un avis considéré, émis de leur propre initiative, après « une enquête à grande échelle ».

Et pourtant, ce qui y est dit n’est pas vrai, et comme nous pouvons exclure une erreur due à la pression, il doit nécessairement y avoir préméditation, intention. Nous parlons donc bien de mensonges délibérés, structurés.

Premièrement, « Le Feu Dans l’Amazone », nous le savons désormais, n’est pas un rapport. C’est une page sur un site web. Ce qui est intéressant, c’est que le WWF ne donne pas une citation correcte. Il ne le peut pas, une tribunal la rejetterait en éclatant de rire :

Anon 1999, Fire in the Amazon. Why are forests in the Amazon burning ? Amazon Environmental Research Institute (IPAM) : http://www.ipam.org.br/fogo/porqueen.htm

Deuxièmement, en aucun cas conventionnel ou accepté cette source ne peut elle être perçue comme « d’autorité ». Dans un tel contexte, une « source d’autorité » est un journal scientifique visé par des pairs, ou de statut équivalent. Une page web anonyme et non référencée sur un site appartenant à un groupe militant Brésilien ne peut pas être considéré comme telle. L’affirmer est donc un mensonge.

Troisièmement, le WWF défend le fait que que l’avis est « factuellement correct ». En quoi l’affirmation « probablement 30 à 40% de la forêt Amazonienne Brésilienne est sensible à de petites réductions dans les précipitations » décrit-elle des faits ? C’est une supposition. Ca n’a même pas prétention à être vu comme un fait. Affirmer que c’est factuellement correct est absurde.

Quatrièmement, le WWF nous dit que cette supposition sur le site web d’un groupe militant Brésilien « est supportée par des articles scientifiques revus par des pairs ». Ça, c’est vraiment une question d’opinion. Mais, dans n’importe quel sens normal du mot « supporté », on s’attendrait à voir des preuves directes, fondée sur de la recherche saine, que 30 à 40% de la forêt Amazonienne Brésilienne est en danger. Il n’en existe aucune.

Si le WWF avait dit la vérité, qu’aurait-il dit ? Et bien, en faisant l’hypothèse que la citation manquante avait été un accident, il aurait pu dire quelque chose comme ceci :

Nous avons établi que la citation manquante était une page anonyme sur le site web d’un groupe militant Brésilien. Elle a été affichée en 1999 et retirée en 2003 et n’est plus disponible pour consultation normale.

La question de savoir si ceci est conforme aux « plus hautes normes d’exactitude » et « d’intégrité scientifique » est discutable. Personnellement, en tout cas, je n’aimerais pas avoir à défendre une telle position.

Malgré tout, le WWF est heureux de nous annoncer que la controverse entourant les deux « références impropres reprises par le GIEC » ne sont pas une indication que le processus scientifique est en panne ou que la science climatique sous jacente devrait être remise en question.

Plutôt, nous dit-il, « c’est une illustration du processus scientifique en marche. En passant en permanence en revue et en réévaluant les affirmations, nos estimations sont en amélioration constante, nos erreurs se trouvent corrigées, et le consensus se construit. C’est précisément par ce processus de publication, de revue, d’examen et de réévaluation, que nous sommes capables de raffiner et d’aiguiser notre compréhension du monde naturel ».

Le problème, je suppose, c’est qu’une fois que tu commences à mentir et à couvrir tes mensonges, tu dois continuer à mentir et tu te retrouves à sortir des salades absolues comme celles-ci. A choisir entre des grandes entreprises commerciales et des ONG comme le WWF, il n’y a pas grande différence.

Un article de Richard North dans EUReferendum.

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