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En Europe, pas de prospérité sans baisse de la dépense publique

lundi 19 juillet 2010

La Cour des comptes vient de publier son rapport annuel sur la situation et les perspectives des finances publiques. En 2009, le gouvernement français a davantage laissé déraper les déficits publics que ses homologues européens. Ce coup dur tombe mal au moment où l’exécutif tente de rassurer les marchés par ses effets d’annonce. Surtout, nos voisins viennent d’annoncer coup sur coup des dizaines de mesures drastiques pour revenir à l’équilibre budgétaire. La réalité économique rattrape les dirigeants européens dont les marchés viennent sanctionner les années de laxisme budgétaire. Si les déficits publics engendraient de la croissance et de l’emploi, la France serait aujourd’hui le pays le plus riche d’Europe. Notre classe politique est la dernière d’Europe à s’obstiner dans ce déni de réalité.

Selon la Cour des comptes, le prétexte de la crise n’explique pas à lui seul la totalité du dérapage des comptes publics. Moins de la moitié des 143,8 milliards d’euros de déficit public seraient dus à la crise et aux mesures du plan de relance. L’essentiel de notre déficit est structurel. Après trente-cinq ans de mauvaise gestion, l’institution nous explique que "les évolutions de ces deux dernières années ont aggravé, de 0,9 % à 1,2 %, ce déficit structurel hérité de l’histoire". Le gouvernement de Nicolas Sarkozy a donc profité de la crise pour laisser filer les dépenses publiques, après avoir été élu pour les réduire. La croissance n’est pas pour autant de retour. Nous pouvons même affirmer que ce dérapage risque de nous laisser à la traîne de la reprise lorsqu’elle pointera.

Il est temps que nos gouvernants ôtent leurs œillères et réalisent que le modèle de l’État providence est arrivé à son terme. A l’instar de tous ses voisins, le gouvernement français a la responsabilité d’adopter un programme consistant de réduction de la dépense publique. Les vagues annonces sans lendemain et la comptabilisation redondante des rares mesures déjà annoncées restent très loin du compte. En Allemagne, l’effort de 86 milliards d’euros sur quatre ans repose sur le gel des salaires des ministres et de la fonction publique, la suppression certaine de 15 000 postes de fonctionnaires et probable de 40 000 supplémentaires. En Italie, la baisse des salaires des ministres et des hauts fonctionnaires, le gel des salaires du reste de la fonction publique, et la division par deux des subventions aux partis politiques aboutiront à 24 milliards d’euros d’économies sur deux ans. En Espagne, le gouvernement s’est engagé sur la même voie, avec 50 milliards d’euros d’économies à la clef sur trois ans.

Relance de l’activité entrepreneuriale

Après des années de laxisme budgétaire de Gordon Brown et des travaillistes, le premier plan de rigueur britannique traduit la volonté des Libéraux-Démocrates et des Tories de redresser la situation des finances publiques outre-manche. Comme ses homologues européens, il entend réduire la voilure des dépenses publiques par la diminution des salaires et avantages des ministres, ainsi que des coûts de la fonction publique, qui visent aussi les opérateurs publics (Quangos). D’autre part, l’analyse économique du gouvernement est claire : rien ne sert d’inciter à consommer ce qu’on ne peut produire. Les Tories et les Libéraux-Démocrates entendent donc relancer l’activité économique créatrice de richesses par une politique de l’offre, et non pas de la demande. Par sa courageuse baisse de l’impôt sur les sociétés, le gouvernement britannique a choisi de rassurer les investisseurs sur les perspectives de croissance du pays. Nous sommes loin des plans de relance et de la création de fonds souverains étatiques dont nous connaissons l’impact nul, sinon nocif, sur l’économie. Cette relance de l’activité entrepreneuriale devrait compenser l’effet négatif de l’augmentation de la fiscalité.

Notre gouvernement doit abandonner tout espoir de voir repartir la croissance au-dessus de 2 % du PIB s’il ne prend pas des décisions majeures. Premièrement, il doit à tout prix réduire l’imposition de l’investissement, moteur de la croissance. Nous proposons que la France ramène son taux d’impôt sur les sociétés, actuellement l’un des plus élevés au monde à 33 %, aux alentours de 25 %, la moyenne de l’OCDE. Deuxièmement, à l’instar de ses voisins, et sur les recommandations de la Cour des comptes, il doit opérer des coupes drastiques et sévères dans les dépenses de personnels de la fonction publique.


Voir en ligne : En Europe, pas de prosp


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