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En souvenir de Manuel Ayau
mercredi 4 août 2010
Le combat pour diffuser les idées libérales avance grâce au combat de quelques uns. Manuel Ayau fut l’un de ces soldats les plus éminents. Economiste, ce fut aussi un brillant entrepreneur associatif et éducatif, fondateur de l’Université Francisco Marroquin et président de la Société du Mont-Pèlerin.
Présentation
Né au Guatemala, il alla au lycée en Californie puis obtient un diplôme en ingénierie mécanique à l’université de Louisiane. A la suite de ses études, il sert comme volontaire dans la Royal Canadian Air Force. Il revient au Guatemala où il dirige quelques temps une entreprise locale. Confronté à l’absurdité de la règlementation locale et à la corruption, il tente de faire entendre sa voix avec d’autres dirigeants locaux, sans succès. De cet échec lui viendra la conviction que le combat pour le libéralisme doit d’abord viser à changer les mentalités avant tout progrès en politique. Comme il le dit lui-même, « la liberté doit triompher dans les esprits et dans les cœurs avant de faire la moindre avancée sur le terrain politique ».
Il se lance donc dans cette voie et, à la suite de la lecture d’un livre de Ludwig von Mises, il fonde en 1958 avec sept autres membres un cercle de réflexion sur le libéralisme classique et l’école autrichienne d’économie : le Center for Economic-Social Studies (CEES). Ayau et le CEES traduisent alors des classiques de la pensée libérale non disponibles en espagnol, comme Theory and History de Ludwig von Mises et La Loi de Frédéric Bastiat. La réputation de l’organisation grandit en Amérique du Sud et aux États-Unis et permet à Ayau de rencontrer Mises, Hazlitt, Kirzner, etc. De nombreux auteurs se rendent à son invitation pour des conférences devant le CEES : Milton Friedman, Friedrich Hayek, Henry Hazlitt, Gottfried Haberler, etc.
Néanmoins, si l’action du CEES est déjà très importante en elle-même, Manuel Ayau voulut aller plus loin et, en 1971, il lance une université privée, l’Université Francisco Marroquin, dans la ville de Guatemala City. Elle porte le nom du premier évêque du pays, célèbre pour ses qualités d’éducateur. C’est afin de s’opposer aux idées étatistes enseignées dans les autres universités et de promouvoir les valeurs de la liberté que fut créé cet établissement. Elle se donne ainsi pour mission « l’enseignement et la diffusion des principes éthiques, juridiques et économiques d’une société de personnes libres et responsables ». En janvier 1972, elle ouvrit ses portes, avec Manuel Ayau à la présidence. Il restera à ce poste jusqu’en 1989 et est actuellement le recteur honoraire de l’université, dans laquelle il a longtemps enseigné l’économie.
Malgré la difficulté de lancer une nouvelle université à partir de rien et face à la concurrence de quatre autres universités dans le pays, l’UFM est devenue l’un des meilleurs établissements du pays et probablement l’une des plus libérales au monde dans son enseignement. Elle accueille 3.000 étudiants chaque année. De nombreux penseurs libéraux invités par Manuel Ayau sont venu s’y exprimer.
Manuel Ayau a également été président du Guatemala Stock Exchange et a siégé à la chambre des représentants entre 1970 et 1974. Il a été candidat malheureux à la présidence en 1990.
Engagé dans le mouvement libéral international, il a rejoint la société du Mont-Pèlerin en 1964. Il l’a présidée de 1978 à 1980, succédant à George Stigler et laissant sa place à Chiaki Nishiyama. Il a également siégé au board de la Foundation for Economic Education et comme trustee du Liberty Fund.
Il a reçu à titre honorifique des diplômes de Hillsdale College en 1973 et de Northwood University en 1994.
C’est donc un grand homme que le mouvement libéral perd aujourd’hui, et Liberaux.org tient à lui rendre un hommage tout particulier.
Lire aussi :
Eloge funèbre sur Reason
Eloge funèbre par l’Acton Institute
Voir en ligne : Manuel Ayau
Messages
1. En souvenir de Manuel Ayau, 5 août 2010, 14:20, par Lib
Comme le disait Hayek, les politiques ne changeront que lorsque les journalistes et les intellectuels l’auront d