Le drapeau d’abord, l’aide après

Un célèbre proverbe Chinois dit "quand le doigt pointe vers la lune, l’idiot regarde le doigt". Nous ne savons pas si la Commissaire à l’Aide Humanitaire Kristalina Georgieva connait les proverbes Chinois, mais celui là, elle ferait bien de le contempler.

Dans une interview à EurActiv, Georgieva se lamente que contrairement aux USA, les efforts humanitaires de l’UE suite aux récentes inondations au Pakistan ont été à peine visible dans la couverture accordée par la télévision et la presse à l’évènement.

Comme le dit Mme Georgieva :

"Elever la visibilité de de l’Europe et nous assurer que notre drapeau brille quand nous sommes à l’étranger en train d’aider des gens dans le besoin, est quelque chose que je trouve incroyablement important. Surtout maintenant, alors que nous ne sommes pas sortis des crises économiques et fianncières et que les temps sont durs pour les gens ici, et que nous avons aussi nos propres désastres chez nous."

Pardon ? On aurait endance à penser que l’existence ou non des drapeaux de l’UE est le dernier des soucis de quiconque (et surtout des 14 millions de victimes) sur le terrain des pires inondations en Asie du Sud depuis 80 ans. Mais la Commissaire à l’Aide connait bien ses priorités.

Euractiv a aussi noté que "Georgieva a déclaré avoir dit aux organisations humanitaires qu’elle devraient faire plus pour aider l’UE à les aider, en faisant flotter le drapeau de l’UE." Ainsi, c’est le drapeau d’abord et l’aide après, est-ce bien ça le message ?

Bien sûr, l’Europe devrait fournir de l’aide au Pakistan, et beaucoup (si tant est qu’elle est bien ciblée et efficace, ce qui trop souvent n’est pas le cas de l’aide de l’UE). Mais l’obsession de l’UE avec sa visibilité et avec son drapeau est en train de devenir plus dérangeante avec chaque jour qui passe.

C’est quoi la suite, une amende au Pakistan pour ne pas avoir fait flotter le drapeau de l’UE ?

Un article du blog de Open Europe.