Accueil > Social > Travail et emploi > Vers la désalarisation
Vers la désalarisation
La conquête du travail, note sur l’ouvrage de William Bridge
vendredi 7 avril 2000
La désalarisation peut être quantifiée : pour une même masse de travail occupant 100 personnes jadis, il n’en faut que 50 aujourd’hui, et il n’en faudra plus que 10 demain. Le secteur manufacturier américain produit 5 fois plus qu’en 1945 avec le même nombre de salariés. Les cadres sont autant concernés que les ouvriers.
Quel est l’effet de la désalarisation sur le plan qualitatif ? il existe une nouvelle réalité économique et technologique. L’emploi salarié n’est qu’une création historique et n’est donc pas voué à connaître une existence éternelle. L’emploi salarié est un paradigme qui permet de tracer un cadre autour d’un domaine fondamental de la vie et de définir les comportements qu’il faut adopter pour fonctionner à l’intérieur des limites ainsi fixées.
Les entreprises sont engagées dans une compétition d’ampleur mondiale, ce qui permet une amélioration permanente des produits ou services et les obligent à diminuer leurs coûts. Les personnes qui critiquant le progrès voudraient peut-être se remettre à laver le linge à la main, poinçonner les tickets de métro et marcher avec un cheval de labour à coté des tracteurs pour sauver des emplois.
Osons explorer des pistes nouvelles plutôt que de nous lamenter.
Mais pour créer du neuf, il faut arrêter de nier la réalité et tenter de comprendre le sens de l’histoire :
L’informatisation des échanges électroniques implique une disparition de l’argent
Aujourd’hui le secteur informatique a plus d’emplois que l’industrie automobile et sidérurgique, l’extraction minière, la raffinerie de pétrole (aux USA ). Plus d’américains travaillent dans les biotechnologies que dans le secteur de la machine-outil. Deux fois plus travaillent dans le secteur d’instruments médicaux que dans la fabrication des produits de plomberie.
Le salariat entrave la flexibilité et la rapidité de réaction face aux menaces et aux promesses du marché. Le développement des intérimaires, des CDD, de la sous-traitance, est une réponse légitime à des problèmes sérieux. Il y a trop d’information dans le système, trop d’interdépendance ou d’interconnexion : Le monde n’est pas Newtonien, il ne faut pas avoir une vision mécanique de la vie où chaque partie est une pièce d’une machine, elle-même sous-ensemble d’une machine plus vaste. La valeur d’une personne aujourd’hui est fondée sur sa capacité d’apprentissage et d’intégration de nouvelles connaissances. C’est une compétence tournée vers le futur. La créativité est essentielle, c’est la valeur fondamentale à cultiver.
Grandeur et décadence des "belles situations "
Avant ces dernière décennies, l’emploi stable, unique et à temps complet n’était pas la norme. Telle une espèce qui subit les aléas de l’évolution, le travail salarié vit le jour dans des conditions déterminées et s’éteint à présent, au moment où celles-ci s’effacent. Le salariat n’a rien de naturel, c’est une création historique. Il arrive dans les usines avec la révolution industrielle. Il subira, du fait de sa nouveauté, une importante hostilité. Cette nouvelle forme de travail permettra de mettre à la disposition du plus grand nombre des quantités de biens auparavant réservé à une élite. Mais les premiers partisans du village traditionnel, en Grande Bretagne, s’insurgèrent contre un développement qui à leurs yeux, devait conduire à la destruction de l’Angleterre, de son peuple, de sa culture. Il mettait fin à l’habitude d’entremêler vie domestique et activité productive. Ce fut une période charnière de l’histoire dans la mesure où ce fut un grand bond économique, mais au prix de souffrances terribles. Si bien qu’à l’époque, certains observateurs doutaient ouvertement de la capacité des gens ordinaires à s’y adapter un jour. Il fallait en outre assimiler une nouvelle culture : créer une entreprise, épargner pour financer son logement, assuré son bien être, etc.
Ainsi l’ouvrier, entre 1780 et 1830, devint plus discipliné au rythme de la production, plus réservé, méthodique, moins violent et moins spontané.
la deuxième transition
Dans le monde actuel, la vie et le travail sont remis en cause. La population se scinde en deux groupes : d’une part ceux qui refusent de reconnaître le coût social des transformations qui s’annoncent, et d’autre part ceux qui ne se rendent pas comptent du coût qu’imposerait le statut-quo. Pour les premiers, ceux qui se préoccupent un tant soit peu des bouleversements à venir ne sont que des pleurnichards. Il faut voir les possibilités passionnantes que recèlerait une population active composé d’entrepreneur. Pour eux l’emploi salarié est un poste trop bien rémunéré au regard de la contribution réelle qu’apporte la personne. Mais, comme Bridge le souligne, il faudrait laisser la marché régler le problème de juste rémunération !
Pour les seconds l’impitoyable efficacité des restructurations dans les années 1990 est à rapprocher du sentiment de trahison des soldats américains ayant combattu au Vietnam.
Les deux ont raison. Il faut faciliter la transition.
Que faire sans poste fixe ? On peut créer une entreprise, devenir artiste, faire du conseil, travailler en Freelance (indépendant ), à temps partiel, en télétravail... Autant la tendance à l’effacement des limites du poste de travail libère une énergie énorme, autant elle pousse les individus à se surmener. Cela fait penser au mode de travail des anciens artisans anglais : l’alternance entre des périodes d’efforts intense et des périodes d’inactivité.
Microsoft est un bon exemple d’entreprise désalarisé : : le salarié change souvent de fonction, se forme, se déplace latéralement, il est son propre maître de son propre développement. Chacun assume une part d’un projet : il y a une collaboration constante entre membre d’une équipe créatrice d’une pression (si quelqu’un n’assume pas sa part, les autres subissent les conséquences). Le chef n’est chef que pour un projet : le chef d’aujourd’hui peut très bien être le subordonné de demain.
Il faut développer son "employabilité ", c’est à dire sa capacité à être apprécié et recherché par les entreprises, grâce à la valeur ajoutée que l’on apporte. On ne doit pas résister aux changements, il faut travailler en équipe, partager l’information, il faut faire passer l’intérêt du client avant ses besoins personnels. L’entreprise ne doit pas être un endroit où chacun défend sa place protégée, c’est une association de personne responsable, animée d’une réelle conscience professionnelle. On n’ouvre plus les parapluies, on ne s ‘esquive plus devant les tâches ingrates, on œuvre ensemble pour améliorer ses méthodes et produire de meilleurs résultats.
Il faut prendre conscience que :
nous sommes tous des travailleurs précaires : l’emploi de chacun dépend des résultats de l ‘ entreprise.
nous sommes dans l’obligation de faire et refaire nos preuves.
Il faut que l’on acquiert un état d’esprit de prestataire de service extérieur comme un travailleur indépendant.
Nous devons prendre en charge notre couverture sociale, notre retraite.
Trop tourné sur son passé, notre société freine l’innovation sociale : la transition s’éternise. Il faut pourtant que la flexibilité devient elle-même créatrice d’emploi puisque l’activité peut se développer plus facilement
Tout est marché
Celui qui ne veut pas appliquer des remèdes nouveaux doit s’attendre à des maux nouveaux, car le temps est le plus grand des novateurs. Le marché, contrairement à l’emploi salarié, n’a pas de limite fixe. Quiconque désir travailler pour une organisation (comme fournisseur ou comme salarié ) doit apprendre à voir l’organisation comme un marché sous peine de laisser sa place à quelqu’un qui, lui, la considère ainsi. Le patron doit devenir un client important. Le changement crée des besoins non satisfaits en ouvrant des brèches entre les ressources disponibles. Le changement produit des besoins non satisfaits en créant des interfaces inédites. Une interface, c’est un contact entre deux entreprises, entre une firme et son environnement, etc. Les partenariats prolifèrent dans ce marché mondialisé et multimédia : aucune organisation ne peut faire cavalier seul. L’interface technologique (internet, intranet etc. ) intimide la plupart des utilisateurs. Le changement crée des besoins non satisfaits en faisant naître des créneaux technologiques et économiques à exploiter. Le changement crée des besoins non satisfaits dans la mesure où il rend obsolète les dispositifs technologiques, économiques ou structurels de l’entreprise.
Le dirigeant considère également ses subordonnées comme des clients. Il se demande : " De quoi ont-ils besoin ? " : assistance, ressources, informations, soutien, gratification...
De même on peut dire que l’organisation est un marché : qui vend quoi et à qui ? Quels sont les clients qui ne trouvent pas ce dont ils besoin sur ce marché ? Ce sont des clients potentiels. Les dirigeants et les collègues sont aussi des clients. L’habitude de détection des besoins doit devenir une seconde nature. Les nouveaux changements ont suscité à un niveau ou un autre de l’organisation des nouveaux besoins. Il faut les imaginer !
L’impact psychologique de la désalarisation
Comme le dit Tex Schram, entraîneur des Dallas Cow-boys : " Nous n’avons pas réagi suffisamment vite à ses échecs. Au fond, il est trop facile de devenir prisonnier de ses réussites. Il faut savoir quand il convient de changer. Or nous ne l’avons pas su. "
La méthode consiste à déterminer trois objectifs d’envergures, puis les objectifs intermédiaires ( 3 ou 4 ) qu’il faut atteindre pour chacun des 3 grands objectifs ( classer les objectifs selon l’urgence ). Il faut rester au courant des mutations sociales, technologiques, économiques ( publications, colloques... )
Etre qualifié aujourd’hui c’est avoir très envie de faire le travail ( le désir ), exceller dans les tâches exigées ( aptitudes ), être adapté à la situation ( tempérament ) et posséder les autres ressources requises par le travail ( atouts ) : les DATA.
Il faut sa doter d’un noyau solide d’identité, en restant fidèle à soi-même. Il faut effectuer deux voyages : le premier vers un objectif lointain (l’influence, le pouvoir, la construction d’un foyer, l’épanouissement ...) Le deuxième, vers la découverte de son vrai être (devenir enfin soi-même).
Les buts et les espérances de départ ne sont finalement que l’appât qui attire l’individu vers la prochaine étape de son voyage. La vie compte des situations et des événements imprévus. " Le périple de la vie est un voyage ordinaire ou l’on à perdu son bagage ". C’est à son métier que l’on doit se sentir attaché non à son employeur. C’est la formation continue qui a sa vocation, en tant que voyage de la maîtrise croissante d’un domaine d’activité. Pour que l’esprit s’épanouisse ( sérénité, créativité ), il faut renouer avec sa sensibilité, ses émotions, sa capacité d’émerveillement, rechercher l’harmonie, la beauté, la paix.
L’entreprise doit s’efforcer de faire des actions logiques dans un contexte de bouleversement : tirer parti de la vaste toile d’araignée des petites entreprises, soit associés, soit en sous-traitance. Il faut faciliter la décentralisation et la délocalisation.
Et les congés payés, la retraite ? Mais des congés pour se reposer de quoi ? Une retraite pour arrêter quoi ? Le travailleur post-salarial fera des missions, alternant entre loisirs et travail. L’inactivité ne sera plus comptée sur le temps de travail dans les périodes de battement entre deux projets. La retraite s’individualisera avec la croissance des entreprises individuelles. Le travailleur désalarisé se révélera un patron des plus exigeants. Le CDD deviendra monnaie courante. On assistera au rétrécissement du salaire de base et à une expansion relative de la rémunération liée aux résultats. Il faut également récompenser l’individu pour ce qu’il fait réellement et non pour le poste qu’il occupe. Il faut récompenser l’acquisition de nouvelles connaissances, la maîtrise technique, le sens des enjeux de l’entreprise, les dons de communication, la prise de décision et d’initiative...
Le manager du futur
Il doit avoir la maturité de l’adulte et posséder la hauteur de vue du senior. Il se place au service de ses collaborateurs. Le service est le plus haut degré du leadership. Il ne veut pas plaire à ses supérieurs et il se concentre sur les acteurs du terrain. Il allie gentillesse, fermeté, ouverture d’esprit, rigueur, disponibilité (savoir gérer son temps ), il doit donner l’impression qu’on ne l’importune jamais. Il a ce respect d’autrui et cet équilibre personnel qui attirent spontanément la confiance. Cette fonction ne tolère ni les caractériels ni les gens difficiles. Il choisit les personnes talentueuses qui voient loin, qui évaluent avec justesse les situations et qui ont la fibre humaine.
Il doit lire les situations, anticiper les conflits, aider les personnes à franchir des étapes importantes, entretenir des consensus vivants et créer les conditions de la performance collective. Il apporte de l’information, de la compréhension et de la "sagesse ajoutée ". C’est la fin du manager-dirigeant qui surveille et encadre l’activité de ceux qui avaient un " emploi ".
Il faut transformer l’entreprise en société "d’hommes d’affaires " : citons, par exemple, Life USA, qui est une jeune compagnie d’assurance en pleine expansion qui n’a pas de salarié, étant donné que les 275 personnes qui y travaillent sont actionnaires. Ils reçoivent environ 10% de leur rémunération sous forme de participation au capital, si bien que le service du personnel porte le nom de service des propriétaires ! . Ceux qui n’y voient que des changements de façade devraient méditer le fait que, au bout de six ans d’existence seulement Life USA affiche un bénéfice de 10 millions de dollars pour un chiffre d’affaire de 146 millions de dollars. Le personnel est concerné car ce sont des propriétaires, ils dirigent la société. Ils apprennent à gagner de l’argent, à faire des bénéfices :
Le salarié de base prend les décisions pratiques auparavant apanage des dirigeants.
Il a l’information qu’il faut pour décider.
Il ne lésine pas sur la formation.
Il possède une participation aux bénéfices.
Les faits se passent de commentaires. Le service devient une vraie culture d’entreprise : chacun se met au service d’autrui, clients et collaborateurs.
La responsabilité des acteurs sociaux
On aurait certes pu voter des lois interdisant les tracteurs ou n’autorisant leur utilisation qu’accompagnés d’un homme à cheval, fort heureusement ce ne fut pas le cas. Sinon les produits agricoles seraient excessivement chers, ou monopoliseraient des ressources humaines et économiques qui auraient pu servir dans des domaines d’activités nouveaux. Le système qui tourne autour de l’emploi salarié à lui aussi entraîné la nostalgie de la vie agricole de l’enfance face à l’univers économique effrayant de la grande ville, du commerce, de l’usine.
C’est la même chose aujourd’hui, on s’invente une vision mythique du passé qui permet d’oublier jusqu’à quel point il signifiait ennui et tristesses pour la plupart des êtres.
On reproche à des accords internationaux comme l’ALENA ou le traité de Maastricht de transférer des emplois à l’étranger, sans se rendre compte que l’on assiste moins à la délocalisation du travail qu’à sa disparition définitive dans le trou noir des mutations technologiques et économiques.
Pour éviter le traumatisme il faut changer les mentalités. Il faut regarder la réalité en face, il y a une transformation radicale du mode de travail. Il faut donc une intervention énergique des dirigeants. Le gouvernement doit aussi abandonner le fantasme de récupérer des emplois perdus ou de les remplacer par d’autres du même type. Promettre des emplois est un moyen efficace pour se faire élire, mais c’est une fiction, personne n’a la capacité de créer des emplois. Mais les politiques répandent cette illusion et ils refusent de parler avec franchise de l’avenir. Comme tout remède de cheval, la vérité ne sera pas agréable.
La fiscalité désavantage l’individu et donc "moi SA " : tous les dispositifs reposent sur l’idée selon laquelle l’emploi fixe serait la condition normale de l’être humain.
L’entreprise supporte le coût de la réduction du temps de travail, soit par une baisse des marges et donc des profits (seulement sur quelques secteurs très rentable ), soit en augmentant les prix (ce qui crée de l’inflation, rend les produits moins compétitifs, créera des faillites et donc du chômage ). L’état peut aussi supporter le coût mais c’est un moyen inefficace et antiéconomique d’organiser l’activité humaine. Il ne sert à rien de partager l’inefficacité. A la place de la création d’emplois, il faut favoriser la création d’entreprises. L’état peut favoriser ces dernières en finançant des couveuses. Puisque les formations posent des problèmes, dans la mesure où les prévisions économiques sont hasardeuses (créneaux d’aujourd’hui sont les voies de garage de demain ), alors les stages, eux, doivent préparer à occuper une entité en voie de développement : l’emploi classique.
Que des individus peu au fait du fonctionnement de l’économie continuent à suivre une fausse piste, on peut le comprendre ; que l’Etat les y encourage, voilà qui est impardonnable.
On peut au niveau régional ou national créer une relation d’intime symbiose entre les entreprises locales ayant des emplois à proposer et les institutions de formations qui préparent les élèves pour y travailler.
Il faut avoir la capacité à gérer son activité professionnelle comme le ferait un entrepreneur : organisation du temps, définition d’objectifs, don de communication, de comptabilité de base, de gestion, d’administration d’un bureau. Trop complexe pour l’individu moyen ? Il s’agit pourtant des compétences maîtrisées par le moindre petit revendeur de stupéfiants. C’est la fin de la valeur des diplômes : il faut trouver des taches à accomplir : compréhension de ses DATA, capacité de voir l’extérieur comme l’intérieur de l’entreprise comme un marché, repérer tous les besoins non satisfaits suscité par des changements, analyser l’idée que se fait le client potentiel de ce besoin, évaluer la concurrence effective ou éventuelle autour de la satisfaction de ce besoin, élaborer un produit convaincant et capable de satisfaire le besoin tel que le ressent le client, ou plutôt, tel qu’il le redéfinit avec l’aide du fournisseur, améliorer en continu la qualité du produit vendu.
Le mot travail ne rime plus avec le mot emploi. Ce qu’il faut élaborer, c’est un système qui, tout en soutenant les plus désavantagés, les incite à travailler. Les syndicats entravent l’introduction de tout aménagement flexible du travail et des formes d’activité plus en phase avec les nouvelles réalités. Ils pourraient pourtant jouer dans les années à venir un rôle utile et créatif ( en étant une forme d’association de protection, de défense des intérêts de ceux qui, comme les avocats, exercent le même métier. Le syndicat doit redevenir comme autrefois, une communauté conviviale. ) tant que ceux ci refuseront de changer d’orientation, ils continueront à perdre des adhérents. Pis ils ne trouveront plus la place qui leur revient. Des nouveaux problèmes appellent des solutions nouvelles. Quelles sont-elles ? assurer soi-même sa sécurité, dans la mesure où on ne peut compter que sur soi-même.
L’itinéraire à suivre
Notre société à un défaut curieux : souvent partisane du changement, elle semble faire peu de cas des transitions qu’il impose. Les gens rechignent à prendre congé du monde qui leur a conféré leur identité et leur sentiment de compétence. Ils s’opposent au chaos et à la perplexité de la zone neutre, où rien n’est encore joué, où nul ne connaît la règle du jeu. Ils refusent de s’engager dans un domaine totalement inconnu et de tout miser sur une ligne de conduite qui n’a pas fait ses preuves.
Guide à l’usage du travailleur postsalarial
La finalité : connaître le sens de son action ; l’image : avoir une image claire du résultat visé ; le plan : décomposition du voyage en étape, d’un calendrier ; le rôle : idées, techniques et compétences précises
Etat des lieux et recyclage de vos DATA : Désir = passion = la plus forte des motivations = sacrifices, dur labeur, ravaler sa fierté, oublier l’opinion des autres. Il faut être pro-actif, prendre des initiatives avant, et non être réactif. La coaction, c’est la proaction en collaboration avec d’autres.
La meilleure façon de se préparer pour l’avenir est de l’inventer.
Ex : le conseiller en investissement : sillonner le pays pour l’observer, discuter avec les journalistes financiers, visites des mines ou des projets agricoles, faire des achats chez des détaillants locaux, et ainsi pouvoir transmettre des renseignements indépendants et de première main.
Comment gérer "moi S.A. ", la carrière autogérée du travailleur indépendant ? Il faut se convertir soi-même en entreprise. Le travail se définira en projet ou en mission (une vie professionnelle composite ). Gérer son temps et ses efforts comme un travailleur indépendant c’est acquérir une force d’une nature plus flexible grâce à leur pluralité que le travail salarié.
On doit être expulsé d’un cycle de vie achevé, et ce saut est le plus difficile à accomplir. Il s’agit de se séparer de sa foi, de son amour, alors même qu’on préférerait renouveler la foi ranimer la passion. Et comme le dit Picasso : " tout acte de création est d’abord un acte de destruction ".