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Robert Reich : un social-démocrate éclairé
mercredi 7 avril 1999
Que dit ce social-démocrate confirmé ?
"Les hommes politiques doivent avoir le courage de dire : les vieux emplois sont morts. Mais nous avons tous une responsabilité pour vous adapter à la nouvelle économie. Vous avez besoin d’avoir assez de sécurité pour avoir le courage de changer. Mais vous devez changer." Au-delà des étiquettes, il y a pour lui deux discours politiques. Ceux qui veulent préserver l’existant, parmi lesquels ils classe les Républicains, qui, aux Etats-Unis, augmentent les crédits militaires non pas pour la sécurité du pays mais pour sauvegarder des emplois et, de l’autre côté, les modernistes favorables au marché. Refusant toute idée de "troisième voie", concept fumeux et ne signifiant rien de plus qu’une pirouette verbeuse, Robert Reich estime qu’il faut être modernistes, mais ne croit pas que l’Etat doive totalement se dessaisir de cette question.
"Les technologies vont révolutionner le monde" : les 35 heures ne sont donc pour lui qu’un expédient. "Si c’est pour faciliter la transition, pourquoi pas ? Mais à long terme, ce n’est absolument pas la solution". Selon lui, une politique économique pertinente doit reposer sur trois piliers : un marché du travail flexible (liberté d’embaucher, de licencier, mais aussi facilité pour obtenir des crédits bancaires), adaptable (les salariés doivent être formés pour être plus productifs), et une politique macro-économique favorable à l’emploi. En revanche, il lui paraît évident que, malgré l’impopularité d’une telle réforme, les gouvernements occidentaux doivent retarder l’âge de la retraite.
Ouf ! Heureusement que Robert Reich n’est pas un libéral (au sens européen du terme), car sinon la Confédération européenne des syndicats aurait eu quelques sueurs froide, croyant - peut-être - avoir invité un homonyme.