Contrepoints

Accueil > Argumentaires > Édito > La pensée autrichienne en économie

La pensée autrichienne en économie

Une autre perpective économique..

samedi 14 avril 2001

Objectivitstes contre subjectivistes

La crise économique des années 1970 a tempéré l’hégémonie exercée par la " synthèse néoclassique " (1) sur la science économique. A l’époque, la stagnation de la pensée économique néoclassique dominante se conjuguait avec la stagflation économique. Dans son plaidoyer pour " une nouvelle économie ", G. Bramoullé croyait déceler dans cette ère un de ces nœuds historiques privilégiés " dans l’histoire de la pensée [...] où, face aux conformismes ambiants, l’exigence du refus (d’une connaissance qui n’est plus à la mesure de son époque) dégage l’évidence du futur " (2). Un espace apparaissait désormais en science économique permettant l’éclosion de nouvelles écoles ou la renaissance de certaines traditions demeurées en marge durant la période d’ascendance de l’orthodoxie néoclassique (3).

Une série d’événements (4) faisait néanmoins apparaître l’économique autrichienne comme l’un des meilleurs accompagnateurs de la sortie intellectuelle de la pensée néoclassique dominante. Le " temps des Autrichiens " (5) semblait enfin venu, et ce au moment même de la célébration du centenaire de la tradition initiée par Carl Menger. Pour ceux qui croyaient dès lors à la renaissance de l’école autrichienne comme une entreprise intellectuelle distincte, l’ " indiscipline paradigmatique " (6) contemporaine au sein de ce courant se révèle troublante. Les plans de renouvellement de la pensée autrichienne semblent, en effet, davantage emprunter la voie d’un " relativisme systématique " (7). L’économie autrichienne a évolué principalement dans deux directions depuis sa naissance. Cette dualité se manifeste entre ceux qui considèrent que, pour se poser, l’école autrichienne devrait s’apposer au néoclassicisme et d’autres pour qui elle devrait s’y opposer. (8)

Parmi les économistes contemporains d’obédience autrichienne, c’est I. Kirzner qui a le mieux cultivé l’existence d’une communauté d’approche entre les disciples de Menger et les néoclassiques. Ce qu’il considère être une " complémentarité doctrinale " (9) entre les courants autrichien et néoclassique s’enracinerait dans l’idée de coordination marchande. Tout en relevant cette intersection d’analyse, Kirzner souligne néanmoins la supériorité de la conceptualisation autrichienne de la notion de coordination par rapport à son acception néoclassique. Condition nécessaire selon cet auteur à la mise en évidence des interdépendances économiques, l’équilibre général néoclassique se révèle néanmoins condition non suffisante à l’intelligence des processus équilibrants de l’économie. Dans cette perspective, les contributions autrichiennes à l’analyse des processus d’équilibration s’assimilent à autant de tentatives d’alimenter la pensée dominante de l’élément essentiel lui faisant défaut pour être une représentation réaliste de l’économie. Ainsi, pour K. Vaughn, " Kirzner considère le rôle de l’économie autrichienne comme étant celui de compléter une économie néoclassique en grande partie correcte mais assurément incomplète " (10). Soupçonneux de ce qu’il considère être un résidu du mécanicisme de la pensée dominante, le deuxième rameau autrichien, composé des subjectivistes radicaux (11), s’oppose à cet " autrichianisme néoclassique " (12).

Guère séduits par l’idée de se placer à la marge du consensus néoclassique, les subjectivistes radicaux envisagent sous un angle différent le futur à construire de la discipline autrichienne. Pour ce courant, la raison d’être de la pensée autrichienne réside dans son recours à une méthodologie subjectiviste (13). Ce principe méthodologique ne constitue cependant pas la province exclusive de cette tradition. Prête à affronter ce qu’elle considère être les fragmentations de notre champ académique, cette composante de la renaissance autrichienne cherche à mobiliser les ressources subjectivistes des différentes écoles, telles que le post-keynésianisme ou le néo-institutionnalisme. Cet enracinement subjectiviste consensuel déboucherait sur une nouvelle " situation classique " (14) en science économique susceptible de déloger l’orthodoxie néoclassique régnante (15). Ces fiançailles célébrées entre les diverses traditions subjectivistes, parfois au mépris de contrastes paradigmatiques importants, soulèvent des interrogations autour d’une identité analytique autrichienne distincte dans le futur. Le subjectivisme radical signifiera-t-il la subversion radicale de la pensée autrichienne ? (16)

L’importance de Menger

Si l’éthique de la controverse qui prédomine au sein du courant autrichien permet à cette communauté de chercheurs d’échapper aux facilités de la science normale, elle conduit aussi à réfléchir sur la signification d’une école autrichienne souvent encore considérée dans la littérature économique comme une catégorie homogène. Pour éclairer son unité éventuelle, il peut être tentant de se soumettre à l’exigence d’un détour historique, tant la production du savoir présent en science économique apparaît indissociable de la consommation d’un savoir passé. Hayek fournit à travers une épigraphe devenue célèbre l’indice d’une certaine permanence au sein de la tradition autrichienne : " il n’y a aucun doute que si l’école autrichienne a occupé une place importante dans la science économique durant les dernières années, celle-ci est due aux fondements posés par cet homme, Carl Menger. Ce qui est commun aux " Autrichiens " et ce qui permet de les regrouper comme " Autrichiens " est leur acceptation des idées de Menger " (17). L’expression " école autrichienne " se légitimerait à travers le mode de fonctionnement même des économistes : ces derniers ne proposeraient des conjectures nouvelles qu’au prix d’un dialogue posthume avec des auteurs anciens. L’œuvre de Menger se trouvait ainsi naturellement placée au principe même du ressourcement autrichien des années 1970 (18). Ce serait néanmoins appauvrir la pensée du maître viennois que de la ramener à ce rôle purement conjoncturel.

Dissertant sur le lien qui unit le fondateur de l’économie autrichienne à ses disciples contemporains, Rizzo écrit " [qu]’aucun penseur profond, et Menger en était un, ne peut revendiquer une seule lignée de pensée ". Même ceux qui ne souscrivent pas (comme Kirzner) à la vision d’un processus de marché toujours équilibrant, c’est-à-dire, Lachmann, O’Driscoll et Rizzo (les subjectivistes radicaux), peuvent se réclamer héritiers de Menger (19). Un singulier mélange apparaît derrière cette constatation. D’un côté semble poindre l’admiration pour la richesse de l’œuvre de Menger, susceptible de donner lieu à de multiples orientations de recherche contemporaine. De l’autre, elle conduit implicitement à traduire la divergence contemporaine des exigences intellectuelles autrichiennes en une ambivalence correspondante dans l’œuvre du Viennois (20). Or, la portée de l’analyse de Menger ne peut être réduite ni à la simple qualité d’heuristique ni à ses adaptations modernes disparates. Perchés du haut de leur tour d’ivoire, scrutant une pensée plus que centenaire, les économistes autrichiens contemporains peuvent encore vivre de ce que le maître viennois était susceptible de leur apporter. Loin d’être une des ces " vieilleries qu’on laisserait, en toute sécurité, au soin de quelques spécialistes qui leur portent un amour désintéressé " (21), l’œuvre du pionnier autrichien se révèle être d’une surprenante jeunesse.

Si l’idée d’une croissance rigoureuse des connaissances permet aux sciences naturelles de neutraliser la réflexion historique, les choses vont autrement en sciences sociales. Ainsi, pour Schumpeter, " en économie, beaucoup plus qu’en physique, des résultats se sont perdus en chemin ou sont demeurés inemployés pendant des siècles " (22). Sans pour autant considérer que c’est dans l’enfance d’une école que se trouve la vérité scientifique à découvrir et à substituer aux théories dissidentes contemporaines, l’œuvre de Menger offre l’intelligence des principes premiers qui fondent le label autrichien. Ce serait néanmoins se méprendre que d’y voir un ensemble de principes retenant des degrés de liberté les uns par rapport aux autres. Commentant les Grundsätze (23), ouvrage qui contient la réflexion fondatrice de Menger, Schumpeter remarque que celui-ci a été écrit " calmement, fermement et clairement, en parfaite connaissance de cause " (24). L’œuvre du maître viennois serait exacte, " n’admettant pas la déviation " (25) une fois le point de départ accepté. Suivant le vieil aphorisme philosophique selon lequel le tout est plus que la somme des parties, la pensée de Menger, de par son unité profonde, dépasse les emprunts contemporains qui en sont faits. C’est dans cette inégalité que se trouve l’actualité de la vision de l’auteur des Grundsätze pour l’économie autrichienne moderne. Parler de la " plasticité de la tradition " (26) inaugurée par le pionnier viennois pour justifier l’égale revendication de son héritage par les deux composantes du renouveau autrichien relève d’une usurpation. La pensée unique et unitaire du maître autrichien fait figure d’un de ces savoirs oisifs dont parle Schumpeter et qu’il conviendrait de mettre en ouvrage. Plus qu’un ensemble cohérent d’idées scientifiques, c’est aussi une certaine idée de la Science et de sa pratique que Menger laisse en héritage.

En introduisant au sein de la pensée économique les linéaments d’une tradition originelle, le Viennois ne fonde pas une " école " au sens où ce terme est habituellement employé dans les milieux universitaires (27). Selon Mises, Menger " portait une trop haute estime à la science pour employer les moyens médiocres à travers lesquels les autres essayent de se promouvoir " (28). L’auteur des Grundsätze considère que le rôle de l’économiste est d’élaborer des théories revendiquant un certain degré de vérité objective. Ces théories permettraient une meilleure compréhension des phénomènes économiques au-delà des caprices des modes intellectuelles : " il n’existe qu’une méthode qui assure la victoire finale d’une idée scientifique ; [elle consiste à] laisser toutes les propositions contraires avoir librement et intégralement cours, c’est-à-dire de se détruire d’elles-mêmes " (29). L’expression " école " employée en liaison avec l’économie autrichienne naissante " fait plutôt référence à une certaine tendance parmi les doctrines ; c’est une expression doctrinale " (30) envisagée comme " un ensemble de principes cohérents entre eux et susceptibles de donner lieu à des applications économiques " (31).

L’éclosion de la doctrine mengerienne participe de la concurrence pour le titre de substitut à l’enseignement classique orthodoxe discrédité par sa théorie objective de la valeur. En dépit de l’homologie fondatrice entre Menger, les marginalistes néoclassiques (32) – Walras et Jevons – et les historicistes allemands pour donner des fondements subjectivistes à la valeur, la démarche intellectuelle de l’auteur des Grundsätze se dérobe par nature à toute dénomination autre qu’autrichienne (33). Sensibles à sa thématique subjectiviste, l’ensemble de ces auteurs envisagent diversement les enjeux de ce principe méthodologique. Des théories d’états hypothétiques d’équilibre se dédoublant de toute analyse des institutions marchandes consacrent la contribution de Jevons et de Walras. Les penseurs allemands se contentent de procéder à des études historico-descriptives des institutions économiques : l’idiosyncrasie des comportements économiques rend ceux-ci réfractaires à toute généralisation théorique. C’est dans son dépassement du subjectivisme limité des néoclassiques et du subjectivisme limitatif des économistes berlinois que s’inscrit le label autrichien institué par Menger. R. Langlois résume ainsi cette dialectique : " le problème avec l’école historique et les premiers institutionnalistes est qu’ils ambitionnaient une économique avec des institutions mais sans théorie ; le problème avec les néoclassiques est qu’ils prétendaient à une théorie économique mais sans les institutions ; alors que Menger souhaitait [...] une théorie économique subjectiviste des institutions " (34). Cette triade – théorie, subjectivisme et aménagement institutionnel – fixe l’horizon de l’effort doctrinal du fondateur de la tradition autrichienne.

La richesse fécondante de cette doctrine s’articule autour de deux axes de recherche. L’économiste doit en premier lieu rendre intelligible les phénomènes économiques. Construite sur un socle épistémologique aristotélicien, la théorie mengerienne fait sienne le mode de perception essentialiste d’une réalité économique constituée d’entités subjectives. L’objectivisme épistémologique se conjugue avec le subjectivisme ontique (35). Le deuxième pivot de la réflexion mengerienne ne représente nullement une rupture mais au contraire l’épanouissement de la logique précédente. L’essentialisme et le subjectivisme permettent l’analyse des modalités suivant lesquelles le commerce des actions individuelles s’agrège en des émergences dont certaines, les institutions sociales, sont parfois involontaires.

Notes

1 : Bell/Kristol (1981) et Eichner (1983) soutiennent la remise en cause de ce consensus. Assez paradoxalement, en dépit de ses insuffisances, la " synthèse néoclassique " fait toujours figure de cœur analytique de la pensée économique contemporaine.

2 : Bramoullé (1978), p.12

3 : Pour un panorama des écoles qui composent ce renouveau de la science économique, on consultera avec profit Bell/Kristol (1981) Foldvary (1996) et Prychitko (1998).

4 : Trois événements majeurs peuvent être cités :

la conférence tenue à Bellagio qui permettait de différencier la pensée du fondateur de l’école autrichienne, Carl Menger, de celles des deux autres marginalistes, Walras et Jevons. Sur ce point, voir Collison, Coats, Goodwin (1973) ;

l’attribution du prix Nobel d’économie à Friedrich von Hayek en 1974 et

la conférence de South Royalton (1974) où se réunissent les économistes autrichiens après une longue période d’éclipse de cette tradition. Voir Dolan (1976) pour un recueil des communications présentées à cette occasion.

5 : Selon la formule de H. Lepage (1986)

6 : Stanfield (1989), p.173. Pour cet auteur, dans une telle situation, " il n’y a pas de science normale kuhnienne avec ses avantages en termes de discipline, de centre d’intérêt commun et de direction dans la recherche ". Kuhn (1970, 1983) emploie l’expression " science normale " pour désigner l’activité d’une communauté de chercheurs travaillant sur la base d’un certain nombre de principes et de méthodes constituant ce qu’il nomme un " paradigme ". Nous employons cependant l’expression " indiscipline paradigmatique " dans un contexte détaché de la conception relativiste qui sous-tend l’épistémologie kuhnienne.

7 : Cette expression est due à W. Samuels (1974, p.318). L’économiste et l’historien de la pensée doivent, selon ce dernier, reconnaître que chaque école de pensée est relative à d’autres écoles, et que les recherches de chacune d’elles font partie de l’organisation générale de la recherche. Voir aussi Samuels (1996)

8 : Ainsi, pour K. Vaughn (1990, p.403), " une manière de concevoir la contribution autrichienne est [de la considérer] en tant que supplément ou réinterprétation de l’économie néoclassique ". A quelques nuances près, I. Kirzner (1997a, p.191) participe de cette présentation de l’économie autrichienne moderne comme annexe ou alternative à la pensée néoclassique. La renaissance autrichienne se compose strictement parlant de trois courants : les subjectivistes radicaux, le courant qui s’inspire de la pensée de Kirzner et les théoriciens fidèles de manière univoque aux idées de Mises. Ce dernier rameau n’est pas approfondi dans cette étude même s’il est à l’origine d’interpellations critiques stimulantes. Cette branche partage avec le courant kirznerien la reconnaissance de certains points de rencontre entre les pensées autrichienne et néoclassique, notamment celui du recours nécessaire à la notion d’équilibre (certes aménagée en processus d’équilibration par les courants kirzneriens et misessiens) en science économique. Pour une appréciation très informée du courant misessien, voir Salerno (1993), Rothbard (1995), Hoppe (1997a) et Hülsmann (1999). Pour une présentation des différences subtiles entre les courants kirzneriens et misessiens, voir Hülsmann (1997).

9 : Kirzner (1997a), passim.

10 : Vaughn (1992), p.252. I. Kirzner semble lui-même aller dans le sens de K. Vaughn. Ainsi, dans son " analyse de la perspective autrichienne sur la crise ", il " considère l’édifice de l’économie classique moderne comme étant construit à partir de fondements saints [...] La tâche nécessaire de reconstruction ne fait pas appel, dans la vision autrichienne, à un ensemble d’aperçus fondamentaux radicalement différents. " (Kirzner, 1981, 1990, p.191-2)

11 : Boettke et Prychitko (1994), Lachmann (1977), Lachmann (1986), Lachmann (1994), O’Driscoll et Rizzo (1985), Prychitko (1995), Vaughn (1990), Vaughn (1992) et Vaughn (1994) sont représentatifs de cette composante autrichienne contemporaine.

12 : Boettke, Horwitz, Prychitko (1994), p.65, qui parlent de neoclassical Austrianism.

13 : Ainsi, dans leur présentation de l’école autrichienne, G. O’Driscoll et M. Rizzo (1985, p.1) considèrent que le subjectivisme est " l’essence de la contribution autrichienne à l’économie ".

14 : L’expression " situation classique " est due à J. Scumpeter (1954, 1983, p.85-6, note 1). Elle désigne sous la plume de l’historien autrichien de la pensée économique " la réalisation d’un accord substantiel après une longue lutte et une longue controverse ". Dans le contexte abordé ici, cela correspond à la longue lutte des diverses " écoles subjectivistes " pour faire admettre aux néoclassiques l’importance de ce principe méthodologique dans la constitution et l’explication des phénomènes économiques.

15 : Dans cette optique, M. Rizzo (1992, p.246) considère que " les économistes autrichiens devraient interagir avec ceux qui ont le même esprit méthodologique dans d’autres écoles (par exemple, les post-keynésiens) et dans d’autres disciplines [...] En fait, ces domaines, définis par leur point commun méthodologique (le subjectivisme), constituent la nouvelle discipline interprétative, qui pourra émerger au début du siècle prochain ".

16 : Comme s’interroge Littlechild (1979, p.32), A. Coats (1989, p.104) a perçu les enjeux de cette radicalisation du subjectivisme : " [certains Autrichiens] procèdent à de telles déviations par rapport aux vues antérieures qu’on a le sentiment ou qu’ils doivent être exclus de " l’école " ou que l’appartenance à l’école est tellement hétérogène que l’on peut émettre des doutes sur la valeur descriptive de ce terme [l’école autrichienne]. "

17 : Hayek (1981), p.12

18 : Sur " les racines mengeriennes de la renaissance autrichienne ", voir Vaughn (1990), Vaughn (1994).

19 : Rizzo (1996), p.209

20 : K. Vaughn ‘1994) fonde son étude de l’histoire de la pensée autrichienne ainsi que son analyse des controverses autrichiennes contemporaines sur une telle transposition. Elle argumente ainsi qu’il existe dans la pensée de Menger à la fois les germes d’un processus équilibrant des marchés et une appréciation du subjectivisme radical. Et de rajouter que ces deux composantes sont contradictoires tout comme le sont les deux tendances autrichiennes contemporaines.

21 : Schumpeter (1954, 1983, p.26). Le propos de Schumpeter est légèrement remanié. L’extrait original, écrit sur un ton ironique, est : " Ne peut-on laisser ces vieilleries, en toute sécurité, au soin de quelques spécialistes qui leur portent un amour désintéressé ? "

22 : Schumpeter (1954, 1983, p.29)

23 : Menger (1871, 1981)

24 : Schumpeter (1962, p.85)

25 : Zuidema (1988, p.16)

26 : Rizzo (1996, p.209)

27 : Pour C. Schmidt (1983, p.851) par exemple, " le critère sur lequel repose une école est d’ordre sociologique, puisqu’une école correspond à une organisation plus ou moins explicite de penseurs qui se reconnaissent un certain nombre d’idées en commun et s’efforcent de les faire triompher ".

28 : Mises (1929, 1966, p.51). Voir aussi Mises (1978) : " En tant que pionniers et penseurs créatifs [les premiers économistes autrichiens] étaient conscients que le progrès scientifique ne pouvait être organisé et les innovations créées suivant un plan. [...] La vérité prévaudrait par sa propre force si l’homme a la capacité de la percevoir ".

29 : Cette phrase de Menger se trouve dans ses notes personnelles. Elle a été découverte par Hayek et est reprise par Mises (1978), p.38. Ainsi, dans sa préface au Grundsätze, Menger (1871, 1981, p.46) écrit : " Essayer de découvrir les fondamentaux de notre science, c’est dévouer ses talents à la solution d’un problème qui est directement relié au bien-être humain [...] [Et ceci doit être fait] avec une indépendance totale de jugement ".

30 : Mises (1962, 1996, p.77) ne précise pas la signification de la notion de doctrine telle qu’il l’emploie.

31 : Au sens de Gide (dans Gide et Rist, 1947) tel que C. Schimdt (1983, p.854) le résume.

32 : L’expression " néoclassique " n’apparaît sous la plume de Veblen (1900) qu’au début du XXe siècle pour qualifier la pensée d’Alfred Marshall. Nous l’appliquerons ici à la pensée de Walras et de Jevons.

33 : Mises (1969, 1996) remarque ainsi que le terme " autrichien " en référence à l’expression " école autrichienne d’économie " est due aux historicistes allemands qui l’emploient comme un épithète péjoratif à l’égard de Menger, Böhm-Bawerk et Wieser. Parallèlement, comme l’écrit Mirowski (1989, p.260), " alors que Menger parlait d’école autrichienne, personne ne trouverait dans ses écrits de 1871 à la mort la moindre connexion entre l’école autrichienne et l’école de l’utilité marginale. Ou il n’admettait pas cette connexion ou il souhaitait la minimiser [...] Menger n’admit jamais publiquement de familiarité avec Walras ou Jevons ".

34 : Langlois (1986a), p.5

35 : L’expression " subjectivisme ontique " est due à U. Mäki (1990a, p.294). L’ontique relève de l’étant par opposition à l’ontologique qui relève de l’être. Le subjectivisme ontique fait état, dans l’acception de Mäki, d’une économie qui serait constituée des entités subjectives telle que les préférences, les anticipations et les connaissances individuelles.


Bibliographie

Bell D. et Kristol I.(sous la dir de), 1981, The Crisis in Economic Theory.

Boettke P.J. et Prychitko D.L. (sous la dir de), 1994, The Market Process : Essay in Contemporary Austrian Economics.

Boettke P.J., Horwitz S. et Prychitko D.L., 1994, " Beyond Equilibrium Economics : Reflections on the Uniqueness of the Austrian Tradition " in Boettke, J. Peter et Prychitko, L. David (sous la dir de), 1994, p. 62

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)