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A bas la redevance TV !!
dimanche 8 décembre 2002
Rappelons tout d’abord que la redevance télévision est réclamée tous les ans au citoyen pour chaque résidence dans laquelle il possède un poste de télévision, s’élève à 116,50 euros pour un poste couleur, et rapporte annuellement 2 milliards d’euros, qui alimentent les caisses de Radio France, de l’INA, du CSA, de France Télévisions et d’Arte. Sa collecte nécessite l’emploi de 1500 fonctionnaires, pour un coût annuel de 150 000 euros.
Laissons de côté le problème de l’organisation de la collecte, et concentrons-nous sur le principe de la redevance. On se doit de constater qu’aucune chaîne hertzienne privée ne réclame le moindre centime aux français pour la possession d’un téléviseur ou l’accès aux ondes. En effet, celles-ci envoient un téléspectateur des produits qu’il n’a pas réclamé, et elles ne sont donc aucunement en droit d’exiger qu’il leur paye quoi que ce soit. C’est la raison pour laquelle elles trouvent d’autres moyens de se financer, qu’il s’agisse de publicité ou de cryptage de leurs programmes et de vente de décodeurs. A l’inverse, les chaînes et radios de l’Etat récupèrent l’argent pris de force au citoyen qui possède un poste de télévision, même si celui-ci ne l’allume jamais, ou ne regarde jamais les chaînes d’Etat.
Cette entorse au principe consommateur/payeur est en elle-même parfaitement injustifiée. Mais allons plus loin et imaginons qu’aucun possesseur de télévision ne soit dans cette situation : la redevance est-elle alors plus légitime ? Nous avons de sérieuses raisons d’en douter. L’Etat ne se trouve-t-il pas en effet dans la position de ce musicien de rue qui, à l’issu de sa prestation, sortirait un revolver pour détrousser les passants ayant eu le malheur de l’écouter, ou encore de ce voisin qui exigerait de vous une compensation lorsque vous profitez de la musique qu’il diffuse dans son appartement ? Puisqu’il ne fait aucun doute pour personne que le comportement du musicien ou du voisin en question serait contraire aux principes de justice les plus élémentaires, il n’y a pas plus de raison légitime de faire payer quelqu’un sous prétexte qu’il profite chez lui des programmes diffusées par les chaînes publiques.
En conséquence, nous exigeons la suppression pure et simple de la redevance de l’audiovisuel, qui permet actuellement aux télévisions et radios d’Etat de prospérer sans avoir à se préoccuper de financer elles-mêmes leurs programmes (bien sûr, ces vils soucis ne doivent jamais concerner que les gueux du privé, si l’on en croit les membres de la noblesse d’ Etat). A cela, nous ajoutons qu’aucune subvention publique ne saurait s’y substituer, puisqu’elle proviendrait encore de la poche du contribuable. Les radios et télévisions d’Etat doivent enfin être logées à la même enseigne que les autres, et trouver un mode de financement honnête !