Les femmes-quotas

D’autres pays ont établi, et de longue date, des quotas pour les "minorités" (les affirmative actions américaines, mais aussi la politique indienne de représentation des castes). Résultat ? chaque élu sur un quota (par sexe, par couleur de peau, par caste) est toujours soupçonné de n’être élu qu’en raison de son handicap. Aussi une femme politique française devra sans cesse justifier de sa valeur personnelle et de ne pas être là pour remplir une case.

Mmes Aubry et Voynet seront-elles satisfaites de n’être ministres qu’en raison d’un quota de femmes ? De n’être que des ministres-quotas ?

D’ailleurs, ne nous leurrons pas : ce sont des hommes dominants qui recrutent les otages minoritaires ; chez nous, il est probable que de la même manière, les femmes-quotas seront les obligées des chefs de partis qui leur concèderont cette faveur.

La vraie raison de l’absence des femmes en politique est ailleurs : c’est la manière dont la vie politique - française tout particulièrement - fonctionne, faite d’idéologie et de querelles de personnes plutôt que de bon sens et de bonnes manières. Avec les quotas, les hommes s’achètent une conscience pour pas cher ; ils coopteront des femmes qui leur seront soumises (grand rêve phallique) ou qui leur ressembleront (grand rêve viril) ; ils auront alors tout loisir de continuer à faire de la politique comme avant, comme si de rien n’était.