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Les responsables marxistes de la famine africaine sont connus..

Mais ce sont les contribuables européens qui vont payer !

dimanche 18 avril 2004

À Paris, pendant ce même mois d’août, le journal de la pensée unique "Le Monde", n’hésitait pas à imputer la crise alimentaire africaine à la "sécheresse" (1). Loin des images d’inondations, en Europe centrale ou dans le Midi de la France le climat semble donc se dégrader d’une autre manière (mais toujours par la faute du capitalisme). Car l’Afrique c’est loin, cela ne nous concerne guère et c’est par nature très pauvre et très aride. Voilà ce que pensent la plupart des lecteurs du Monde. Et comme ils sont généreux de l’argent des autres, ils acceptent que le contribuable européen paye.

Il se trouve cependant que sur les 88,5 millions d’euros d’aide alimentaire versés par l’Union européenne à l’Afrique en juillet, 55,5 millions étaient destinés au Zimbabwé. Cette somme a été encore augmentée de 60 millions sur décision de la Commission européenne le 7 août.

On évalue maintenant les besoins totaux à 3 millions de tonnes de céréales pour un montant total de 700 millions d’euros.

Pendant le même temps, le régime communiste de Mugabé, vainqueur artificiel à 78 ans d’élections trafiquées en mars, s’emploie à expulser les fermiers, à pousser en avant le prétendu mouvement des "paysans sans terre", à développer une dialectique littéralement raciste – car les méchants fermiers sont des Blancs. Et pourtant en droit, ils ont été reconnus en 1980 citoyens du Zimbabwé à part entière. La rédaction du "Monde" donne complaisamment la parole au vieux leader tiers-mondiste : "On a promis la terre à tous, mais ils en veulent toujours plus, ces cupides colonialistes" (2). Parlant de Tony Blair, il en arrive à dire : "Il oublie que ses ancêtres, son peuple, nous ont oppressés pendant des années."

Il est vrai que l’Angleterre, confrontée aux excès du régime, remontant à juillet 2000, et au trucage des élections, a été amenée à suspendre l’appartenance du Zimbabwé au Commonwealth britannique. Le gouvernement de Londres s’est montré pourtant fort patient : c’est le 8 janvier 2002 devant la chambre des Communes, que le ministre britannique Jack Straw a déclaré son intention de proposer, • d’abord le 30 janvier au Groupe d’action des ministres du Commonwealth, • puis en mars en Australie, de prendre les sanctions qui s’imposaient depuis 18 mois...

Mugabé dans la plus pure tradition marxiste présente ainsi, pour les lecteurs du Monde, sa brillante réforme agraire :

• 1° "Cette réforme est la seule façon de permettre aux pauvres de produire non seulement pour se nourrir mais pour se prendre en charge, changer leur vie" ;

• 2° "Et c’est aussi la seule façon pour notre pays de recommencer à exporter du maïs".

Accusant les fermes dites commerciales d’avoir osé "se diversifier dans le tabac, dans le soja", le chef du ZANU-FP (3) se situe dans une grande tradition qui a engendré invariablement la politique d’exportation de riz par le Cambodge de Pol Pot, la famine dans l’Éthiopie de Mengitsu, la pénurie de sucre à Cuba, de blé en Ukraine etc.

Ce qui est grave c’est d’imaginer aussi que cette politique, tout simplement parce qu’elle cherche à enflammer le racisme anti-blanc soit, à en croire Le Monde "applaudie par ses pairs" à Johannesburg, c’est-à-dire par d’autres chefs d’États africains.

L’accord historique réalisé par Mandela en Afrique du sud demeure en effet fragile. Son successeur Thabo Mbeki est un personnage beaucoup plus inquiétant. La revue Esprit (4) faisait par exemple le tableau édifiant de sa conception de la "voie africaine" dans la lutte contre le SIDA : "En 1999, environ 10 % des Sud-Africains étaient séropositifs. Or, au nom d’une spécificité africaine de la maladie, le président de ce pays refuse la prise en charge des populations atteintes (hommes, femmes enceintes, enfants et orphelins toujours plus nombreux) par les méthodes qui ont fait leur preuve en Occident."

En même temps l’insécurité se développe en République Sud-Africaine de manière vertigineuse : "Il y a plus de 200 000 viols par an. Il y a peu, on dénombrait un policier tué par jour, mais ça s’est amélioré, à présent, c’est un tous les 3 jours". (5)

Principale puissance économique du continent, l’Afrique du sud risque fort d’être la prochaine étape du Mouvement des Sans-Terres, si le régime de Mugabé se maintient à Hararé et s’il fait tache d’huile.

Pour le moment, la réalité de l’expropriation décrétée en mai, mise en place depuis le 8 août et accélérée le 8 septembre au Zimbabwé ne doit pas être dissimulée. Les 10 millions d’hectares que le régime de Mugabé a décidé d’africaniser appartiennent à 4 500 fermiers individuels dont l’exploitation type représente 600 à 700 hectares employant environ 50 ouvriers agricoles. Ceux-ci sont chassés au profit de 60 à 70 squatters. Mais la plus grosse part des terres confisquées, sans indemnités, est attribuée à des proches du pouvoir, policiers, "héros" de la lutte des années 1972-1980, etc. ne connaissant rien à l’agriculture. Le résultat en est que les rendements du maïs passent de 10 quintaux à l’hectare à quelque 0,25 quintaux.

Du grenier céréalier africain, développé hier par les "colonialistes cupides", la gabegie des marxistes stupides est en train de faire une ruine. Le cheptel a disparu, dévoré à belles dents par les "forçats de la faim", les réserves ont été pillées par les "damnés de la terre". Ce scénario marxiste classique semblait périmé : hélas, il ne l’est pas. Une si brillante réussite explique les besoins urgents en céréales, d’autant que le processus d’expropriation a été entrepris en pleine moisson, le pouvoir désirant en avoir fini avec les "colonialistes cupides" avant la saison des pluies.

On ne doit donc pas s’y tromper.

Les Européens ont le devoir de se solidariser avec les citoyens d’origine britannique (en majorité) qui se trouvent expropriés. Et les motions purement virtuelles de l’Union européenne, les larmes de crocodile du fourbe Javier Solana n’ont aucune signification, si, par ailleurs un programme destiné à "l’Afrique australe", financé sur le budget de l’aide communautaire, alimente le Zimbabwé.

Il est d’abord un point juridique essentiel. C’était une condition essentielle de l’accord d’indépendance conclu en 1980 par le gouvernement de Ian Smith : les propriétés seront respectées.

Par ailleurs, on doit bien comprendre aussi que l’instauration du respect juridique des propriétés et des épargnes n’est qu’accessoirement une préoccupation des Blancs (et aussi des métis, des Indiens, etc.). Si leurs investissements ne sont pas reconnus et protégés en Afrique, ils iront effectivement ailleurs. Mais ce sera alors au détriment de l’économie et des populations noires du Zimbabwé et de toute l’Afrique. Condition du développement, le respect des propriétés privées, des libertés et des contrats est dans l’intérêt direct de tous les Africains.

Les Européens ne doivent pas perdre de vue, non plus, que la misère et l’oppression africaines s’exportent dans nos banlieues. Le mouvement des prétendus "sans terre" d’aujourd’hui, à Johannesburg comme à Hararé, alimente les soi-disants "sans-papiers" de demain à Paris.

Notes

(1) cf. Le Monde du 17 août.

(2) cf. Le Monde du 10 septembre.

(3) Ce sigle désigne le "Front Patriotique-Union Nationale Africaine du Zimbabwé". Une telle appellation inchangée remonte à 1963, à l’époque où des "fronts de libération" étaient constitués autour d’authentiques marxistes léninistes dont Mugabé dans ce qui s’appelait alors la Rhodésie du sud, ou Dos Santos en Angola, etc. 40 ans plus tard le régime de Mugabé a bien été amené, après quelques années d’un durcissement remontant à 1987, à un simulacre de scrutin démocratique au printemps 2002. Et c’est notamment le spectacle de ces élections, mais aussi les dossiers sur la torture, la répression (à l’encontre des opposants du MDC), le racisme anti-blanc, etc. qui ont amené l’Union européenne, à la demande des Britanniques à prendre ses distances.

(4) cf. Esprit n° 271 de janvier 2001.

(5) Reuter le 3 septembre.

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