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À qui profite le libéralisme ?
lundi 18 avril 2005
Fiscalité, emploi, services publics... Les dépenses de l’État et les contraintes qu’il impose génèrent des gaspillages, ou favorisent des populations déjà privilégiées plutôt que les démunis.
Pour ces derniers, une politique libérale, loin de constituer une menace, offrirait la meilleure chance d’un nouveau départ.
À mille lieues des idées reçues et sans aucun dogmatisme, cet ouvrage apporte un éclairage original à tous les grands débats politiques d’aujourd’hui.
Au sommaire
Les exceptions françaises
La faiblesse de la redistribution
Le travail rationné
L’économie bridée
Le gaspillage de l’argent public
L’indifférence à l’égard des pays en développement
Quelques solutions libérales
Fondre nos prélèvements et nos prestations
Déréglementer
Introduire une culture de responsabilité dans l’administration
Enseignement : garantir une véritable égalité des chances
Retraites : laisser les Français choisir
Santé : concilier concurrence et couverture universelle
Aider vraiment les pays pauvres
Commentaire
« La France dispose d’une opportunité historique de mettre enfin en oeuvre les réformes dont notre pays a besoin. Il reste cependant un préalable : en finir avec la défiance ancienne et tenace des Français envers le libéralisme. » Et c’est bien ce que Vincent Chriqui s’emploie à faire dans ce premier ouvrage convaincant et stimulant.
Depuis la chute du mur de Berlin et la victoire sans partage de l’économie, les règles du libéralisme ce sont imposées à l’échelle de la planète. C’est une évolution irréfutable et inéluctable, créatrice de richesses de démocratie, que la France continue de rejeter. Pourquoi ? Le libéralisme ne profiterait qu’aux riches et qu’aux pays développés... Faux, réplique Vincent Chriqui : non seulement le libéralisme n’est pas incompatible avec un haut niveau de solidarité, mais « il est le meilleur moyen d’accroître les opportunités qui s’offrent aux plus démunis ».
Enfermée dans la vision diabolisée d’un libéralisme à tout crin, la France s’est laissée prendre au piège de ses propres contradictions et a raté le train des réformes pris par l’ensemble des pays développés. Conséquence : notre pays est « en retard » dans bien des domaines, tels que la santé, la fiscalité, la formation, l’emploi, l’éducation. Notre pays souffre et meurt à petit feu de sa méfiance envers le marché et l’entreprise, méfiance alimentée par la gauche, mais aussi — et c’est plus grave —, par une droite qui s’est parfois montrée « timide et ambiguë » sur le sujet.
Telle est la thèse que défend avec brio Vincent Chriqui. Pour ce faire, il tort le cou à quelques contrevérités. Principale idée reçue : une intervention forte de l’état permet de réduire les inégalités. Si tel était le cas, la France sera championne toutes catégories ! Or, la réalité est plus sombre : alors que notre pays consacre 49 % de sa richesse nationale à la dépense publique — l’une des parts les plus élevées d’Europe —, 15 % de la population française vit aujourd’hui dans la pauvreté. Un chiffre qui place notre pays parmi la petite moyenne européenne.
Mêmes causes, mêmes effets dans le domaine de l’emploi. Avec 9 % de taux de chômage, la France occupe le douzième rang par rapport aux autres pays européens et le 22e sur 26 pays de l’OCDE. Une position peu enviable, résultat de vingt années d’une politique malthusienne qui a eut pour derniers avatars les 35 heures les emplois jeunes. Et là, Vincent Chriqui dénonce avec colère « l’entêtement » des gouvernements socialistes à réduire la population active, au prix d’un ralentissement de l’activité économique. Une aberration que notre pays continue de payer cher, très cher.
La France n’a pas d’autre alternative que de s’engager résolument dans la voie des réformes libérales. « Il ne s’agit pas d’effacer l’État, mais de le rendre économe », précise d’emblée Vincent Chriqui. C’est dans cet esprit de mesure et d’équilibre qu’il propose la refonte de notre système de prélèvements et de prestations, la déréglementation des secteurs d’activité protégés, la réforme des monopoles publics, la modernisation de l’administration, de l’école, et, bien sûr, de nos retraites. Vaste programme, qui ne manque pas d’ambition, peut-être trop, reconnaît-il à demi-mot.
La voie est donc largement tracé. La clé du succès dépendra de notre capacité à mener une véritable concertation avec l’ensemble des partenaires, mais également à assumer sans excès et sans complexe, notre héritage libéral. Et là, le danger est grand, prévient l’élu du Val-de-Marne, car si nous n’y parvenons pas, « les électeurs, eux, n’ont aucune raison de préférer la copie à l’original ». Une mise en garde qui doit vous inciter, plus que jamais, à agir.
Richard dell’Agnola