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toxicomanies et législation
samedi 19 avril 2008
Les toxicomanies... Je crois que ce sujet nous touche tous, de près ou de loin. Mais avant d’aborder ce délicat sujet, je voudrais préciser une ou deux choses :
D’une part, je suis père de famille, deux enfants.
D’autre part, je ne suis pas un drogué, sauf au tabac. Je ne bois plus une goutte d’alcool, ne fume pas de canabis, je ne sniffe pas et ne prends pas de tranquillisants.
Ceci étant dit, je pense qu’il est grand temps, à l’heure de l’insécurité, de s’attaquer sérieusement et avec réalisme au problème du caractère licite ou non des drogues, ainsi qu’aux conséquences de l’usage des drogues dans notre société. Et je vous avoue qu’aucun dirigeant politique actuel ne me satisfait en la matière.
En quoi ce sujet nous touche-t’il tous ? Ca me parait évident : le coût prohibitif de certaines drogues très addictives transforme l’usager en délinquant prêt à tout pour ne pas subir le manque. D’où une insécurité croissante, et des chiffres qui parlent d’eux-même : j’ai entendu dire que 95% de la petite criminalité est liée à la toxicomanie....
Pour autant, je ne crois pas que la toxicomanie soit directement la cause de cette criminalité de bas étage : on a rarement vu, en effet, un alcoolique agresser une vieille dame ou braquer des voitures pour se procurer de l"alcool... Et j’attends celui qui va me dire qu’un alcoolique n’est pas un toxicomane....
Alors, que faire ? Peut-on supprimer les drogues de notre société ? ce serait l’idéal, mais je ne suis pas un idéaliste, ou plutot je laisse mes idéaux de côté au profit d’une proposition finalement plus réaliste, je crois.
Ma proposition est donc de libéraliser toutes les drogues. Bien entendu, il ne faut pas le faire n’importe comment et à n’importe quelles conditions.
Le préambule à cette libéralisation passe par l’éducation, donc par la responsabilisation individuelle. Et nous disposons de gros moyens : télévision, radios, journaux et éducation nationale bien sûr.
Eduquer nos enfants est LA priorité.dès la sixième. Introduire une nouvelle matière à l’école, matière que l’on pourrait appeler "santé", sanctionnée comme toutes les autres matières de divers contrôles et examens me parait être une bonne solution. On pourrait ainsi apprendre aux enfants, sans diabolisation ni enjolivement, les effets et les dangers des drogues, licites ou non.
Puis, dans un deuxième temps, la légalisation pourrait s’appliquer. L’Etat organiserait le commerce des drogues, comme il le fait déjà pour l’alcool et le tabac.
En parallèle, je pense qu’il faudrait durcir les sanctions pénales à l’encontre des toxicomanes qui, sous l’emprise de leur(s) drogue(s) atteindraient à la vie ou à la liberté d’autrui.
Je vois beaucoup d’avantages à cette proposition : diminution évidente de la petite criminalité et de la corruption ; contrôle des produits stupéfiants et donc diminution de la morbi-mortalité liée à leur usage régulier ; enfin, par l’intermédiaire de taxes d’ Etat sur les produits, auto-financement des campagnes d’information et des prisons.
Quant au risque souvent évoqué de l’augmentation du nombre d’usagers, je le crois faible, et je dirais même que je crois plutôt à l’inverse : ainsi, la Hollande est-elle le pays d’Europe qui a le plus faible taux de toxicomanes, les toxicomanes que l’on peut croiser à Amsterdam étant pour une immense majorité des étrangers qui viennent s’y approvisionner, étant donné que c’est le seul pays où cette loi est (imparfaitement) mise en place...
Bien sûr, je suis conscient des réèls dangers de la mise en oeuvre de cette proposition, à savoir essentiellement les menaces que les narco-trafiquants et mafias feraient peser sur le politicien qui défendra une telle politique.... Mais je crois néanmoins que la solution à ce problème crucial est quelque part par là.
Je la soumets donc à votre sagacité