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Salvador Allende, de la « voie chilienne au socialisme » à la route de la servitude
samedi 19 avril 2008
Depuis la chute du gouvernement Allende, la gauche internationale et l’intelligentsia de gauche n’ont pas perdu une occasion pour célébrer cet héritage socialiste et d’alimenter l’autre industrie du 11 septembre [1], en accusant l’idéologie libérale, d’être responsable premièrement de l’arrêt brutal, le coup d’état de la junte militaire, de la « voie chilienne au socialisme » afin de mettre en place une économie néo-libérale et monétariste. Deuxièmement, de la terreur politique qu’elle l’a suivie sous le régime de Pinochet, la considérant immanente à l’instauration de l’ordre spontané du marché. Afin d’étayer cette thèse, les interprétations socialistes s’appuient d’un côté sur l’idée libérale de l’état minimal, qui limite du rôle du politique, qu’ils considèrent être un terreau pour dictateurs, ensuite sur la vision critique qu’ont les libéraux de la démocratie et enfin sur une prétendue affinité entre le général Pinochet et Hayek suite à la tenue en 1981 de la réunion de la Société de Mont-Pélerin à Vina del Mar, une station balnéaire réputée au Chili [2], [3].
Toutefois, comme nous le verrons dans cet article ; qui se place en dehors du rituel cérémonial du mois de septembre ; non seulement ces interprétations sont désavouées par la réalité chilienne mais elles sont aussi étrangères à la pensée libérale. Parce que la revendication de liberté dans l’idéologie libérale est loin d’être une simple revendication de liberté économique, comme on essaye de nous le faire croire, mais plutôt un tout, une liberté économique, une liberté sociale, une liberté politique, une liberté religieuse, etc.…. Pour un libéral, la liberté est une, elle ne peut jamais varier de nature. Cette notion de liberté est aux antipodes de l’idée contradictoire des libertés propre à la pensée socialiste qui fait qu’une liberté (par exemple, une liberté politique) peut s’opposer à une autre liberté (une liberté économique) au point de l’inhiber. C’est à partir de la notion de liberté, au sens libéral, qu’on pourra comprendre toute la portée de la critique libérale de la démocratie ainsi que l’émergence de l’autoritarisme. Aussi, c’est à partir de cette notion de liberté qu’on pourra comprendre la réalité chilienne, la fin du régime d’Allende et la terreur politique qu’elle a engendrée.
Retour sur la légende Allende
Depuis la fin de la guerre froide, le monde entier, à part quelques irréductibles qui se trouvent ici ou là, a fait le constat de l’échec réel de l’idéologie marxiste-léniniste et son incapacité à tenir ses promesses théoriques du fait de ses propres contradictions internes. Toutefois, les défaites idéologiques du marxisme-léninisme ont crée en même temps chez les intellectuels de gauche et les tiers-mondistes un certain attachement à un passé idéalisé et vénéré d’un Mao, d’un Lénine, d’un Che Guevara, d’un Salvador Allende, d’un Régis Debray, voir même d’un Fidel Castro. On s’accroche à des icônes de l’histoire tel que Che Guevara (une icône pour des intellectuels de gauche et tiers-mondistes de tout bord en manque de sensations fortes), Salvador Allende, etc.…, on abuse de la mauvaise foi intellectuelle, pour calomnier toutes les idéologies contraires à des rêvasseries d’adolescents où le romantisme révolutionnaire laisse la place au romantisme des icônes et où on déforme les faits, on réécrit l’histoire afin de s’accommoder dans l’illusion du passé au lieu d’essayer de comprendre les réalités d’aujourd’hui.
C’est ainsi, que lorsque les romantiques d’icônes parlent de la « voie chilienne au socialisme », ils ne cessent d’user et d’abuser de supercheries intellectuelles pour opposer l’humanisme du démocrate Allende à la barbarie du dictateur Pinochet. Si rien ne peut justifier la dictature, la torture, les disparitions, les exécutions publiques, etc.…sous le règne de Pinochet, il ne faut pas non plus essayer d’enjoliver la réalité historique du gouvernement Allende et de sa « voie chilienne au socialisme » tel que le font certains intellectuels de gauche. Parce que dans les faits, la réalité Allende est beaucoup plus triste que la légende Allende telle qu’elle est entretenue par la gauche internationaliste.
Le Chili, comme tous les pays de l’Amérique latine, était caractérisé par une économie basée sur un système de grandes propriétés agraires, la grande bourgeoisie paysanne, avec tout ce que ça comporte d’inégalité sociale, de clientélisme, de corruptions, de développement de la narco-économie, générant une situation politique explosive et de violence urbaine. C’est dans ce contexte particulier que le candidat de la coalition de l’unité populaire, Salvador Allende, a pu séduire une partie des Chiliens avec un programme appelant à une redistribution des terres, une redistribution des terres qui a déjà commencé sous la présidence du démocrate-chrétien Eduardo Frei (père), et de la nationalisation de l’économie.
Ainsi, En septembre 1970, la coalition de l’unité populaire arrive en tête des élections présidentielles avec un score de 36,30% [4] et Salvador Allende a était désigné par le parlement président du Chili grâce à l’appui des démocrates chrétiens chiliens avec qui il a passé un pacte de respect de la constitution chilienne, un pacte qui n’a jamais été respecté. Dans une interview avec Régis Debray publiée au nouvel observateur, Allende confirme lui-même que la signature du pacte de respect de la constitution n’était qu’une concession tactique afin d’accéder au pouvoir (« Nous savons tous, que la signature du pacte, était une pure stratégie pour gagner le temps en faveur de l’organisation, le déploiement et la coordination d’une formation militaire des différentes composantes de la coalition de l’unité populaire » [5]) et de mettre en route la révolution socialiste telle qu’elle l’est définie dans la convention de Chillán 1967 [6] :
1. « Le Parti socialiste, comme organisation marxiste-léniniste, pose la prise du pouvoir comme objectif stratégique à atteindre par cette génération, pour instaurer un état révolutionnaire qui libèrerait le Chili de la dépendance et du retard économique et culturel, et entamer la construction du socialisme ».
2. « La violence révolutionnaire est inévitable et légitime. Elle est le résultat nécessaire du caractère violent et répressif de l’État-classe. Elle constitue l’unique chemin qui mène à la prise du pouvoir politique et économique et à sa défense ».
3. « Les formes pacifiques ou légales de lutte ne conduisent pas en elles-mêmes au pouvoir. Le parti socialiste les considère comme des instruments limités d’action, intégrés au processus politique qui nous emmène à la lutte armée ».
4. « Il est possible pour le gouvernement de détruire les bases du système capitaliste de production. En créant et en élargissant l’aire de ’propriété sociale’ aux dépens des entreprises capitalistes et de la bourgeoisie monopolistique, nous pourrons leur quitter le pouvoir économique ».
5. « L’État bourgeois au Chili ne peut servir de base au socialisme, il est nécessaire de le détruire. Pour construire le socialisme, les travailleurs chiliens doivent dominer la classe moyenne pour s’emparer du pouvoir total et exproprier graduellement tout le capital privé. C’est ce qui s’appelle la dictature du prolétariat ».
La désignation d’Allende aux commandes de l’Etat chilien amorce par la même occasion la route de la servitude des Chiliens, parce que pour réaliser son programme politique au label marxiste-léniniste et matérialiste historique, Salvador Allende devrait l’imposer aux Chiliens, dont la majorité était foncièrement hostile.
La route de la servitude passe aussi par Santiago
Afin de mettre en application le programme de l’Unité populaire [7], le planisme économique, défini par la convention de Chillán, Allende commence sa refonte de l’économie chilienne en achetant et en réquisitionnant les terres, les entreprises et les banques privées, ceci avec :
1. Les réserves budgétaires, qui ne sont rien d’autre que l’argent des contribuables chiliens, mais aussi en creusant massivement le déficit public hypothéquant de la sorte les générations chiliennes futures et en abusant de la création monétaire.
2. L’aide des syndicats du terroriste Mouvement de la Gauche Révolutionnaire, coupables de plusieurs centaines d’assassinats qui enchaînaient les grèves et les conflits sociaux afin de justifier toute prise en main du pouvoir publique des entreprises privées.
L’augmentation des salaires, l’augmentation des dépenses budgétaires, etc.… pendant la première année du gouvernement Allende ont permis à l’économie chilienne d’enregistrer, grâce à une industrie existante, une croissance économique de 8,96%, une inflation de 22% (l’inflation était de 27% en 1970) et une baisse substantielle du taux de chômage [8].
Le planisme économique, une politique monétaire laxiste (jamais la planche à billet n’a autant tourné dans toute l’histoire chilienne) et la reforme agraire conjugués avec la nationalisation des industries exportatrices de matières premières, des grandes entreprises et des établissements financiers, qui a débuté fin décembre 1970 pour s’achever vers la fin de 1971, ont fini par déséquilibrer profondément l’économie chilienne. Les dépenses publiques sont passées de 13% du PIB en 1970 à 52,8% du PIB en 1973, la production agricole a fortement baissé. Les importations sont passées de 916 millions de dollars en 1970 à 1500 millions de dollars en 1973 et les exportations ont fortement stagnés, ce qui a rendu une balance commerciale excédentaire de 115 millions de dollars en 1970 en une balance commerciale déficitaire de 300 millions de dollars en 1973 [8].
Ainsi, Le creusement du déficit public, la chute de la production nationale, suite à des mouvements de grève orchestrés par l’unité populaire afin de justifier la nationalisation des entreprises privées, et la désorganisation post nationalisation ont engendré une hyper-inflation, l’inflation est passée de 27% en 1970 à 603% en 1973 [8]. Cette hyper-inflation se trouvait être exaspérée par l’établissement d’un plafonnement des prix, qui au lieu de juguler l’inflation a crée des ruptures dans l’approvisionnement, donc plus d’inflation.
Alors, Il ne restait comme solution au gouvernement Allende que d’imposer un système de rationnement et d’octroyer tous les pouvoirs aux groupuscules de l’Unité Populaire et du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire afin de surveiller les Chiliens en instaurant la terreur aux quotidiens. Cette réalité économique chilienne était confirmée dans une interview donnée par Carlos Matus, Ministre de l’économie du gouvernement Allende, au magazine Der Spiegel, « Si l’on considère la situation sur bases des critères économiques conventionnels, nous nous trouvons, en effet, en crise... Mais ce qui est une crise pour les uns est pour nous une solution » [5].
Ainsi, la destruction de l’économie chilienne et son contrôle par l’état n’était réellement rien d’autre que la solution à l’instauration d’une dictature du prolétariat, suite à la paupérisation de la classe moyenne et la concentration de tous les pouvoirs entre les mains des partis marxistes-léninistes. En effet, une fois que le gouvernement Allende a mis sous sa botte toute l’économie chilienne, il a fini par étrangler toutes les libertés individuelles, le pluralisme d’expression et la liberté de la presse avec son lot d’assassinats, de tortures, d’harcèlements, etc.
Les derniers mois du régime d’Allende ont connu une répression généralisée et des assassinats fréquents d’opposants, d’ouvriers et de défavorisés des bidonvilles, par la police et l’armée. En octobre 1972, se trouvant dans l’incapacité de mater les maintes soulèvements des ouvriers et des travailleurs des mines dans les différentes provinces du pays, Allende a appelé l’armée à participer à son cabinet et c’est ainsi que quelque mois plus tard le général Pinochet, après des loyaux services rendus au chef de l’Etat Allende dont l’inféodation des différents débordements et manifestations qui avaient lieu à Santiago, sera désigné chef de l’Etat major de l’armée chilienne [10].
A force de cultiver les germes de sa propre destruction, le socialisme d’Allende se trouve après trois années d’exercice du pouvoir au bout du gouffre et avec lui le Chili au bord de la guerre civile. La banque centrale du Chili se trouve sans réserve, la production nationale a baissé de plus de 20%, l’hyper-inflation égale à 600%, une dette extérieure qui a augmenté de 25%, un défit fiscale égale à 45% des recettes fiscales, un déficit de la balance des paiements de 450 millions de dollars, le rationnement, l’armement des milices marxiste-léninistes, l’assassinat d’opposants, l’infiltration dans le pays de la brigade internationale des révolutionnaires et la préparation à un affrontement armé conte l’armée chilienne, qui elle, voyait d’un mauvais œil l’usurpation de son rôle par une milice marxiste révolutionnaire.
Face à une guerre civile qui guette le Chili et l’incapacité constitutionnelle du pouvoir législatif, majoritairement hostile au gouvernement Allende dès 1972 [11], de démettre le président. C’est, finalement, après une énième protestation adressée par la Cour Suprême [12] contre les violations sans cesse répétées par l’exécutif des décisions de justice des tribunaux, que le 23 août 1973 [13], le parlement, dans une résolution, approuvée à la majorité absolue, après le rappel des innombrables violations constitutionnelles et légales du gouvernement Allende (sans perdre de l’esprit ce qu’on a évoqué plus haut concernant le pacte passé avec les démocrates chrétiens pour le respect de la constitution chilienne, un pacte qui n’a jamais été respecté), demande aux autorités et à l’armée sous le commandement du général Pinochet de mettre fin au gouvernement de Salvador Allende.
Ceci, se sont les faits que la gauche internationale et les tiers-mondiste essayent de camoufler afin de protéger l’icône Allende, de l’extirper de sa réalité chilienne et de ses responsabilités historiques, parce que le Chili d’Allende d’hier n’aurait était rien d’autre que le Cuba de Fidel Castro d’aujourd’hui.
Que les Etats-Unis voyait d’un mauvais œil l’instauration, après Cuba, d’un gouvernement marxiste-léniniste au Chili est une réalité. Que Richard Nixon a demandé à la CIA et à Henry Kissinger d’étrangler économiquement le Chili jusqu’à l’étouffement total afin de précipiter la chute du régime Allende est aussi une réalité ! Que la CIA a financé deux grèves de camionneurs contre le gouvernement d’Allende est aussi une réalité ! Que les Etats-Unis n’était pas du tout opposé à la destitution d’Allende par l’armée et le général Pinochet est aussi une réalité ! Toutefois, il ne faut pas que ses réalités deviennent la réalité, comme l’essayent de nous le faire avaler les nostalgiques de la « voie chilienne au socialisme », en imputant la fin du gouvernement Allende et l’instauration de la dictature du Pinochet à la CIA tout en occultant les contradictions internes du socialisme. Or, cette thèse, qui veut que la CIA soit la responsable de l’échec du régime d’Allende, est absurde et elle est aussi anti-marxiste. Cette analyse est partagée par l’international communiste qui préconise « Face à cette gigantesque mystification consistant à présenter Allende comme un pionnier du "socialisme" en Amérique latine, il appartient aux révolutionnaires de rétablir la vérité en rappelant les faits d’armes de la démocratie chilienne. Car les prolétaires ne doivent jamais oublier que c’est le "socialiste" Allende qui a envoyé l’armée pour réprimer les luttes ouvrières et a permis ensuite à la junte militaire de Pinochet de parachever le travail. En considérant la coalition d’Allende comme celle de la classe ouvrière, en l’appelant "socialiste", toute la "gauche" a essayé de cacher ou de minimiser le rôle réel d’Allende et aidé à perpétuer les mythes créés par le capitalisme d’État au Chili » [10]. Aussi, il ne faut pas perdre de vue, dans un contexte de guerre froide et de conflits par pays ou par personnes interposé(e)s auxquelles se livraient l’URSS et les Etats-Unis, les subventions de 40 millions de dollars accordé par les Russes via le parti communiste chilien à l’Unité Populaire pour aider l’élection du camarade président Allende [14].
L’instauration de la dictature du Pinochet est à chercher plutôt du côté des causes inhérentes à la « voie chilienne au socialisme » que du côté de la CIA et l’étranglement de l’économie chilienne par le gouvernent américain cela pour plusieurs raisons factuelles et dialectiques. Ainsi, on ne peut pas dire que les Etats-Unis et les banques internationales ont vraiment essayé d’étouffer financièrement le Chili alors que pendant les 3 années du gouvernement d’Allende, la dette extérieure chilienne, selon des différentes études allant de la plus pessimiste [15] à la plus optimiste [8], a augmenté de 100 millions de dollars à 800 millions de dollars entre 1970 et 1973. Ainsi, Lorsque le 4 décembre 1972, Salvador Allende disait devant l’Assemblée générale des Nations unies que « Le drame de ma patrie est celui d’un Vietnam silencieux. Il n’y a pas de troupes d’occupation ni d’avions dans le ciel du Chili. Mais nous affrontons un blocus économique et nous sommes privés de crédits par les organismes de financement internationaux. » [1], ceci est loin d’être exact.
Aussi, on ne peut imaginer, surtout en pleine guerre froide, comment les services de renseignement américains, quels que soient leur nombre auraient pu avoir les moyens humains et financiers à alimenter des grèves dans les différentes provinces chiliennes, des grèves qui avaient débutées depuis décembre 1970, sous le nez et la barbe des services de renseignement soviétiques et castristes, si ce n’est que la majorité des manifestations et des casseroles vides de la ménagère chilienne confrontée à une inflation galopante et des étagères vides, exprimaient réellement un mécontentement populaire. Enfin, si les Américains, via la CIA, peuvent vraiment faire et défèrent les gouvernements à leur guise comme le laissent croire certains, alors pourquoi ne l’ont-ils pas fait en Irak, en Afghanistan, au lieu d’engager toute une armada militaire ou à Cuba ou en Corée du Nord, etc.. ??
Dans son livre « La Route de la servitude » [16], Hayek a montré que l’ascension du fascisme et du nazisme n’a pas été une réaction contre les tendances socialistes de la période antérieure, ou par ce que certains désignent comme une contre-révolution pour sauver le capitalisme, mais un résultat inévitable de celles-ci. Ainsi, le fascisme, le nazisme ne sont pas des éléments allemands ou italiens, mais ils sont plutôt inhérents au socialisme qui produit le totalitarisme. Aussi, la dictature de Pinochet n’est pas un élément spécifique chilien mais il n’est rien d’autre que le résultat inévitable de l’expérience socialiste chilienne. Hitler, Mussolini, Franco ou Pinochet ne doivent leur ascension à la tête de l’état qu’aux contradictions du matérialisme historique. La planification, le contrôle par l’État de l’économie, l’inflation, le rationnement, la chute de la production, mènent à la servitude et finissent toujours par réduire progressivement les libertés individuelles jusqu’à l’instauration de la dictature.
Le socialisme, via le planisme économique, pense que contrôler la vie économique dans une société n’affecte que des aspects secondaires de la vie des êtres humains parce qu’ils pensent qu’il existe des fins économiques indépendantes des autres fins de la vie. Or les fins économiques ne constituent pas une finalité en-soi mais ils sont des moyens qui interviennent dans nos efforts de réaliser d’autres fins. Or, sous une économie d’état, l’individu n’aurait plus la possibilité de décider par lui-même l’ordre de préférences de ses fins et les moyens de les réaliser. Parce que dans un tel contexte, l’autorité de supervision, qui aura pour tache la mise en application du plan économique, surveillerait également l’attribution des moyens qu’elle mettra à notre disposition, le travail qu’elle nous affectera, l’unité de rémunérations qu’elle choisira, nos préférences, nos désirs, etc.…
Le contrôle économique n’est donc pas seulement un secteur isolé de la vie humaine, mais le contrôle des moyens susceptibles de servir à toutes les fins possibles, c’est à dire de toute la vie d’un individu. En voulant contrôler l’économie au nom de « l’intérêt général » ou d’une quelconque répartition plus équitable des richesses on est obligé de finir avec les libertés individuelles. Comme le dit si bien Hayek, « Ce n’est pas que la dictature supprime inévitablement la liberté ; mais plutôt que le planisme mène à la dictature parce que la dictature est l’instrument le plus efficace de coercition et de réalisation forcée d’un idéal, et qu’à ce titre elle est indispensable à une société planifiée. Le conflit entre planisme et démocratie surgit simplement du fait que cette dernière est un obstacle à la suppression de liberté requise par la direction de l’activité économique » [16].
Toutefois, même si la route de la servitude est grande ouverte, elle ne devient une réalité que lorsque ; dans l’impossibilité de pouvoir rallier et agréger les préférences individuelles et les moyens nécessaire au planisme ; l’appel au « dictateur économique » [16] devient un réconfort dans la réalisation forcée du plan pour faire une abstraction totale de toute la complexité et l’hétérogénéité d’une société, et de réduire les fins individuelles à une unique finalité. Ainsi, le gouvernement Allende n’a fait que préparer les conditions socialistes à l’avènement du Pinochet, comme les gouvernements socialistes ont préparé avant lui l’avènement de Mussolini, de Hitler ou de Franco.
La conception socialiste de la société basée sur le principe de l’existence de deux classes, capitalistes et ouvriers, aux intérêts contradictoires, table sur la disparition rapide de la classe moyenne. L’intervention du politique sur l’économie dans ce sens, via la définition du plan, du rationnement, de la modification de l’offre et la demande, se fait au profit de la classe des ouvriers et engendre de l’insécurité pour la classe moyenne. C’est ainsi que la classe moyenne paupérisée (généralement des personnes proches de l’idéologie socialiste ou conservatrice) par les socialistes se trouve dans ce cas entrain de soutenir le « dictateur économique » [16] qu’elle voit en lui la seule personne capable de lui assumer cette aspiration sécuritaire au dépend de sa liberté. Mussolini, Hitler, Franco ou Pinochet n’avait pas eu besoin de détruire la démocratie pour accéder au pouvoir, ils avaient juste profité de son affaiblissement par les gouvernements socialistes respectifs pour être soutenus par une classe moyenne appauvrie qui n’est pas forcément proche d’eux idéologiquement.
Dans les faits, les premières années du régime Pinochet (voir la déclaration de principe du gouvernement de la junte militaire du 11 mars 1974 [17]), à l’instar du régime de franco en Espagne, ont été marquées par un corporatisme étatique et une économie national fermée sur elle-même [18]. Ce n’est qu’à la fin de l’année 1975 et le début de l’année 1976, avec une crise économique qui perdure (en 1975 le Chili sous Pinochet a réalisé une croissance négative de 12,91%), l’influence croissante du courant néo-libéral au sein du gouvernement, la désignation de Sergio De Castro au poste de ministre de l’économie et son Plan de relance économique ; appelé plan de récupération économique [19] ; dans lequel il préconisait la redéfinition du rôle de l’état, la réduction du déficit budgétaire, la maîtrise de la masse monétaire en circulation et de l’inflation, l’ouverture de l’économie chilienne sur le marché extérieur, que l’économie chilienne a abandonné le corporatisme étatique au profit du libéralisme économique. L’étude des statistiques de l’économie chilienne confirme le tournant libéral et monétariste pris par le régime du Pinochet en début de l’année 1976, avec le tassement de la création monétaire, la hausse du taux d’intérêt afin de juguler la spirale inflationniste et la réduction des dépenses publiques [8].
Ainsi, contrairement à ce que le laisse croire une certaine intelligentsia de gauche, en empruntant des raccourcis intellectuels, voir idéologiques, du probablement à une certaine méconnaissance, excusable, de l’œuvre de Hayek en particulier et de l’œuvre libérale en générale, la terreur politique propre à l’histoire interne des pays tels que, le Chili, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, etc.., a toujours était la conséquence inévitable de l’expérience socialiste. Et ce n’est pas parce que la dictature de Pinochet, contrairement au fascisme, au nazisme ou au franquisme ; qui même au pouvoir ont continué à renforcer le contrôle de l’Etat sur une économie corporatiste ; à opérer après 2 ans de corporatisme étatique, un désengagement de l’Etat de l’économie et adopter une politique économique libérale, que le libéralisme est à l’origine de la dictature du Pinochet, comme le laisse croire une grande majorité de la gauche internationale. Parce qu’avant d’être un laboratoire du libéralisme économique ; qui est l’effet ; le Chili était un laboratoire du socialisme expérimental, qui est la cause de la dictature de Pinochet. Comme le dit le sociologue Masta Lagos « les Chiliens, sont les survivants de deux grands traumatismes, celui d’Allende et celui de Pinochet » [20].
Je préfère « une dictature libérale à une démocratie totalitaire »
La réalité chilienne, comme la réalité italienne, allemande ou espagnole, dévoile que la terreur politique est un résultat inhérent à la planification, à l’ingérence de l’état dans l’économie, au socialisme, et non pas une manifestation de l’idéologie libérale. Il en va de même pour la dictature et le totalitarisme, qui sont la conséquence des principes socialistes et qui n’ont rien à voir ni avec ce que pensent les libéraux de la démocratie ni avec la citation de Hayek dans laquelle il déclarait préférer « la dictature libérale à une absence de libéralisme dans un gouvernement démocratique » [21].
Juste une précision avant de continuer le développement de mon texte, que cette citation qui pourrait offusquer plus d’un, de nos humanistes ou droit-de-l’hommistes, est reprise dans plusieurs articles en dehors de son contexte et sans la moindre source, et que la seule source que j’ai trouvée précise que c’est une traduction sommaire d’une citation de Hayek donnée au journal chilien El Mercurio [21]. Toutefois, je pense que dans son essence cette citation ne peut être étrangère à la pensée de Hayek, tout en la lui préférant la forme suivante : Je préfère une « dictature libérale à une démocratie totalitaire ».
Il est évident dans la pensée Hayekienne, dans les livres tels que « La Route de la servitude » [16], « loi, législation et liberté » [22] ou « la constitution de la liberté » [23], que toutes les fois qu’on s’écarte des principes d’une société d’hommes libres, on fait inéluctablement un pas vers le totalitarisme. Aussi, il est incontestable que plus le pouvoir d’un gouvernement est illimité plus il réduit de la liberté des hommes libres et plus il devient autoritaire.
Hélas Aujourd’hui, on ne cesse d’identifier la démocratie avec une forme particulière de gouvernement illimité qui confond le représentatif avec le législatif, le législatif avec l’exécutif et l’exécutif avec le judiciaire. Or, cette forme de gouvernement ne fait que transformer progressivement la société d’hommes libres en une société totalitaire mise au service des intérêts de groupes qu’ils soient au nom de la justice sociale ou au nom de l’intérêt général ou voir même au nom de la majorité. C’est sous le poids du gouvernement illimité que la démocratie cesse d’être un rempart pour la liberté individuelle et qu’elle cède devant le totalitarisme.
C’est à partir de cette forme de gouvernement illimité qu’on peut comprendre les divergences de principes qui existent entre la démocratie et le libéralisme. Le libéralisme cherche essentiellement à limiter les pouvoirs coercitifs de tout gouvernement, qu’il soit ou non démocratique, ce qui veut dire que pour un libéral, la démocratie est un moyen et non pas un but en-soi [16]. Toutefois, il ne faut pas penser que le libéralisme n’accepte pas la règle majoritaire, comme méthode de décision, mais qu’il l’accepte pour un champ limité de l’action politique et qu’il ne la considère pas comme ayant autorité pour dire ce que devrait être la décision.
Alors que la « démocratie dogmatique », telle qu’il l’a désigne Hayek, ne connaît qu’une seule limite au gouvernement, celle de l’opinion majoritaire. Ainsi, L’idée principale de la « démocratie dogmatique » est celle de souveraineté populaire. Cependant, comment l’a montré Karl Popper [24], depuis ses origines helléniques, l’idéal démocratique a été destiné à empêcher tout pouvoir de devenir arbitraire. En acceptant dogmatiquement la règle de la majorité, la démocratie devient alors à la portée d’un nouveau pouvoir arbitraire. Ce n’est pas un hasard que les aspirants dictateurs indépendamment de leur idéologie ne jurent que par la démocratie du grand nombre et ils vont même jusqu’à se considérer des démocrates puisqu’ils s’inclinent devant la souveraineté du peuple, bien sur tout en sachant que celle-ci leur est favorable soit d’un point de vue sociale, culturel, historique ou religieux.
Aussi, la critique libérale de la démocratie porte sur le clientélisme électoral, la coalition des intérêts de groupes qui prennent en otage l’homme politique, déjà l’otage de son image et de l’opinion publique. C’est cette perversion de la démocratie que dénoncent les libéraux puisque pour contenter son électorat, qui l’a fait élire, l’homme politique à la tête de l’exécutif entreprend des actions politique en légiférant selon l’intérêt des groupes de pression. Ces actions politiques entreprises au nom de la « majorité » politique vont être subie par la majorité des individus d’une société, qui voient ainsi leur liberté être réduite malgré eux. Ces nouvelles interventions génèrent à leur tour d’autres problèmes et d’autre « injustices » qui nécessiteront d’autres interventions politiques qui réduiront encore à leur tour la liberté individuelle. Ainsi de suite, l’action politique appelle d’autres actions politiques, l’interventionnisme politique fini petit à petit par grignoter de plus en en plus de la liberté individuelle, la liberté cède la place aux libertés et la société d’hommes libres cède la place à la société d’hommes non libres, le tout sous le dogme de la souveraineté populaire.
Lorsque le libertarien [25] ou l’anarcho-capitaliste Hans-Hermann Hoppe écrit « A bas la démocratie » [26], c’est bien la perversion et la corruption de cette démocratie du grand nombre qu’il dénonce. Parce que lorsque la démocratie cesse de générer de la liberté, lorsque la démocratie cesse d’être un moyen de liberté, pour des hommes libres elle devient aussi banale et aussi autoritaire de n’importe quelle autre forme de gouvernement, à savoir tyrannique.
Contrairement aux dires de l’intelligentsia de gauche, le libéralisme ne s’oppose pas à la démocratie, il lui est différent, mais il s’oppose plutôt au totalitarisme comme la démocratie s’oppose à l’autoritarisme. Cependant, comme le signale Hayek une démocratie peut détenir des pouvoirs totalitaires tandis qu’il est concevable qu’un gouvernement autoritaire agisse selon des principes libéraux [16].
Ainsi, l’argumentaire [2], qui veut que la critique libérale de la démocratie, la volonté de limiter des pouvoirs coercitifs de tout gouvernement, la défiance vis-à-vis de l’ordre et de l’homme politique servent de bienveillance libérale pour les dictatures et les dictateurs, est aussi fallacieux qu’erroné. Une idéologie qui cherche à empêcher tout pouvoir de devenir arbitraire, une idéologie qui prône la liberté individuelle ne peut nullement être complaisante avec les dictateurs. Aussi, la déclaration de Hayek, je préfère « la dictature libérale à une absence de libéralisme dans un gouvernement démocratique », à laquelle s’accrochent les intellectuels de gauche pour mettre le libéralisme au pilori, est plus une route de la liberté qu’une indulgence libérale pour la tyrannie.
C’est un fait que le socialisme est née de la démocratie libérale et que le nazisme, le fascisme sont née du socialisme. Ainsi, lorsqu’une démocratie du grand nombre prend le chemin du planisme elle finit forcément par détruire la liberté individuelle et de se comporter comme n’importe quelle tyrannie. L’absence du libéralisme dans une démocratie, synonyme de démocratie totalitaire, rend le pouvoir arbitraire. Toutes les démocraties totalitaires, qui ont précédé l’ascension de Hitler, de Mussolini, de Franco, ou de Pinochet, ont fini par devenir des tyrannies.
Or, comme le planisme économique mène à la dictature alors le libéralisme mène à travers la démocratie à la liberté individuelle. Ainsi, lorsqu’un régime totalitaire prend le chemin du libéralisme économique il finit forcément par créer les conditions dans lesquelles la liberté individuelle émerge. La présence du libéralisme dans une dictature, synonyme de dictature libéral, transforme le régime autoritaire en une démocratie. Beaucoup de dictatures libérales ont préexisté à la démocratie qu’ils soient en Corée du sud, au Chili ou dans les différents pays d’Amérique latine ou d’Asie.
Il ne faut pas comprendre la démocratie totalitaire ou la dictature libérale comme des stades ultimes mais plutôt comme des phases « intermédiaires » qui mènent vers deux formes antagonistes de gouvernements, qui sont le gouvernement démocratique et le gouvernement autoritaire, et deux formes contraires de sociétés, qui sont la société libérale et la société totalitaire.
Pour la pensée libérale en général et la pensée de Hayek en particulier, tout processus de démocratisation doit passer forcément par la libéralisation du marché, la réduction du rôle de l’état dans l’économie, inversement au totalitarisme qui passe forcément par le planisme et l’amplification du rôle de l’état. Autrement dit, c’est à travers le marché que se font et se défont la démocratie et la tyrannie. Personnellement, je pense que pour des pays comme l’Asie et l’Amérique latine, des pays qui avaient une certaine démocratie embryonnaire, la libéralisation du marché a réussi à instaurer un rempart démocratique pour les libertés individuelles. Mais je ne pense pas que, dans certains pays africains, arabes et musulmans, la libéralisation économique puisse à elle seule mener à la libéralisation individuelle, même si des contre-exemples existent, tel que l’Indonésie, la Malaisie, mais ceci n’est pas l’objet de cette communication.
La route de la servitude tracée par Allende, le planisme, l’inflation, le rationnement, l’appauvrissement de la classe moyenne et l’étouffement de la liberté individuelle constituent les raisons de l’ascension de Pinochet au pouvoir. Contrairement aux discours répandu par l’intelligentsia de gauche, ni le libéralisme ni l’œuvre de Hayek ne peuvent être tenus pour responsables de la terreur politique qu’a connu le Chili. Cette terreur politique qui a commencé avec Allende et qui s’est poursuivie sous Pinochet est inhérente aux principes socialistes, comme ils le sont à l’origine du fascisme, du nazisme et du franquisme. Ce n’est pas l’évolution du régime du Pinochet vers le libéralisme économique, après deux années de corporatisme économique, ni la défiance libérale vis à vis du politique ou la critique libérale de la démocratie qui peuvent faire que ce régime soit une émanation libérale.
Le malheur ou le bonheur du Chili c’est qu’en si peu de temps il est passé d’une démocratie embryonnaire à un régime démocratique, en passant par la démocratie totalitaire d’Allende au totalitarisme puis à la dictature libérale de Pinochet. Aujourd’hui, les Chiliens savourent leur liberté individuelle retrouvée et ils ne veulent plus ni d’un Allende ni d’un Pinochet.
Notes
[1]-Antoine Blanca : Salvador Allende. L’autre 11 septembre, Bruno Le prince, 2003.
Chili, l’autre 11 septembre, Conférence-Débat
http://users.belgacom.net/chili30ans/Debats.htm.
Chili, l’autre 11 septembre, Colloque International
http://www.monde-solidaire.org/spip/article.php3?id_article=599.
Chili 1973 : L’autre 11 septembre
http://www.lemonde.fr/info/article/0,5987,3222--333465-,00.html.
[2]-Dorval Brunelle : Ultra libéralisme et terreur politique, Hayek et Pinochet, http://www.gric.uqam.ca/conference/hayek&pinochet.pdf
ou http://www.alternatives.ca/article842.html.
[3]- John Quiggin : Hayek and Pinochet, Commentary on Australian and world events from a social-democratic perspective,
http://www.johnquiggin.com/archives/000236.html.
[4]-José Ignacio del Castillo : El trienio marxista chileno,
http://www.libertaddigital.com:83/ilustracion_liberal/articulo.php/246.
[5]-Arnaud de Borchgrave : Demonized for Foiling a Left-wing Plot,
http://www.csis.org/html/op981027.html.
[6]-Julio César Jobet : Vigesimo segundo congreso general ordinario del partido socialista de Chile, chillan, Historia del Partido Socialista de Chile (Pr&_#1614 ;logo de Ricardo N&_#1618 ;&_#1612 ;ez)
http://www.geocities.com/chilenationalist/chillan1967.html.
[7]- Programa basico de gobierno de la Unidad Popular (1970),
http://www.bicentenariochile.cl/doctos/programaup.pdf.
[8]- Lorenzo Gotuzzo. Exposicion sobre el estado de la hacienda publica. 9-X-1973,
http://www.bicentenariochile.cl/doctos/gotuzzo73.pdf.
[9]- Análisis económico de los gobiernos chilenos 1964-2000,
http://www.monografias.com/trabajos11/gochi/gochi.shtml.
[10]-Il y a 30 ans, la chute d’Allende au Chili, Dictature et démocratie sont les deux visages de la barbarie capitaliste,
http://www.internationalism.org/french/ri/339_allende.htm.
[11]- Jean-François Revel écrivait dans son article : Quand le général Pinochet à tué la démocratie, elle était déjà morte, Paru le 6 septembre 1983 sur Nice-Matin « À la veille du coup d’État, Salvador Allende ne pouvait déjà plus maintenir au pouvoir de façon démocratique l’Unité populaire telle qu’il l’avait constituée. Il envisagea un gouvernement d’union nationale avec la démocratie chrétienne, solution qui fut repoussée par le parti socialiste et le parti communiste. Il songea à un référendum qu’il eût inévitablement perdu, car les prétendus gains électoraux réalisés par l’Unité populaire aux élections municipales de mars 1973 avaient été dus en partie à la fraude et ne lui avaient pas donné même ainsi la majorité ». http://s.huet.free.fr/kairos/aletheia/jfrev4.htm.
[12]-Acuerdo de la Corte Suprema enviado al Presidente de la Rep&_#1618 ;blica (12-IV-1973), http://www.bicentenariochile.cl/doctos/acuerdosuprema.pdf.pdf
[13]-Acuerdo de la C&_#1604 ;mara de Diputados sobre el grave quebrantamiento del orden constitucional y legal de la Rep&_#1618 ;blica (1973),
http://www.bicentenariochile.cl/doctos/acuerdocamdip.pdf.
La chambre des députés décide :
Premièrement- Re-présenter à S.E., le Président de la République et aux ministres de l’État membres des Forces Armées et du Corps de Carabiniers, la violation grave de l’ordre constitutionnel et légal de la République ;
Deuxièmement. - les re-présenter , de même, que leur revient de mettre terme immédiat à toutes les situations de fait mentionnées, qui violent la constitution et les lois, afin d’acheminer l’action gouvernementale par les voies du droit et assurer l’ordre constitutionnel de notre patrie et les bases essentielles de coexistence démocratique entre les Chiliens ;
Troisièmement - Déclarer que, s’il est ainsi fait, la présence de ces ministres dans le gouvernement apporterait un service précieux à la République. En cas contraire, ils compromettraient gravement le caractère national et professionnel des Forces Armées et avec une infraction ouverte aux dispositions de l’article 22 de la constitution politique et avec une détérioration grave de leur prestige institutionnel ;
Et quatrièmement - Transmettre cet accord à S.E., le Président de la République et les ministres de Finances, défense nationale, oeuvres publiques et transports et terres et colonisation.
[14]- Estados Unidos y la Union Soviética en Chile,
http://www.cepchile.cl/dms/archivo_1144_303/rev72_fontaine.pdf.
[15]- Luis Vital : La deuda externa en Chile entre 1822 y la decada de 1980,
http://mazinger.sisib.uchile.cl/repositorio/lb/filosofia_y_humanidades/vitale/obras/sys/bchi/b.pdf
[16]- Von Hayek, Friedrich : La Route de la servitude, Presses universitaires de France, 2002.
[17]-Declaraci&_#1614 ;n de Principios del Gobierno de Chile. 11-III-1974,
http://www.bicentenariochile.cl/doctos/decprincipios74.pdf.
[18]-Guillermo Larrain Rios : Reformas económicas y derechos humanos,
http://www.mensaje.cl/2003/septiembre/rm.htm.
[19]-Plan de Recuperaci&_#1614 ;n Econ&_#1614 ;mica (1975),
http://www.bicentenariochile.cl/doctos/planrecuperacion.pdf.
[20]-Claude Raymond : Pinochet, Actualité PDM
[21]- Juan T. Lopez : Hayek, Pinochet y alg’n otro ma’s, El Païs del 22 de Junio de 1999. El Mercurio en 1981 : « Mi preferencia personal se inclina a una dictadura liberal y no a un gobierno democratico donde todo liberalismo esté ausente »,
http://www.analitica.com/va/economia/opinion/9850965.asp.
[22]-Von Hayek, Friedrich : Droit, Législation et liberté, tome 1, Presses universitaires de France, 1980.
[23]- Von Hayek, Friedrich : La constitution de la liberté, Litec, Paris, 1994.
[24]-Karl Popper : La société ouverte et ses ennemis, tome I, Seuil, 1979.
[25]-Hans-Hermann Hoppe : Down with Democracy, 2000
http://www.lewrockwell.com/orig/hermann-hoppe2.html. Version française traduite par François Guillaumat
http://www.liberalia.com/htm/hhh_a_bas_democratie.htm
[26]-Il y a une différence entre la pensée libérale et la pensée libertarienne, les écrits de Hans-Hermann Hoppe font plutôt partie de la pensée libertarienne, même sur certains principes la pensée libérale et la pensée libertarienne peuvent se confondre.
Messages
1. Salvador Allende, de la , 1er mai 2008, 19:52, par Largo Winch
Ce petit mot juste pour signaler que ce texte est bourr