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Les emplois-jeunes

mercredi 27 octobre 1999

Or c’est là très exactement le dispositif que le Gouvernement vient de proposer afin de créer des emplois pour les jeunes.
A une différence près : ces emplois sont distribués par l’administration sur proposition des collectivités locales et des associations.

En fait ces mesures constituent un aveu de taille pour les socialistes : le coût du travail est trop élevé pour des emplois à faible valeur ajoutée, notre droit du travail est trop contraignant et trop rigide.

Pourquoi ne pas donner à un artisan ou à un jeune entrepreneur la possibilité d’embaucher selon les mêmes principes de souplesse sociale et de réduction de coût du travail, comme vient de le faire Tony Blair en Grande Bretagne ? Ils sont sûrement les mieux à même de découvrir les gisements d’emplois aujourd’hui en sommeil en France, en raison du coût trop élevé de leur exploitation et de contraintes sociales trop fortes.

Celà étant, le dispositif du Gouvernement, même s’il constitue une aubaine pour les élus locaux à la recherche de financement pour des activités d’utilité sociale, va poser de nombreux problèmes.

Le problème de la frontière avec les dispositifs existants : comment expliquer que l’on offre un emploi à plein temps payé au SMIC à un jeune de moins de 25 ans quand un père de famille ne se verra offrir, lui, qu’un CES à mi-temps ou à mi-SMIC pour une durée de 6 mois ?

Le problème de la frontière avec les vrais emplois publics : il y a là assurément un risque de fonction publique au rabais. Qu’adviendra-t-il de ces emplois au terme de 5 ans ? S’ajouteront-ils ou se subsitueront-ils aux emplois publics déjà existants ?

Le problème de la frontière avec les emplois privés : ainsi par exemple l’embauche de jeunes pour entretenir des bâtiments se fait partiellement au détriment des activités artisanales.

Le pari du Gouvernement est que bon nombre de ces emplois pourront trouver leur marché et devenir ainsi solvables. Cela serait sans doute vrai s’il s’agissait d’emplois d’initiative privée subventionnés par exemple à 30 %. Celà est beaucoup plus douteux avec des emplois para-publics subventionnés à 80 %, car la suppression de la subvention entraine alors un coût de prestation dont on voit mal comment il pourrait permettre de pérenniser l’emploi.

La vérité est qu’une grande part de ces emplois d’utilité sociale devraient être offerts en contre-partie de l’activation des dépenses passives d’assistance comme le RMI ou l’allocation de parent isolé.

Et que la création de vrais emplois solvables, notamment dans le secteur des services, devrait faire l’objet d’un tout autre dispositif.

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