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Quel avenir pour le FN ?
dimanche 16 novembre 1997
On peut à cet égard avoir deux lectures de l’après-élections régionales : ou bien Mégret a eu la stratégie de l’etouffement d’une droite qui ne peut que lorgner sur les quelques électeurs qui lui permettraient de reconquérir le pouvoir ; ou bien les principaux lieutenants de Le Pen, Mégret bien sûr, mais peut être plus encore Gollnisch, Martinez ou Le Gallou, ont tenté une première approche, assez réussie d’ailleurs, d’une droite avec laquelle ils seront contraints de se rapprocher. Cette seconde version n’est pas la moins probable. En effet, peut-on sérieusement penser qu’il puisse y avoir un FN à 15 % après Le Pen ? Ce dernier est parvenu à fédérer une masse particulièrement hétéroclite, allant de l’extrême gauche non anarchiste à l’extrême droite archi fasciste, au nom de revendications quasi exclusivement protestataires. Si cette protestation ne cessera sûrement pas du jour au lendemain, on peut en revanche sérieusement se demander si les acolytes actuels de Le Pen sont à la hauteur charismatique de ce dernier. Peut-on sérieusement imaginer voir demain, en pleine nuit, des types aux cheveux plutôt courts coller des affiches et peindre sur les murs "Mégret vite !" ou "Gollnish / La France" ?
La vérité est plutôt que le FN redoute particulièrement, et on le comprend, l’après-Le Pen, qui pourrait signer la mort à brève échéance de ce parti. Le FN n’attire qu’une infime minorité par son programme, c’est en Le Pen et en lui seulement que ce parti vit.
Peut-être ce scénario est-il par trop optimiste. En fait, tout dépendra dans une large mesure de la manière dont la succession va s’opérer. Qu’elle soit brutale, causée par la mort du grand chef, et je ne donne pas cher de la survie à moyen terme du FN. Qu’elle s’opère en douceur, par un départ à la retraire progressif de Le Pen, et un successeur désigné ou élu par les cadres du parti, et là en revanche la FN pourra perréniser encore quelque temps.
Mais ce scénario n’est pas le plus probable. Les jours du FN sont comptés.