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Terrorisme et étatisme

Un article du blog de Copeau

dimanche 4 janvier 2009

Le terrorisme est une guerre faite à l’individu. Il frappe par surprise, entretient l’imprévisibilité, pour destabiliser les consciences. Il fait peur parce qu’il est insaisissable, protéiforme, à la fois partout et nulle part. Il est dans les têtes, dans les cauchemars, dans les sueurs froides de chacun d’entre-nous lorsque, en période d’intense tension, nous jetons aux gens qui nous entourent un regard empli de prudence sinon de crainte. Evidemment, l’Arabe du coin sera particulièrement suspecté, surtout s’il porte la barbe, et plus encore, pour les plus avertis, s’il ne la porte pas, et s’il est rasé de près.

Il est clair que les terroristes, par leurs attaques épisodiques et symboliques, ne cherchent pas du tout à faire du chiffre, à tuer le maximum d’innocents. Les dégâts qu’ils causent dépassent très largement les pertes humaines et matérielles dont ils sont directement à l’origine. Comme le dit Mathieu Laine,

Ils cherchent à briser la confiance, à embrouiller les esprits, à semer le doute et à répandre l’inquiétude. Ils espèrent ralentir le tourisme, freiner le commerce, frapper l’économie tout entière, c’est-à-dire l’échange humain et la liberté. Ils veulent assécher nos coeurs et étouffer notre vitalité.

Comme les terroristes peuvent frapper à toute heure, en tout lieu, toute cible, les grands esprits croient avoir trouvé la solution. Il faut, selon eux, que l’Etat régente tout, qu’il contrôle notre vie, qu’il nous suive à la trace, qu’il nous demande nos papiers à tous les coins de rue, qu’il nous surveille par l’objectif de ses caméras nombreuses et bourdonnantes, qu’il appréhende, trace, maîtrise tout, absolument tout.

A mesure que s’accroît la suspicion, s’étend le pouvoir.

Le terrorisme, même si ce n’est bien évidemment pas son but premier, est un vecteur privilégié de développement de l’ultra-étatisme. En ces périodes troubles et difficiles pour notre bien-aimé Etat-providence, c’est même la route la plus sûre que l’étatisme a choisi d’emprunter. Voici pourquoi les hommes de l’Etat n’ont que faire de l’éradication du terrorisme.


- Article paru initialement sur le blog de Copeau

- Illustration sous licence Creative Commons : Streetart - The Readable City

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