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Ségo et l’ISF
Un article du blog de Copeau
jeudi 18 janvier 2007
Evidemment, la presse écrite comme la blogosphérique ne pouvaient que se faire l’écho des quelques 900 € que Ségolène paye au titre de l’impôt de solidarité sur l’infortune, depuis deux ans. Je n’entrerai évidemment pas dans le détail des comptes, elle déclare si j’ai bien compris 355 000 € de patrimoine (33% d’un appart de 120 m² à Boulogne-Billancourt, 40% d’une maison de vacances dans les Alpes-Maritimes, 100% d’une maison à Melle). Son compagnon la fraise des bois aurait lui environ 600 000 € de patrimoine. Soit au total un petit million de patrimoine. Ni actions, ni obligations, ni assurance-vie, une bagnole de merde, peut-être même le chien qui dit bonjour sur la lunette arrière, voilà tout le patrimoine du couple.
On accuse le couple, Jo-la-Science en particulier, de tenir un double langage, au moment même où ce dernier prône une augmentation de l’impôt pour les plus riches. Pour ma part, j’ai du mal à voir où il y aurait contradiction (on peut très bien souhaiter que les plus riches, soi-même y compris, participent plus « à la solidarité nationale » (et autres foutaises collectivistes, mais là n’est pas la question)).
Disons qu’il est extrêmement malvenu que Dupont-Lajoie prenne de telles positions sans toutefois balayer au préalable devant sa porte, en attendant d’être acculé (non ce n’est pas un gros mot) par la presse et la rumeur pour enfin oser dévoiler son patrimoine. En terme de stratégie, on est proche du n’importe quoi. Si Madame gère demain avec une telle dextérité les dossiers chauds de la France, au plan national comme international, il ne faudra pas longtemps pour que la France détrône l’Amérique dans le cœur de tous les caricaturistes mondiaux.
Cela étant, mon propos est ailleurs : j’aimerais bien savoir pourquoi, à chaque élection, il faut paraître le plus clodo possible, le plus humble, le plus pauvre. Je me souviens encore de Jospin et de sa R21 de merde. Ou sa Laguna, je ne sais plus. Il s’en enorgueillissait, le con. Un type qui a fait l’ENA, a toujours été dans les plus hautes sphères de la République, a enseigné en université, a connu moult ministères, était haut fonctionnaire, officier de réserve et j’en passe, et qui n’est pas foutu de tenir son porte-monnaie à tel point qu’arrivé à l’âge de la retraite il a autant d’épargne qu’un panier percé, on devrait l’élire président ?
Qu’une femme conseillère de tribunal administratif, qui gagnait par conséquent en début de carrière l’équivalent de 3 500 à 4 000 € mensuels, tout en provenant d’une famille aisée, qui, depuis ses élections successives de députée, de présidente de conseil régional, sans compter ses fonctions de ministre, a depuis une vingtaine d’années un revenu mensuel de, disons, 15 000 € nets (sans compter les innombrables avantages en nature, vous savez aussi bien que moi que jamais un élu de premier plan ne paye son repas au resto, ne paye jamais le moindre frais de déplacement, ni de représentation) n’ait pas, aujourd’hui, un patrimoine supérieur à 350 000 € me semble une TOTALE ANOMALIE. Qui prouve une chose, malgré ses quatre enfants, et compte tenu des revenus plus que confortables de son mari : qu’elle ne sait pas gérer son propre argent. J’ai, en dix ans de labeur, économisé proportionnellement bien plus qu’elle.
Et vous voulez que demain elle gère celui de tous les Français ? Vous êtes fous !
Bien évidemment, je subodore que mes commentaires peuvent s’appliquer à d’autres joyeux lurons également.
Une autre question est soulevée : pourquoi, en France, quelqu’un qui aura réussi (surtout à partir de rien, façon self-made-man) et sera riche, deviendra de facto, sinon de jure, impropre à la consommation électorale ? Pourquoi faut-il faire semblant d’être pauvre, même lorsque c’est contre toute évidence, pour se faire élire ?
Et si vous voulez lire un truc intelligent sur l’ISF, en tout cas plus intelligent que ce billet, cliquez ici.
Article paru initialement sur le blog de Copeau