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Au-delà de l’offre et de la demande
A paraître : l’ouvrage de Wilhelm Röpke
vendredi 2 octobre 2009
Les Belles Lettres publient le 14 octobre prochain, dans la collection « Bibliothèque classique de la liberté », l’ouvrage le plus important de Wilhelm Röpke, fondateur de l’ordo-libéralisme.
Redécouverte lors des débats sur la Constitution européenne, l’extrême importance des thèses ordo-libérales (un libéralisme protecteur de l’ordre social et moral - et s’appuyant sur celui-ci) de l’économie allemand Wilhelm Röpke relatives à l’« économie sociale de marché » l’est à nouveau et encore davantage par de nombreux commentateurs dans l’actuel contexte de crise mondial du libéralisme libéral.
Cette réédition inédite du classique Au-delà de l’offre et de la demande met non seulement fin à l’impossibilité pour le public d’avoir directement accès aux thèses de la grande figure de l’école « néo-libérale » allemande de Fribourg que fut Röpke, mais propose la version la plus accomplie de sa pensée puisque ce livre a été le dernier publié par l’auteur. Sa lecture réservera en outre de grandes surprises à qui s’attend à ne simplement trouver qu’une critique du capitalisme de laissez-faire et l’apologie d’un libéralisme « social » : partisan de la libre-concurrence, Röpke y pourfend encore davantage les solutions économiques marquées par l’étatisme régulateur et ce qu’il appelle le « collectivisme » inhérent au socialisme et même à l’Etat-providence. Et il plaide pour un conservatisme moral non dénué de nostalgie pour la civilisation traditionnelle.
Le titre ne doit pas tromper : dans la perspective de Wilhelm Röpke (1899-1966), aller « au-delà de l’offre et de la demande » ne revient pas à dépasser et encore moins répudier l’économie de marché, mais à la réintégrer dans un lien social et un ordre moral aux connotations parfois très conservatrices. Et s’il récuse le laissez-faire utilitariste, l’auteur ne ménage pas davantage ses critiques à l’encontre de Keynes et surtout de l’État providence et du « socialisme fiscal » — accusés de conduire à un collectivisme liberticide et ruineux.
Donnant accès à la pensée parvenue à pleine maturation d’un néolibéral « social », cette réédition de la traduction de ’’Jensseits von Angebot und Nachfrage’’ (1958) jamais republiée depuis 1961 vient d’autant plus à son heure qu’elle éclaire le sens originel de l’idée d’« économie sociale de marché » (dont Röpke fut, avec Walter Eucken et Ludwig Erhard, le promoteur intellectuel) convoquée dans les récents débats sur la Constitution européenne puis ceux relatifs à la crise économique commencée en 2008.
368 p., ISBN-10 2-251-39050-2. Introduction par Patricia Commun.