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Retraites : Dans quel sens réformer ?
lundi 15 février 2010
Nicolas Sarkozy n’a jusqu’à présent pas brillé par son audace réformatrice, dans le bon sens du moins. Certes dès qu’il s’agissait de renforcer le contrôle de l’Etat sur la vie de chacun, l’activisme présidentiel était au rendez-vous... Le président de la république a donné rendez-vous aux "partenaires sociaux" le 15 février pour fixer la feuille de route d’une éventuelle réforme des retraites. Il est vrai que rarement réforme n’aura paru aussi urgente. Alors que Nicolas Sarkozy réunit aujourd’hui sa les partenaires sociaux pour cette potentielle réforme des retraites, revenons sur de vraies pistes de réformes avancées par Vincent Poncet pour Liberté Chérie :
Malgré une trentaine de réformes depuis sa création, la retraite obligatoire de la sécurité sociale est en déficit permanent, tout en creusant les inégalités entre les bénéficiaires des différents régimes. La manière la plus juste, la plus responsable et la plus efficace d’assurer ses vieux jours est d’épargner et de devenir propriétaire de son logement.
Nos propositions
La feuille de paie « Vérité » : Fournir une feuille de paie lisible montrant clairement le coût réel des cotisations retraite.
Restituer à chacun les fruits de son travail aujourd’hui confisqués par l’Etat sous forme de charges sociales : Permettre à chacun d’assurer ses vieux jours en pénalisant moins l’épargne et en facilitant l’accession à la propriété.
Une protection des retraités nécessiteux inscrite au budget de la solidarité de l’Etat : En rassemblant les fonctions de solidarité des différentes caisses, elle n’en sera que plus juste et plus efficace.
Arguments
1. Le monopole de la retraite obligatoire confond la protection de ses vieux jours et la solidarité.
Les deux principaux moyens de préparer sa retraite sont être propriétaire de son logement et l’épargne. Lorsque l’Etat prélève des cotisations de retraite sur nos salaires (environ 30%), il rend plus difficile à la fois l’épargne et l’accession à la propriété, et ce particulièrement chez les familles les plus modestes. De plus, ce monopole gaspille de l’argent et accumule les inégalités entre les différents régimes en faisant payer les retraites des cadres du public par les ouvriers du privé.
La fonction de solidarité vise à ce que l’Etat soutienne ceux qui ne sont pas dans la capacité de subvenir à leurs besoins ; elle est financée par l’impôt.
2. La retraite par répartition de la « sécu » est un système opaque où personne ne connaît le véritable coût de sa retraite.
La feuille de paie officielle et réglementaire est trop complexe pour que l’on puisse se rendre compte du coût réel des cotisations retraite de façon spontanée.
La distinction charge salariale/charge patronale est une fiction comptable, le salaire réel étant constitué par le salaire brut, les avantages en nature et les « charges patronales ». Les cotisations de retraite sont donc entièrement payées par le salarié et représentent environ 30% du salaire d’un smicard et 36% du salaire net d’un salarié gagnant 2 SMICs.
3. La retraite par répartition de la « sécu » est à la fois très mauvais programme d’assistance et un très mauvais programme d’assurance
Contrairement aux idées reçues, la retraite par répartition pénalise en premier les petits revenus. Les ouvriers, qui courent deux fois plus de risques que les cadres de décéder avant l’âge de la retraite, ont une durée de retraite inférieure à la moyenne. Ils bénéficient moins longtemps d’une répartition favorisant au contraire les catégories socioprofessionnelles à forte espérance de vie.
C’est un mauvais système d’épargne ce car il est encore plus dépendant des fluctuations économiques que le système par capitalisation ; il dépend du fragile équilibre démographique, de l’évolution des salaires réels et de la variation du taux de chômage. Il est donc plus affecté par les récessions que l’alternative de l’épargne, qui peut prendre la forme de l’accession à la propriété de son logement, de l’assurance vie, ou de la capitalisation financière.
4. Le monopole de la sécu détruit la responsabilité et échoue à s’occuper des plus faibles.
Le système actuel prétend préparer les vieux jours de ceux qui ont pourtant les moyens de le faire par eux-mêmes. En s’occupant de ces personnes, l’Etat déresponsabilise les citoyens quant à la prise en charge de leur propre vie et détruit la solidarité naturelle entre les générations.
Le système se concentre plus sur le prélèvement et la redistribution que sur la prise en charge des plus démunis.
Liberté Chérie propose également un site pour connaître votre salaire complet.
Sur Wikibéral, on pourra approfondir ces questions avec les articles sur le salaire complet, sur l’assurance ou sur les retraites.
Article de Vincent Poncet, repris depuis le site de Libert