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22 février 2010 : Café Liberté animé par Michel Leter sur Louis Reybaud
dimanche 21 février 2010
Michel Leter, universitaire français, spécialiste du libéralisme français du XIXe siècle et de l’école de Paris en particulier, interviendra lors du prochain Café Liberté pour présenter la pensée de Louis Reybaud, économiste et auteur français du XIXe. Auteur majeur du siècle, Louis Reybaud est moins connu aujourd’hui mais sa pensée reste essentielle tant pour comprendre la situation contemporaine que les idées de l’époque.
Louis Reybaud fut l’un de ceux qui souligna le danger des aides de l’Etat aux entreprises. Michel Leter nous montrera en particulier que les critiques libérales du 19ème siècle sont davantage dirigées contre les privilèges légaux de certaines industries politiquement influentes qu’à l’encontre du fonctionnariat ou de la redistribution obligatoire, encore peu développés.
La séance se tiendra le lundi à 20h30 au café Le Luxembourg, 58 Bd Saint Michel, 75006 Paris.
Voici la présentation que fait Wikibéral de Louis Reybaud :
« Louis Marie Roch Reybaud né le 15 août 1799 à Marseille et mort à Paris le 28 octobre 1879 est un économiste et écrivain français.
Biographie
Comme Adolphe Thiers, Louis Reybaud est un fils de négociant. Il fait ses études au collège de Juilly tenu par les Oratoriens.
Entrepreneur, il fonde avec son frère une raffinerie de sucre. Peu après la mort de son père, il quitte Marseille pour Paris. Il découvre la capitale et rejoint ses amis, Barthélémy, Méry, Mignet, Thiers etc. et se lance à leurs côtés dans la politique par les voies du journalisme et la littérature. Il a beaucoup voyagé au Levant et en Inde (1820-1828) avant de s’installer à Paris en 1829.
Il collabore à la rédaction du Voleur politique, il y défend les idées libérales et attaque le gouvernement de la Restauration.
En 1830, il publie des articles dans de nombreuses revues : Révolution de 1830, Tribune, Constitutionnel, Corsaire, National sous le pseudonyme de Léon Durocher. Il édite de nombreux voyages dont Histoire scientifique et militaire de l’expédition française en Égypte (1830-1836) et analyse les œuvres des auteurs socialistes (Saint-Simon, Fourier, Owen, Cabet) dans la Revue des Deux Mondes en 1836 puis dans ses Études sur les réformateurs ou socialistes modernes (1840-1843), ouvrage qui lui vaut le prix Montyon de l’Académie.
Il se rapproche des libéraux et se porte candidat à la députation à Marseille en 1846. Le 13 mai 1849, il est nommé membre d’une commission envoyée en Algérie pour y inspecter les colonies agricoles. Il fait un rapport dont les conclusions furent adoptées par la majorité. Le 4 juin, il est élu représentant du peuple (Bouches-du-Rhône) mais quitte la vie politique après le coup d’État du 2 Décembre.
L’œuvre
Louis Reybaud est surtout connu pour avoir créé le personnage de Paturot dans Jérôme Paturot à la recherche d’une position sociale (1842) puis Jérôme Paturot à la recherche de la meilleure des Républiques (1848), ouvrages satiriques à succès. Selon le Grand Larousse du XIXe, Jérome Paturot « est un type réel et pris sur le vif [...] qui de nous ne le connaît, cet homme qui se croit propre à tout et qui ne sait réussir à rien, ce fruit sec de la société, tout aussi apte à faire un danseur qu’un calculateur, et qui, selon les temps, est tour à tour poète chevelu, romancier, réaliste, saint-simonien, faiseur d’affaires, boursier, journaliste, feuilletoniste, publiciste officiel, aux gages des gouvernements, et finit par où il aurait dû commencer, par se faire bonnetier, comme l’était son père ? »
Sous le Second Empire, Reybaud publie de nombreuses études économiques sur les entreprises qui ont pris une valeur historique dont L’industrie en Europe (1856), La condition des ouvriers en soie (1859), Le coton, son régime, ses problèmes, son influence en Europe (1863) et plus tard le Fer et la Houille (1874). Dans les Économistes modernes, il s’intéresse particulièrement à Richard Cobden, Frédéric Bastiat, Michel Chevalier, Stuart Mill, Léon Faucher et Pellegrino Rossi.
A l’inverse d’un autre marseillais célèbre, Adolphe Thiers, il s’engagea avec vigueur pour le libre-échange. Là où Thiers se voulait l’avocat des industries nationales dans sa défense du protectionnisme, Reybaud critiqua avec force les « largesses de l’État envers les industries privées », cette « spoliation légale » selon le vocabulaire d’Ambroise Clément dont le protectionnisme est une part. »
Image : Gravure de Louis Reybaud. Image libre de droits