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Ce que valent les communistes français
lundi 31 mars 2008
Certains dirigeants communistes étrangers de la ligne dure ont beau être offensés, ils ravalent leur fierté : c’est qu’ils dépendent des fonds occultes soviétiques. Ainsi, en juin 1987, Marchais envoie-t-il un message mielleux à Gorbatchev, lui exprimant sa « plus profonde gratitude » pour l’avoir rencontré un mois plus tôt. Et lui demandant une « aide financière d’urgence » de 10 millions de francs, afin de préparer l’élection présidentielle de 1988 [1] ! Tout en notant que le PCF a déjà reçu 2 millions de dollars en 1987 (les 10 millions de francs réclamés équivalaient à 1,65 millions de dollars), le Politburo accepte d’accorder une rallonge d’un million, par l’intermédiaire du KGB [2].
Christopher Andrew et Vassili Mitrokhine, Le KGB contre l’Ouest, 1917-1991, Fayard, 2000.
[1] Le message de Marchais fut transmis par Plissonnier, qui, depuis vingt ans, servait de canal aux fonds soviétiques occultes versés au PCF. Dobrynine à Gorbatchev, 20 juin 1987 : le texte figure in V. Stepankov et Y. Lissov, Kremlevsky Zagorov, annexe (Ogonek, 1992).
[2] Décision du Politburo du 3 juillet 1987, in V. Stepankov et Y. Lissov, Kremlevsky Zagorov, annexe. Entre 1981 et 1991, les fonds alloués au PCF se sont élevés à quelques 24 millions de dollars. Burke, « Recently released Material on Soviet Intelligence Operations », p. 246 ; Albats, The State within a State, p. 222.