Une réponse aux supporters de UKIP

Un article de Daniel Hannan publié sur son blog sur le site du Telegraph au sujet de UKIP, le parti indépendantiste du Royaume Uni, qui veut provoquer un référendum au sujet de la présence du pays dans l’Union Européenne.

Encore 48 heures de campagnes dans mon vaste territoire détrempé des Home Counties, avec des discours à Hamersham (Buckinghamshire), Pulborough (West Sussex) et Seaford (East Sussex), et je m’en tiens à mon pronostic que David Cameron va gagner l’élection avec un majorité suffisante pour gouverner. Les gens sont désespérés de se débarrasser d’un gouvernement qui a laissé notre pays diminué, notre trésor vidé, notre crédit épuisé, et notre système parlementaire délégitimisé.

Il est concevable que, dans certaines villes du Nord, les Libéraux Démocrates profiteront le plus de l’humeur anti travailliste. En Ecosse, pour autant que je peux dire, les nationalistes pourraient progresser. Mais dans la plupart du pays, l’alternative aux Travaillistes c’est le parti Conservateur.

Seaford est une ville UKIPesque, et nombre de supporters du parti y sont venus à mon meeting du 20 mars, auquel assistait aussi le candidat Conservateur pour la ville voisine de Lewes, Jason Sugarman. Ils étaient bien élevés et courtois, ces UKIPiens, et ça en dit beaucoup sur eux qu’ils étaient préparés à venir écouter des points de vues différents des leurs.

Bien sûr, ils n’ont cessé de me demander pourquoi je ne me joignais pas à eux, la même question que je retrouve souvent dans les commentaires de mon blog. Laissez moi vous donner une fois de plus ma réponse.

Malcolm Pearson, le leader de UKIP, est un homme bon : un patriote sincère, incorruptible et désintéressé. Il a été pour moi un ami loyal pendant plus d’une décennie quand il était député Conservateur, et je suis déterminé que son changement de partis ne doit pas porter atteinte à notre amitié. Ceci dit, j’espère que Malcolm ne m’en voudra pas de dire qu’il n’a aucune chance d’entrer à Downing Street le 7 mai. Il n’y a que deux Premiers Ministres possibles : David Cameron Gordon Brown.

Voter UKIP dans un endroit comme Seaford veut dire favoriser les chances de son député Libéral Démocrate Euro-fanatique, Norman Baker, qui est revenu sur sa promesse d’un référendum, et qui avance que « l’Union Européenne est centrale pour la prospérité économique du Royaume Uni ». Voter UKIP, à Seaford comme dans de nombreuses autres circonscriptions, veut dire mettre un fédéraliste au parlement. Et c’est risquer de prolonger le mandat de ce régime Travailliste incompétent, gaspilleur et lâche.

Les lecteurs de mon blog savent que David Cameron et moi ne sommes pas d’accord sur l’intégration européenne. Je veux un référendum « dans l’UE ou en dehors », et je suis retourné dans le groupe des députés sans attaches gouvernementales pour mener campagne à ce sujet. Mais David Cameron sera un million de fois meilleur que Gordon Brown comme Premier Ministre.

Pour me répéter encore : les travaillistes ont introduit 111 nouvelles taxes depuis 1997, pris mille milliards de Livres Sterlings de taxation supplémentaire, et avec tout ça nous ont encore laissé avec un déficit digne de la Grèce : 12,6% du PNB, et toujours en train de monter. Pour quatre Livres Sterling que Gordon Brown dépense, une est empruntée. Notre dette nationale grimpe de 6.000 Livres Sterling par seconde. Nous ne pouvons pas nous permettre cinq semaines de plus à ce rythme, alors ne parlons même pas de cinq années de plus.

Ce que j’aimerais vraiment – et ce à quoi je suppose que mes lecteurs supporters de UKIP aspirent aussi - c’est une situation où UKIP n’a plus besoin d’exister : où il peut s’attribuer une médaille et se retirer avec les honneurs, mission accomplie. Évidemment, nous n’en sommes pas là. Mais je suis inquiet que chaque activiste qui déserte les Conservateurs pour UKIP retarde l’échéance d’un parti Conservateur Eurosceptique sans pour autant consacrer son énergie à un autre parti de gouvernement.

J’ai bien conscience que je n’ai pas convaincu mes critiques de UKIP avec ce seul court article. Mais je vous conjure de soupeser une chose. A terme, le problème européen devra être résolu par un référendum. Si nous voulons gagner ce referendum, nous aurons besoin du soutien de gens politiquement à gauche, de gens à droite, et de centristes. UKIP ne gagnera pas tout seul. Et donc, quand vous rencontrez des gens d’autres partis qui croient à l’indépendance de la Grande Bretagne, ne grognez pas, ne leur dites pas que leur soutien ne vaut rien sauf s’ils rejoignent UKIP. Encouragez les.

« L’opinion, chez les hommes bons, n’est autre que la connaissance en cours de formation », a dit notre deuxième plus grand poète. Si nos arguments sont aussi convaincants que nous aimons à le penser, nous l’emporterons à la fin.

Lien vers l’article original sur le site du Telegraph.