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Morale du libéralisme

jeudi 25 mars 2010

Epictète « La liberté est-elle autre chose que de pouvoir vivre comme nous l’entendons ?
– Non, pas autre chose.
– Dites-moi braves gens, entendez vous vivre dans l’erreur ?
– Nous ne l’entendons pas.
– Par conséquent, nul homme qui est dans l’erreur n’est libre. »

L’objectif initial des politiques publiques et de l’interventionnisme ne peut être que le bien sinon ils n’obtiendraient pas l’assentiment et l’acceptation de la population. Les divergences se fondent, dans les social-démocraties, sur les moyens de parvenir au bien, mais également sur les valeurs qu’une société doit adopter en priorité pour se conformer à cet idéal du bien. Malheureusement, ces questions n’ont jamais été réellement débattues sur le fond, si bien que la validité des principes et des objectifs que l’on peut tenir pour acceptables ne repose sur rien.
Même si les partis politiques usent fréquemment de la rhétorique des valeurs et des principes dans leurs discours de campagne, il y a loin des discours aux faits, et des principes aux actions mises en œuvre par les politiques.
La conséquence de cela c’est que le plus grand désordre et la plus grande confusion règne quand aux valeurs sur lesquels les actions s’appuient comme aux objectifs que l’on fixe à la société. Faute d’ancrage solide et faute de destination claire, le navire politique est condamné à errer au gré du flux et du reflux des marées électorales.

En supposant que l’objectif fixé soit un plus grand bien, l’État s’appuie nécessairement dans l’application de sa politique sur la bureaucratie. Il faut donc pour exécuter chaque chose bonne pour le citoyen à chaque fois s’appuyer sur la fonction publique, comme le dit si bien son nom. La fonction publique est le bras de l’intelligence de l’état. Voici donc comment les choses se passent. Une fois l’assentiment général obtenu par la voie démocratique, on peut considérer que l’intérêt général qui vise le bien consiste à appliquer telle ou telle mesure ou telle ou telle loi.
A ce stade, il faut qu’interviennent le sénat et le parlement afin de valider les principes et la forme de la loi ou de la mesure que l’on cherche à mettre en place. Bien entendu, c’est aussi à ce stade que les forces indépendantes (groupes de pression) s’estimant lésées dans le changement proposé vont intervenir afin d’obtenir des modifications voire des annulations des lois et des mesures proposées. Si le processus suit son cours, on arrive finalement à un texte qui est en quelque sorte le programme censé permettre une amélioration de la société.
Le second stade est celui de l’application du « programme ». Comme nous l’avons dit plus haut, l’application de ce programme nécessite de s’appuyer sur la fonction publique. Cette dernière est donc chargé de mettre en œuvre le programme prévu pour un plus grand bien.
On comprend bien les mots de Philippe Seguin « Le pouvoir …une lutte permanente contre l’impuissance » si on imagine les réticences et les freins qu’on pourra encore rencontrer au moment de changer le programme de la fonction publique qui, à raison, n’est pas réputée pour sa souplesse.
Nous voyons bien dans cette courte modélisation du fonctionnement courant des social-démocraties que si l’objectif est le bien, cet objectif est très rapidement corrompu par le passage et la transformation opéré par la bureaucratie étatique.
Dès lors, toutes les fois qu’un quelconque bien est fait à un individu citoyen (ce qui doit bien arriver de temps en temps), ce n’est plus un bien, mais c’est devenu l’application d’un droit pour l’individu, et l’exécution d’une fonction pour la bureaucratie. Bien évidemment, il sera difficile dans ces conditions d’obtenir chez l’individu pour qui le bien a été fait, un quelconque sentiment de reconnaissance, puisque précisément la loi oblige. Il ne s’agit pour lui que de l’exécution d’un droit.
On observera facilement cependant une colère ou un ressentiment si l’exécution de la loi ou son application tarde à se faire ou bien n’est pas correctement appliquée. Ce qui est bien légitime : tout individu qui a le sens de la justice est capable de réagir lorsque le droit n’est pas respecté.
De la même manière, il sera rare d’observer un réel sentiment de valorisation du fonctionnaire chargé d’effectuer « le bien » puisqu’il ne s’agit pour lui le plus souvent que d’exécuter la fonction pour laquelle il est (mal) payé.

On observe ainsi que cette action qui aurait pu initialement être un bien ne l’est plus.
Soit il s’agissait d’une action charitable, et il aurait fallu qu’elle se déroule spontanément dans la cadre de l’amour du prochain, de façon désintéressée pour qu’elle porte vraiment ses fruits en faisant grandir l’amour chez celui qui le reçoit et aussi chez celui qui le donne.
Soit il ne s’agissait pas réellement d’une action charitable, mais plutôt d’un service rendu pour un coût supporté par la collectivité, et alors tout le bien que peut porter ce service est en quelque sorte annulé du fait qu’il est rendu obligatoire et sans possibilité d’y échapper, ceci ne permettant pas à l’individu de se passer de ce service, de chercher ailleurs sa réalisation, ou encore d’entreprendre lui même ou pour les autres de le réaliser d’une meilleure façon.

Que vient faire là dedans le libéralisme ?

Eh bien, il rétablit le sens de la justice en permettant que le bien soit réellement un bien.
Le libéralisme permet que l’action charitable se déroule conformément à son but.
Le libéralisme permet que ce qui relève d’un service soit soumis aux règles de la concurrence afin que le meilleur service et donc le plus grand bien puisse émerger des interactions naturelles entre individus.
Le libéralisme enfin est fondé sur des valeurs précises et claires hors de l’interprétation de groupes de pressions ou de bureaucrates puisqu’il repose sur les droits naturels et inaliénable des individus.

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