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L’État tricheur, un modèle ?
vendredi 26 mars 2010
Nous savons que le fisc rémunère la délation, mais nous n’étions pas habitués à des vols ou du recel de grande ampleur de la part des administrations publiques. Plusieurs crans d’intrusion ont été introduits dans la loi sans que personne ne réagisse. Si vous êtes suspecté d’aider un clandestin par exemple, la LOPSI légalise l’entrée discrète au domicile de n’importe quel citoyen pour poser micros et mouchards. La loi Hadopi permet à la HALDE de suivre vos flux Internet et leur contenu. Le fichier de la police STIC permet à tout le monde d’avoir accès à de nombreuses informations très personnelles, parfois fausses comme l’affaire Ali Soumaré l’a montré.
La crise a vu ces pratiques dériver. Comme au bon vieux temps, l’Etat fait à nouveau appel aux méthodes de corsaire, ce fameux cousin du pirate. Pour commencer, le vol de données confidentielles bancaires se banalise. Sans aucune éthique, Bercy n’hésite plus à soudoyer ou menacer les éventuels escrocs détenteurs de bases de données soutirées à de grandes banques. Voleurs de tous les pays, l’Etat français soutient vos pratiques si elles visent des cibles spécifiques. A quand une liste des vols encouragés et rémunérés ?
Plus récemment, une administration est allée plus loin en piratant le site d’une entreprise privée installée en Andorre pour sa vente de détecteurs de radars. Objectif : poursuivre les acheteurs de ces produits illicites. Sans savoir si l’acheteur est utilisateur, et au plus grand mépris du gouvernement d’Andorre. Bref, la transparence est à la mode, surtout pour le citoyen de base. Evidemment, le pouvoir et l’administration se réservent le droit à l’opacité. Qui doit donner l’exemple ?
Voir en ligne : Etat tricheur, un mod
Article repris avec l’aimable autorisation de l’auteur. Image : Le Tricheur