Alors que la plupart des libéraux répugnent à se nommer « conservateurs », d’autres, moins axés sur la liberté économique, ont en revanche revendiqué ce label de « conservateurs libéraux », avec un sens précis : conserver et défendre la liberté dans l’esprit premier de la constitution américaine. Ce « credo jeffersonien » les distingue radicalement des new conservatives, qui, eux, sont des réactionnaires traditionnalistes franchement anti-libéraux. Les premiers, qui sont comme on le verra d’anciens marxistes, (...)
Accueil > Philosophie > Philosophie générale > Le Libéralisme américain
Le Libéralisme américain
Rubrique consacrée à l’ouvrage d’Alain Laurent, Le Libéralisme américain, histoire d’un détournement.
-
Alain Laurent, Le Libéralisme américain : Chapitre 7 - l’anti-liberalism et le libéralisme des premiers néo-conservateurs 1940-1970
5 août 2006 -
Alain Laurent, Le Libéralisme américain - Chapitre 6 : la revendication libérale des « néo-libéraux »
5 août 2006Aux côtés de Mises et Hayek, une ribambelle de nouveaux universitaires forment la garde rapprochée des néo-libéraux à l’assaut du Welfare state (Friedman, Knight, auxquels s’adjoignent des universitaires plus confirmés, Davenport, Director, Harper, Machlup). Leur montée en puissance durera en gros jusqu’en 1974, date de la reconnaissance de certains d’entre-eux, qui obtiennent le prix Nobel d’économie. Du reste, très vite après la date charnière de 1947, plusieurs écoles vont essaimer, signe de vitalité (...)
-
Alain Laurent, Le Libéralisme américain : Chapitre 5 - 1920-1947 : préhistoire anti-étatiste et individualiste du « revival » libéral classique aux États-Unis
4 août 2006L’American way of life a été intellectuellement théorisé par des penseurs anarcho-capitalistes défenseurs de la souveraineté absolue de l’individu (Lysander Spooner ou Benjamin Tucker). C’est dans le même esprit que cette tradition anti-collectiviste typiquement américaine va s’exprimer, dès avant le New Deal, et qui ne fera que s’amplifier avec le développement des liberals.
1920-1940 : les réfractaires de la première heure
Albert Jay Nock rappelle que la philosophie politique individualiste du (...) -
Alain Laurent, Le Libéralisme américain : Chapitre 4 - 1938-1947 : d’un « néo-libéralisme » à l’autre : colloque Walter Lippmann et Mont-Pèlerin Societyl article
2 août 2006De jeunes auteurs venus de toute l’Europe, aux idées parfois très contrastées les uns les autres, vont néanmoins tous puissamment contribuer à régénérer la tradition libérale classique en l’amendant, la révisant ou l’adaptant, sans cependant céder quoi que ce soit de fondamental aux divers partisans de la social-étatisation du libéralisme.
Parmi eux, s’impose celui sans qui, sur le fond, rien n’aurait été possible de ce retour en force du libéralisme, et qui fut sans doute le protagoniste central des deux (...) -
Alain Laurent, Le Libéralisme américain : Chapitre 3 - 1890-1925 : « socialisme libéral » contre libéralisme classique
31 juillet 2006En France, la tentative de renouvellement du libéralisme prend la forme du solidarisme. Cela étant, il semble que les solidaristes soient plutôt des défenseurs d’une « troisième voie » que du libéralisme.
Les solidaristes français n’ont jamais été des libéraux
Emile Boutroux désigne très clairement l’ennemi du solidarisme : le libéralisme et l’individualisme. Léon Bourgeois a bien précisé que pour lui la solidarité ne saurait provenir du libre choix ou de la coopération volontaire des individus, comme chez (...) -
Alain Laurent, Le Libéralisme américain : Chapitre 2 - Etats-Unis 1930 : l’avènement des liberals
29 juillet 2006Le libéralisme au sens classique a commencé à être battu en brèche aux États-Unis dès la fin de la guerre de Sécession. Ensuite, au début du Xxe siècle, sous la présidence de W. Wilson, l’adoption du XIIIe amendement (qui autorise l’instauration de l’impôt sur le revenu) puis la prohibition sous les Républicains Coolidge et Hoover ont marqué l’accroissement indéniable de l’influence des liberals, qu’Albert Jay Nock critiquera en 1928. Évidemment, après la Grande Dépression, le New Deal et le Welfare State de (...)
-
Alain Laurent, Le libéralisme américain : chapitre 1 - Angleterre 1880-1930 : le New liberalism
28 juillet 2006En 1884, Herbert Spencer déplore le changement de signification du terme "libéralisme", jusque là compris au sens classique du terme (libre-propriété, droits individuels, lutte contre la coercition de l’Etat, liberté des contrats, etc), en une sorte de quasi social-démocratie. Il s’indigne d’ailleurs moins du caractère coercitif des mesures prises par les derniers gouvernements de l’époque, que du fait que ce soient des soi-disant libéraux qui les prennent. Comme Spencer l’ajoute :
De même que dans le (...) -
Le libéralisme américain, d’Alain Laurent : un éclairage utile et méconnu de l’histoire des idées
22 avril 2006Dans son nouvel ouvrage, "Le libéralisme américain - histoire d’un détournement", Alain Laurent s’attarde sur la lexicographie. Ce qui l’intéresse, c’est le sens qui se terre derrière les mots, au surplus lorsqu’on emploie, d’un continent à l’autre, les mêmes mots pour désigner des réalités intellectuelles radicalement différentes. C’est très exactement le cas du mot « libéralisme » qui, en Europe continentale, n’a pas, mais alors pas du tout, le même sens qu’aux États-Unis. Et pour comprendre comment on a pu en arriver là, Alain Laurent se lance dans une généalogie de l’usage des mots depuis la fin du XIXe siècle. Il pose tout d’abord son regard sur l’Angleterre des années 1880-1930, pays dans lequel l’un des plus grands libéraux de son temps, John Stuart Mill, a progressivement sombré, sous l’influence de sa femme et de sa fille, à une sorte de social-démocratie d’avant l’heure ; il expose aussi les thèses, fort méconnues en France, du New liberalism, celui de Green et de Hobhouse, qui, sous des formulations trompeuses, est une vraie théorie constructiviste, organiciste et socialisante, et n’a strictement rien à voir avec le libéralisme au sens classique du terme.