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Classique politicien avec un autre collier

Cleggmania

samedi 24 avril 2010

Il faut bien voir que le parti de Clegg ne rend pas honneur à la tradition du libéralisme classique mais bien à sa dérive sociale-libérale dont l’obsession pour le concept « d’équité » qui enrobe tout son manifeste se traduit en politiques hostiles au marché. Comme le signale le Telegraph, ses proposition économiques sont si mauvaises qu’elles pourraient être pires que celles des Travaillistes.

À ce niveau, plus personne qui suit un minimum l’actualité politique en Grande-Bretagne ne peut ne pas avoir entendu parler de Nick Clegg, le chef du Parti Libéral Démocrate, qui après avoir « gagné » le premier débat télévisé de la campagne électorale britannique voit sa cote de popularité exploser (jusqu’à être comparé à Churchill). Clegg se présente comme une alternative aux deux « vieux partis » et une partie de l’électorat semble projeter ses angoisses de changement sur la troisième force du pays. De fait, les Lib-Dems semble bénéficier du ras-de-bol généralisé de la population envers l’establishment politique. Mais il convient de ne pas oublier que ces derniers en font également partie.

Ensuite, il faut bien voir que le parti de Clegg ne rend pas honneur à la tradition du libéralisme classique mais bien à sa dérive sociale-libérale dont l’obsession pour le concept « d’équité » qui enrobe tout son manifeste se traduit en politiques hostiles au marché. Comme le signale le Telegraph, ses propositions économiques sont si mauvaises qu’elles pourraient être pires que celles des Travaillistes.

En vue de réduire marginalement le déficit, les Lib-Dems proposent d’élever les impôts sur les bénéfices du capital jusqu’à 50% (contre 18% aujourd’hui), portant ainsi préjudice aux investissements. De même, ils proposent de restreindre les déductions fiscales liées aux plans de pensions, minant ainsi le secteur des pensions privées. Ils désirent également appliquer une « taxe villa » de 1% sur toutes les maisons de plus de deux millions de livres, une double imposition qui pourrait pousser des milliers de familles à se débarrasser de leur demeure. Ils pensent également taxer les passagers des compagnies aériennes, affectant ainsi tourisme et vols d’affaires.

Tout cela sans mention spéciale sur les coupes nécessaires dans les dépenses publiques et avec, comme principale recette pour réduire le déficit, un vague compromis pour lutter contre l’évasion fiscale. Au lieu de serrer la ceinture du secteur public jusqu’à ce que cela fasse mal, d’introduire des modifications radicales à l’État providence afin de remettre les gens au travail et de favoriser l’initiative privée, le supposé parti « anti-establishment » n’offre que des banalement classiques mesures attentant à la libre entreprise et à la création de richesse.

Au moins le programme de ce parti « libéral » inclut une réforme recommandable : augmenter le minimum d’exemption d’impôts à 10.000£, ce qui bénéficierait à des millions de contribuables. En matière de libertés civiles, on retiendra son opposition à la carte d’identité et son intention de légaliser les immigrants illégaux installés dans le pays. Mais ces postures louables sont assombries par une dangereuse europhilie désireuse de déléguer plus de pouvoir à Bruxelles et poussant à l’entrée dans la zone euro.

En tout état de cause, Clegg pourrait détenir la clé d’un prochain gouvernement sans majorité parlementaire. Et il n’est pas sûr qu’il la donne à Brown, après avoir tellement de fois prononcé le mot « changement ». Il possède quelques traits personnels atypiques : il ne cache pas son athéisme, il est marié à une Espagnole et parle cinq langues. Mais il a été formé à Bruxelles, au sein de bureaucrates, et ne mérite pas l’épithète de centriste ou d’outsider que d’aucuns lui accordent. Juste un classique politicien, démagogue et interventionniste, avec un autre collier.

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