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Faillite de la Grèce ? Non, faillite de l’État grec !

mardi 11 mai 2010

Depuis plusieurs semaines on nous rebat les oreilles avec la faillite de la Grèce. Les politiciens de tout bord hurlent qu’il faut "sauver la Grèce". Ils n’ont qu’une recette : faire payer le contribuable Grec et Européen. Haro sur l’Allemagne coupable de ne pas cracher assez vite au bassinet, après avoir été coupable d’avoir redressé son économie.

On voudrait nous faire croire que c’est la faillite de la Grèce. Rien n’est plus faux. C’est la faillite de l’Etat en Grèce. C’est la preuve éclatante de la dangerosité des hommes politiques, des hommes de l’Etat. Ceux-ci ont ruiné leur pays. Ce ne sont pas les Grecs eux-mêmes. Ce sont les hommes de l’Etat, ce qui inclut leurs complices dits "privés".

Les hommes de l’Etat, non contents de ruiner les Grecs, leur demandent aujourd’hui de se serrer la ceinture pour réparer leurs bêtises.

Est-il normal que "le peuple" paie pour l’incurie de ses dirigeants ? Certes, on conviendra sans peine qu’en un sens il l’a bien cherché. Comme l’immense majorité des Européens, et surtout des Français, les Grecs croient en l’Etat. Ils ont voté pour des Hommes de l’Etat qui prétendaient leur assurer le bonheur sans effort, sans responsabilité, sans prévoyance. En résumé ils avaient "l’Etat". Et, Bastiat l’écrit dans son pamphlet : "L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde". "Le peuple" s’est laissé faire. Mais la responsabilité de la catastrophe incombe en premier lieu aux hommes de l’Etat. La naïveté, la crédulité même intéressée, la paresse, l’égoïsme ne sont que des facteurs favorisants.

Il n’est pas sain qu’un contribuable Grec paie pour la gabegie des hommes politiques Grecs. Il est encore plus anormal qu’un contribuable Européen paie pour la gabegie des hommes politiques Grecs. Cela ferait "jurisprudence". Or les politiciens de tous pays veulent une assurance. Spoliateurs de tous pays unissez-vous. Parce que bon nombre d’entre eux ont été aussi mauvais que leurs homologues Grecs, et ont mené leur pays à la faillite. Ils le savent.

Les hommes politiques européens veulent sauver leurs collègues Grecs et mettre en place des mécanismes de solidarité automatiques parce ce qu’ils sont conscients que leurs politiques ineptes conduiront aux mêmes résultats. Ils veulent avoir la garantie de s’en sortir sans enquête et sans question de leurs concitoyens. Le fond de l’affaire est qu’ils s’offrent une assurance survie au frais des contribuables. Ils ne veulent pas assumer les conséquences de leurs actes. Ils ne veulent pas être responsables.

Ils fuient leur responsabilité en chargeant des boucs émissaires : marché, spéculateurs, agences de notation [1]. Or le marché c’est tout le monde y compris vous et moi. Chacun de nous fait directement, ou par l’intermédiaire de professionnels, des choix. Il sait gré à ces derniers de protéger ses économies en ne prenant pas de risques inconsidérés et de les faire fructifier en saisissant des opportunités.

Ce faisant chacun "spécule" sur ce qui est, ou sera, un bon investissement et ce qui est, ou sera, un mauvais placement. Il peut se tromper. Pour éclairer les choix de tous il y a, entre autres, des agences de notations. Elles ne sont peut-être pas parfaites, mais personne n’est obligé de les suivre. Les résultats de ce mécanisme ne sont que la traduction d’une bonne ou mauvaise politique, de la liberté ou de l’excès de réglementations. Si les hommes de l’Etat ne veulent pas voir leur politique sanctionnée par les méchants : marché, spéculateurs, agences de notation, il leur suffit d’avoir une gestion saine de l’argent des contribuables. Mais ils ne savent pas le faire. L’argent des contribuables leur sert à acheter des voix pour accéder ou se maintenir au pouvoir. Dépenser leur sert, économiser leur nuit. "Des sanctions judiciaires contre les spéculateurs", c’est simplement la mise à mort des porteurs de mauvaises nouvelles.

Les hommes politiques sont peut être aux abois mais ils ont un instinct de survie développé et ils savent vendre leur cuisine. "S’il faut couler noyons nous ensembles, les vertueux avec les autres au nom de la solidarité européenne".

Pour sauver des Etats en faillite, ils créent les fonds européens "avec la garantie des Etats". Quand on connaît la valeur que l’on peut accorder à l’Etat ! Nec plus ultra : "la garantie de la Banque Centrale Européenne" qui "rachètera" les dettes. Autrement dit qui imprimera des billets pour payer en monnaie de singe, avec toutes les conséquences dramatiques que l’on connaît. Tout cela pour protéger les petites gens des terribles spéculateurs !

Comment en est-on arrivé là ?

"L’homme répugne à la Peine, à la Souffrance. Et cependant il est condamné par la nature à la Souffrance de la Privation, s’il ne prend pas la Peine du Travail. Il n’a donc que le choix entre ces deux maux. Comment faire pour les éviter tous deux ? Il n’a jusqu’ici trouvé et ne trouvera jamais qu’un moyen : c’est de jouir du travail d’autrui ;" F. Bastiat, L’Etat

Les socialistes de droite ou de gauche, de tous pays, croient qu’ils peuvent jouir indéfiniment et sans conséquence du travail d’autrui. Les politiciens le leur ont dit. C’est ce qu’en termes politiquement corrects on appelle "juste répartition", "partage des revenus", "partage du travail", "solidarité", "prendre l’argent où il est", "faire payer les riches". Les faits montrent encore et toujours que ce n’est pas possible. C’est une preuve de plus que la spoliation universelle, "jouir du travail d’autrui", fut elle légale, est délétère. Les collectivistes croient les politiciens. Ils croient qu’ils sont individuellement incapables, que la "collectivité" fait mieux. Ils croient qu’il leur faut des hommes de l’Etat pour faire à leur place, parce qu’eux seuls sont capables. Ils leurs confient bien imprudemment leur retraite, leur santé, l’éducation de leurs enfants, etc.

Lire l’intégralité de l’article sur Objectif Liberté.


Voir en ligne : Faillite de la Gr


[1Ils fuient leur responsabilité en chargeant des boucs émissaires : marché, spéculateurs, agences de notation " - En écho à cette citation, voir également le remarquable commentaire de Loïc Abadie sur le "plan européen" : "Il n’y a visiblement plus d’adultes à la tête de l’Europe, et tous nos dirigeants vivent pour l’instant dans le monde merveilleux de Casimir".

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