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HLM, un archaïsme ?

mardi 15 février 2000

Mais au-delà de cette complexité dans le principe et dans sa mise en oeuvre, ne serait-il pas temps de s’interroger sur la notion même de logement social et sur la division des Français en deux catégories de citoyens, ceux qui ont "droit" à un logement social et ceux qui n’y ont pas accès. On sait très bien que le labyrinthe politico-socio-administratif qui conduit les bénéficiaires au HLM désiré, ne profite pas nécessairement à ceux qui le méritent le plus. On sait aussi que le HLM une fois acquis, on ne le quitte pas, même si la situation économique du bénéficiaire l’exigerait. Certes, il est noble de vouloir éviter la "ghettoïsation" par origine sociale, voire ethnique ; mais ne serait-ce pas le principe du HLM en soi qui provoque la ghettoïsation ? C’est bien ce que cinquante ans de pratique illustrent sur le terrain. La loi "Gayssot-Besson" n’y changera rien. Au lieu de construire de nouveaux HLM, ne faudrait-il pas en casser plus qu’on ne le fait déjà ?

A regret, nul dans la classe gouvernante ne semble se poser la question fondamentale d’un logement pour tous qui ne serait fondé sur un régime légal à deux vitesses ; on pourrait par exemple réfléchir à une systématisation de l’aide à la personne, en contrepartie d’une unification du marché du logement. Mais l’on n’entend rien de tel ni à droit ni à gauche. Nous sommes donc condamnés à entrer dans le vingt et unième siècle avec une vision du "social" qui date du dix-neuvième. Les techniques de construction et les modes de financement ont pourtant radicalement changé et un siècle ; seule la réflexion politique paraît congelée.

1 : Ce projet de loi prévoit, pour toutes les communes de plus de 1.500 habitants, l’obligation de disposer d’un parc de logement locatif social d’au moins 10 % du parc total de la commune. A défaut, la collectivité se verra imposer une amende de 1.000 FF par logement manquant. Et si, dans les trois ans, la commune ne prend pas de mesures visant à remédier à cette carence, le préfet pourra alors se substituer au maire et construire du locatif social. (NdC)


La lettre du Maire du 15/02/2000

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