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Le Japon endetté jusqu’en 2084

La malédiction de la dette

jeudi 20 mai 2010

Les pays industrialisés souffrent d’une « malédiction » de la dette et certains États comme le Japon pourraient prendre jusqu’en 2084 pour ramener leur endettement à un niveau raisonnable, selon une étude de l’Institute for management development. Les déficits budgétaires atteignent aujourd’hui des sommets et le professeur Stéphane Garelli, directeur du centre mondial de compétitivité de l’IMD, estime que l’endettement moyen des pays du G20 passera de 76% de leur PIB total en 2007 à 106% en 2010.

Dans l’étude publiée par ce centre, les chercheurs ont estimé le temps qu’il faudra à différentes nations pour ramener la dette à 60% de leur PIB, soit les critères de Maastricht en vigueur dans la zone euro. Selon ces calculs, il faudra 74 ans au Japon pour ramener sa dette sous cette barre, 50 ans à l’Italie, 27 ans au Portugal et 25 ans à la Belgique. Les États-Unis atteindront cet objectif en 2033, l’Islande en 2032, la Grèce en 2031 et la France en 2029.

Mais tous les pays fortement endettés ne sont pas à la même enseigne. Garelli rappelle ainsi que le Japon, l’Italie et la Belgique sont fortement endettés, mais leurs créanciers sont principalement des institutions nationales. En revanche, la Grèce et le Portugal font face aux demandes de banques étrangères, qui détiennent 106 milliards d’euros de la dette grecque et 44 milliards de la dette portugaise. Ces deux pays, ainsi que l’Espagne – au centre d’une nouvelle crise financière en Europe en raison de leur dettes publiques importantes – souffrent désormais d’un problème de crédibilité en ce qui concerne leurs capacités de remboursement. C’est pourquoi il faut bien comprendre que ce qui importe, c’est non seulement la taille absolue de la dette publique mais aussi le temps qu’il faudra pour la résorber, car pendant tout ce temps les pays fortement endettés risquent de subir une importante perte de compétitivité.

Un autre important problème vient du fait que certains pays ont contracté une partie de leur dette en devises étrangères, comme le Royaume-Uni et l’Islande, les exposant ainsi aux risques de change. Les dettes de la Grèce et du Portugal sont en revanche libellées à hauteur de 75% en euros et celle des États-Unis majoritairement en dollars. Mais le tableau n’est pas totalement noir, rappelle l’IMD. En effet, sur 58 pays passés en revue, 40 ne souffrent pas d’un problème d’endettement, notamment Singapour et la Suisse. Par ailleurs, le FMI a demandé mercredi au Japon de commencer à réduire dès 2011 son endettement, lequel s’accroît d’année en d’année.

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