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Le débat public mérite mieux que des invectives

Le GIEC est mort, vive la science !

jeudi 3 juin 2010

Si l’on veut éviter au débat climatique, public en général, de sombrer dans l’esprit de meute, qui répond au lynchage médiatique (lobby du pétrole) par un autre lynchage médiatique (lobby du nucléaire), il faut être capable de conserver son esprit critique même à l’égard de ses alliés objectifs.

Vincent Courtillot et Claude Allègre d’un côté ; Jean Jouzel, Hervé Le Treut, Jean-Pascal van Ypersele et de nombreux climatologues de l’autre : le débat climatique paraît tant polarisé, entre climato-sceptiques et experts du GIEC, qu’il semble pour le moins malaisé de se faire une religion ! Cela d’autant mieux que l’honnête homme s’arrête respectueusement au seuil du débat climatique proprement dit, qui lui semble relever d’une sphère de compétence qui le dépasse, pour se limiter à compter les points.

Dans Le GIEC est mort, vive la science !, le propos de Drieu Godefridi est de montrer que le débat sur le GIEC ne relève nullement de la physique, mais d’une réflexion de nature institutionnelle : de par sa structure, le Groupe d’experts sur le climat est-il de nature à produire une synthèse scientifiquement valable de la science climatique ? Comme l’explique, dans sa préface, Henri Lepage :

« La critique de Drieu Godefridi se situe sur un tout autre plan : celui de la critique philosophique et épistémologique. L’apport de son travail est de nous montrer comment tout ce que l’on peut reprocher aujourd’hui au GIEC – notamment sa dérive quasi totalitaire vers l’intolérance de tout point de vue un tant soit peu dissident – plonge ses racines au plus profond des concepts qui ont servi de matrice à sa mise en place et à son développement. Si l’on était dans le domaine du vivant, nous dirions que tout était déjà ses "gènes". Principalement, l’essai de Godefridi nous ramène à ce théorème fondamental de la philosophie des sciences selon lequel si l’objet de la Science est de nous dire "ce qui est", elle ne peut en tout état de cause pas nous dire "ce qui doit être", car dans toute action, dans toute décision, dans tout choix économique, politique et social intervient nécessairement un élément irréductible de subjectivité individuelle qui fait qu’on ne pourra jamais déduire des "normes" faussement qualifiées de scientifiques, de ce qui n’est qu’une simple explication scientifique de faits. »

Question à l’auteur : Qu’entendez-vous par « les gribouillages de Claude Allègre » ? N’est-il pas surprenant, vous qui êtes critique à l’égard du GIEC, de vous en prendre à Claude Allègre ?

Drieu Godefridi : Je crois que si l’on veut éviter au débat climatique, public en général, de sombrer dans l’esprit de meute, qui répond au lynchage médiatique (lobby du pétrole) par un autre lynchage médiatique (lobby du nucléaire), il faut être capable de conserver son esprit critique même à l’égard de ses alliés objectifs. Le problème avec Claude Allègre, dont je m’empresse de saluer le courage personnel, est double : d’une part son livre, en fait une longue interview en forme de coup médiatique, est criblé d’erreurs ; d’autre part, l’attitude méprisante, voire carrément grossière, de son auteur à l’égard de ses contradicteurs a largement contribué à ruiner le débat climatique en France. Le débat public mérite mieux que des invectives !


Voir en ligne : Le GIEC est mort, vive la science ! de Drieu Godefridi

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