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Crise, chômage et misère : les fausses excuses de la vraie violence

samedi 12 juin 2010

La violence et l’insécurité croissantes sont- elles des sous- produits de la crise ? La thèse marxiste le soutient. Mais des travaux récents de sociologues la démentent. Présentation de leurs résultats par Nicolas LECAUSSIN, directeur du développement de l’IREF.

Dans un ouvrage intitulé La guerre des rues (Plon, 1999), le sociologue Christian Jelen avait déjà montré qu’il n’existait pas de relation de cause à effet entre le chômage, la misère et les phénomènes d’insécurité et de violence. Après avoir enquêté sur place pendant plusieurs années, Jelen avait rassemblé suffisamment de données pour affirmer que des zones moins touchées par le chômage que la moyenne nationale et mieux entretenues (la banlieue de Strasbourg, les Yvelines dans la région parisienne) étaient le théâtre d’un taux de violence beaucoup plus élevé que d’autres régions comme le Nord de la France (Roubaix et sa banlieue) frappées de plein fouet par la désindustrialisation et la misère.

Ces jours-ci, le criminologue Xavier Rauffer renforce cette thèse. S’appuyant sur un Rapport de l’Inspection générale des affaires sociales, il prouve que les régions les plus pauvres de France sont aussi les moins touchées par la violence. Il s’agit d’abord de la Creuse où le taux de pauvreté atteint 19,5 % mais où la violence physique n’atteint que 0,1 % contre 9 % en région parisienne (pourcentage par rapport au taux national). Plus un département est pauvre (comme la Creuse et le Cantal) moins le taux de violence est élevé. De telles statistiques montrent que la culture de l’excuse (« c’est la faute à la société ! ») brandie par 99 % des sociologues français relayés par la gauche bien pensante ne tient pas.

Ce qui est encore plus intéressant c’est que ces chiffres se confirment au niveau international. La récession n’a pas augmenté le taux de criminalité dans les pays touchés. La Grande-Bretagne a enregistré en 2009 une baisse de 7 % de toutes les infractions et le risque pour une personne d’être victime d’une infraction est au plus bas depuis trente ans ! Aux Etats-Unis, malgré la récession économique, on assiste au même phénomène. Le taux de criminalité a baissé de 5,5 % en 2009. Toutes les grandes villes considérées comme « dangereuses » ont connu une baisse significative du taux de violence : Phoenix (- 17 %), Los Angeles (- 15 %), Atlanta (- 14 %), Dallas ( - 10 %) ; Washington (- 7 %). A new York, le taux de criminalité est en baisse depuis la fin des années 1990 et les réformes de Rudy Giuliani ce qui a fait de cette ville l’une des plus sûres au monde. Au niveau national, les homicides ont baissé de 25 % en 2009 et les vols de voitures de 20 %. La criminalité a baissé plus dans les zones urbaines ( - 7 %), là où le chômage est le plus élevé, que dans les zones rurales. Marx se serait-il trompé ?


Voir en ligne : Crise, ch

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