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Economistes et politiques pessimistes pour l’Europe

dimanche 13 juin 2010

Les messages d’alerte se multiplient dans le monde sur la capacité de l’Europe à retrouver le chemin d’une croissance forte et durable sans s’attaquer de façon décidée à l’excès de dépense publique. Extraits :

Nouriel Roubini, économiste américain :

« Oui et nous sommes, je pense, entrés dans une seconde phase de la crise. La mise en place de plans de relance keynésiens pour éviter que la récession ne se transforme en dépression a fait basculer l’amas de dettes privées vers le secteur public. Nous avons socialisé les pertes du secteur privé. Et nous sommes dans une zone dangereuse.

[..]Augmenter les impôts et réduire les dépenses est socialement douloureux. Mais quelle est l’alternative ? Poursuivre des politiques budgétaires généreuses ? Les marchés ont déjà sonné l’alerte, le faire serait aller à la faillite. Quant à la solution qui consisterait à "imprimer de l’argent", cela conduirait à créer une inflation galopante. L’austérité n’est pas une option facultative.

En Europe [on doit redouter une rechute de l’économie]. Avant la crise grecque, la croissance en zone euro était estimée à moins de 1 % en 2010. Compte tenu du choc intervenu au cours des trois derniers mois, si l’économie n’entre pas techniquement en récession la croissance sera proche de zéro, les Bourses vont continuer à chuter, les coûts de l’emprunt vont augmenter, les liquidités manquer, la confiance des investisseurs, des entreprises, des ménages, se détériorer. La croissance déjà anémique le sera plus encore. »

Olli Rehn, commissaire européen en charge des affaires économiques et monétaires :

« Nous devons donner une base durable à notre croissance et créer les emplois dont l’Europe a un besoin crucial. Lire la suite l’article
Pour cela, il faut premièrement que nous réduisions les dettes publiques élevées dont nous avons hérité. Sans assainissement budgétaire, de nouvelles turbulences financières ne peuvent être évitées, et une croissance durable est peu probable. Ce problème concerne tous les Etats membres, mais, pour certains d’entre eux, il s’agit d’une priorité absolue.

Pour 2010, la poursuite de l’expansion budgétaire dans une minorité d’Etats membres est compensée par un assainissement dans les autres. La position budgétaire de l’UE dans son ensemble devrait devenir restrictive à partir de 2011, moment où la reprise devrait s’accentuer.

Il est vrai que les appels à la rigueur budgétaire ont rarement renforcé la popularité des décideurs politiques, mais il ne faut pas sous-estimer la sagesse instinctive des citoyens. Ceux-ci savent qu’il n’y a rien de plus antisocial que des finances publiques non viables. Une dette publique qui a grandi au point de devenir incontrôlable monopolise des ressources destinées normalement aux services de base que nos concitoyens attendent de la part de leur Etat.

Deuxièmement, nous devons relever à la fois la croissance de la productivité et le taux d’emploi dans nos économies. Vu le vieillissement rapide de notre population, cela n’est possible qu’au moyen de réformes structurelles importantes »

Un message compris partout... sauf en France ou le pouvoir persiste dans le refus de la baisse assumée des dépenses publiques. A l’inverse, le premier ministre socialiste espagnol a explicitement soutenu ces réformes, arguant de leur inévitabilité : je sais qu’il y a des protestations, mais nous ne changerons pas a déclaré José Luis Zapatero. Quand à la nouvelle coalition britannique de David Cameron et Nick Clegg, elle a annoncé une première série d’économies de 6,2 milliards de livres, simple prélude à une baisse plus poussée des dépenses publiques.

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