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Belleville

Une France tout d’un coup moins bisounours

mardi 22 juin 2010

Comment la communauté asiatique et chinoise de Belleville montre que le vivre-ensemble à la sauce socialiste et laxiste ne marche plus du tout.

Plus ça va, et plus l’actualité française ressemble à une longue liste de quartiers chauds. Récemment, on avait Tremblay ou Echirolles, actuellement, on peut facilement piocher Villiers-Le-Bel, ou encore Belleville. Jadis, on se rappelait des villes par leur spécialité culinaire, comme les bêtises de Cambrai ou les saucisses de Toulouse. Maintenant, nos jeunes têtes blondes découvriront la France au travers des quartiers où la Vème République, citoyenne, aura su pousser le festif jusque dans ses derniers retranchements…

Vraiment, quel coquin de sort ! On avait pourtant expliqué, ces derniers mois, que la France n’avait pas réellement de problème d’insécurité, mais simplement un sentiment d’insécurité. Puis on avait ensuite enquillé sur les petits mouvements volontaires de menton d’un Brice déterminé, et d’un Sarkozy prêt à tout kärcheriser. Et on arrivait doucement dans la phase où, dans le petit Burp ! replet du politicien qui vient de finir un bon repas, on allait conclure tous ces beaux discours par une chanson, car en France, tout se termine toujours par des chansons.

Et d’action concrète, hormis la ponte bruyante d’une ou l’autre nouvelle loi événementielle, point ne fut prévue : la France de la République Démocratique du Bisounoursland est trop douillette et sympathique pour ne serait-ce qu’envisager une fois l’utilisation de l’un ou l’autre muscle : tout doit être mou, doux, rond, souple.

Le problème avec la réalité, c’est qu’elle se prête mal aux injonctions colériques des Bisounours.

Parfois même, comme tous les petits élastiques là qui évitent les fuites mais qui sont vraiment trop tendus sur des parties empâtées par des années d’immobilisme et de gavage aux bons gros impôts républicains, ça claque, paf, et schlââââ !, le bisounours se le prend dans la gueule (c’est un petit élastique, mais il est très tendu et très long).

Cette fois-ci, ce n’est pas une communauté de sales petits blancs fachisssses partouzeurs de droite qui se rassemble pour hurler sa haine de l’autre au prétexte que ce dernier, l’autre, l’étranger, le différent, serait un gros voleur. Cette fois-ci, ce n’est pas non plus un de ces rassemblements festifs et joyeux, destiné à chanter la vie, la liberté d’une autre sexualité ou la vraie citoyenneté rigolote et socialisante partageuse dans des rythmes endiablés technoïdes dans laquelle on saura se faire dépouiller sans ronchonner sous l’oeil attendri des médias heureux de constater qu’enfin, toute réponse musclée a été écartée de la panoplie du frétillant contribuable.

Non.

Cette fois-ci, c’est une communauté dont la France peut clairement admettre qu’elle ne fait pas souvent parler d’elle, si ce n’est à l’occasion du nouvel an chinois dont les couleurs vives et les pétarades ravit toujours JP Pernaut dans son 13H. Cette fois-ci, la communauté asiatique de Belleville en a eu assez de se faire dépouiller par des petites raclures et a décidé d’en faire une manifestation.

Manifestation pacifique qui, comme de juste dès qu’il y a manifestation en région parisienne, a attiré les petites frappes et les gouapes minables qu’on retrouve maintenant traditionnellement, de la plage au bal populaire en passant par les fêtes foraines ou les sorties de boîtes, dès qu’un peu de pognon peut se faire facilement en dévalisant sans risque, à 5 ou 8 contre 1.

Sauf que cette fois-ci, nos fripouilles se sont heurtées à une légère résistance qui a bien failli se terminer par un lynchage que, en toute honnêteté, j’aurai trouvé mérité : se pointer dans une manifestation nombreuse réclamant plus de sécurité pour y dévaliser des honnêtes citoyens, c’est demander une élimination drastique de ses gamètes par sélection naturelle, c’est implorer bruyamment un Darwin Award ; et une telle récompense, ça s’octroie toujours quand c’est demandé gentiment !

Relaté par les journalistes, on obtient par exemple ceci qui frise la pignouferie avec brio sans toutefois l’atteindre complètement (l’article contient en effet quelques informations utiles pour comprendre). On ne saura pas exactement la cause des échauffourées, mais on sent que, pour une fois, ce ne sont pas quelques jeunes déçus qui ont exprimé leur désappointement.

En voyageant un peu surle web, on trouve quelques autres éléments de réflexion, qui permettent de dresser le constat suivant : cela fait des années que Belleville et les quartiers périphériques subissent des vols à l’arrachée, que la réponse de la police est grossièrement inadéquate, et que les autorités semblent s’en foutre ouvertement.

Concernant la police, on comprendra qu’à force de devoir relâcher les petites crapules avant même que l’encre des papiers de rapport d’arrestation soit sèche, les forces de l’ordre, lassées, se cantonnent aux affaires les plus graves, par exemple quand l’une des victimes fait feu sur l’étron qui tente de s’enfuir après un vol avorté.

Maintenant, on lira avec délectation les contorsions folliculaires sur le sujet où chaque journaliste se précipite pour expliquer la nature non raciste des agressions et l’absence de racisme aussi dans la réponse de plus en plus exaspérée de la communauté asiatique ; on comprendra, dans l’ambiance qui règne actuellement, l’insistance sur le sujet : elle semble nécessaire pour éviter qu’on puisse, de près ou de loin, taxer de fascisme, de poujadisme, ou de démagogie sécuritaire ceux qui auront relayé l’information de la rébellion des Asiatiques, qui ont – oh ! – l’inconscience politiquement incorrecte de dire ouvertement qu’ils sont agressés par des Noirs et des Maghrébins.

(A ce sujet, je suis à peu près sûr, en écrivant ces quelques lignes, d’avoir le droit à de croustillants commentaires qui me prêteront, il va de soi, toutes les sombres pensées nécessaires à compléter ma panoplie de libéral mangeur d’enfants communistes…)

Bref.

La France traverse, on le saura, une crise financière et économique grave, qui va jeter dans la rue et le chômage un nombre toujours plus grand de personnes. Mais elle traverse aussi, depuis des années, une autre crise, sociétale celle-là, en ce que son Etat est devenu incapable d’assurer le minimum de sécurité sur son propre territoire. A chaque nouvelle avancée progressiste frétillante, à chaque avortement du débat sécuritaire au prétexte qu’il pouvait, certainement, déraper vers les zeures les plus sombres de notre zistoire, on a accru l’ampleur de la crise et ses effets.

De plus, pendant des années, on a joyeusement confondu l’anti-racisme et la lutte contre une xénophobie autant fantasmée que réelle avec un laxisme excusant et lénifiant qui aura permis l’installation de droits nouveaux, non écrits mais bien réels, plaçant ceux qui s’estimaient différents au-dessus des lois du vulgum pecus, bêtement normal. On a généreusement excusé au nom de la pauvreté ou de la difficulté de s’insérer dans une méchante société discriminante des débordements et des comportements qui n’auraient jamais dû l’être ; d’excuses en disculpation, d’alibis plus ou moins mous en justifications bancales, on en est arrivé à tout supporter, trouver tout sinon normal mais au moins logique ou pas directement condamnable. Le résultat est à la hauteur des efforts déployés : un désastre sur tout un territoire…

Si, à présent, on conjugue la crise économique à cette crise sociétale profonde, et si l’on y ajoute la crise institutionnelle provoquée par des élites de plus en plus délitées, médiocres et cyniques, on obtient un mélange détonnant : non seulement, l’avenir promet d’être nettement moins riche, mais il promet d’être aussi beaucoup plus violent.

Sale temps pour les bisounours.

— -

A noter : l’article de l’Hérétique, sur le même sujet.

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