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L’équilibre sur le marché des biens et services

lundi 7 avril 2008

1. L’offre globale de biens et services

1.1. Le produit intérieur de plein emploi

L’ensemble des facteurs de production (y compris le capital) sont toujours pleinement employés. Et le volume des facteurs disponibles détermine la production de la nation. Quand un seul facteur est variable en courte période (par exemple le travail), le volume de production dépend uniquement de la quantité disponible de ce facteur.
La production augmente de moins en moins vite en raison de la loi des rendements décroissants, selon laquelle la productivité marginale d’un facteur est nécessairement décroissante, toutes choses étant égales par ailleurs. Le revenu d’équilibre déterminé par la fonction de production est forcément Ype, le revenu qui correspond au plein emploi car, en raison des hypothèses sur le fonctionnement du marché du travail, la quantité de travail utilisé correspond nécessairement au plein emploi (Lpe).

1.2. La courbe d’offre globale

Elle indique la relation entre Y (le produit intérieur réel) et P (le niveau général des prix). Il faut la distinguer des courbes d’offre des entreprises ou des banches particulières (qui décrivent la relation entre l’offre d’un bien particulier et son prix quand tous les autres prix sont supposés constants, et non la relation Y-P).

Si P augmente, Y ne peut plus augmenter à court terme, faute de facteurs disponibles :

L’offre globale est donc indépendante de P : elle ne dépend que de la quantité de facteurs offerts et qui sont, par hypothèse, totalement employés.

2. L’équilibre entre l’offre et la demande

La question qui se pose est celle de savoir si la demande sera suffisante pour assurer un débouché à l’ensemble des biens et services produits.

2.1. La loi des débouchés de Say

La valeur des biens et services offerts se transforme en un revenu qui est intégralement dépensé pour l’achat de biens et services. Si bien que dans l’économie prise dans son ensemble, la demande gloable est nécessairement égale à l’offre globale. Les individus n’offrent des biens et services qu’en vue d’acquérir le pouvoir d’achat nécessaire à l’acquisition d’autres biens et services. Les échanges monétaires sont des opérations intermédiaires facilitant la transaction, mais sans incidences réelles sur le fonctionnement de l’économie. Personne ne détient sous forme d’encaisses inutilisées une partie du revenu acquis par la vente de biens et services ; tout le revenu est donc bien employé pour demander des biens et services ; la demande globale est équivalente à l’offre globale.

Une surproduction généralisée est inconcevable : seuls peuvent exister des déséquilibres sectoriels entre l’offre et la demande sur un marché particulier, mais Say fait confiance aux ajustements des prix pour rétablir rapidement l’équilibre sur les différents marchés.
Que se passs-t-il si les agents constituent une épargne et donc si une partie du revenu n’est pas dépensé ? Ce n’est pas une fuite susceptible d’entraîner une dépense globale inférieure à l’offre globale, car la partie du revenu qui n’est pas consacrée à la consommation est utilisée pour financer l’investissement.

2.2. La fonction d’épargne

Les individus n’épargnent pas pour le plaisir de détenir des liquidités oisives ; ils n’ont pas de préférence pour la liquidité ; ils épargnent pour effectuer des placements rémunérés par un taux d’intérêt, qui augment leur richesse future. L’épargne (S) est donc une fonction croissante du taux d’intérêt réel (i).

S=S(i) avec S’(i)>0 (S’ est la dérivée de S).

Mais rien ne garantit qu’à chaque instant le montant de l’épargne décidée par les agents économique corresponde précisément aux besoins des investisseurs pour la constitution du capital. Le problème n’est en fait qu’apparent, car l’investissement (I), comme l’épargne, dépend du taux d’intérêt i, et tout déséquilibre ex ante entre S et I est corrigé instantanément grâce aux fluctuations du taux d’intérêt.
S=S(i) et I=I(i).

2.3. La fonction d’investissement

Le demande de capital (ou de besoin d’investissement) est telle que la productivité marginale du capital est égale au niveau réel des prix.
PmK=Pk/P

Comme pour la demande de travail, la demande de capital est donc une fonction décroissante du prix réel du capital. Et le prix réel du capital est mesuré par le taux d’intérêt. Car

- d’une part, un producteur qui n’a pas les fonds nécessaires à l’achat du capital doit les emprunter et payer un intérêt. Pour déterminer le volume de son investissement, il compare le coût d’emprunt d’un franc supplémentaire (le taux d’intérêt), à la productivité du franc supplémentaire investit.

- d’autre part, si le producteur autofinance son investissement à l’aide de profits, le taux d’intérêt mesure toujours le coût du capital, car au lieu d’investir ses profits dans des biens d’investissement, le producteur peut les placer sur les marchés financiers. Pour chaque franc investi dans la production, il perd le taux d’intérêt qu’il pourrait percevoir dans un placement financier.

Dans les deux cas, le producteur développe son capital tant que la productivité marginale du franc investi dans la production est supérieure au taux d’intérêt réel couramment versé pour un franc placé sur les marchés financiers.

L’investissement est donc une fonction décroissante du taux d’intérêt réel :

I=I(i) avec I’(i)<0

2.4. L’équilibre épargne - investissement

Il existe un taux d’intérêt réel i* tel que I=S. S est alors une offre de fonds prêtables (de la part des agents qui disposent de capacités de financement), et I est une demande de fonds prêtables (de la part des agents qui ont des besoins de financement).

Les marchés financiers sont parfaitement concurrentiels ; les taux d’intérêt sont donc parfaitement flexibles. Si, d’aventure, les plans d’investissement des différents agents économiques n’étaient pas compatibles ex ante avec leurs plans d’épargne, l’équilibre S=I serait instantanément rétabli sur les marchés financiers par un mouvement des taux d’intérêt. L’épargne n’est pas une fuite dans le circuit économique, elle n’est qu’une dépense en bien d’investissement. Le Ype (produit de plein emploi) est toujours confronté à une demande suffisante pour utiliser la totalité de la production.

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