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Austérité sarkozienne

mercredi 7 juillet 2010

A gauche comme à droite, le mot « rigueur » est tabou. A gauche depuis 1983 et le « tournant de la rigueur », conduit par le couple Mauroy-Delors, qui a marqué un large abandon des promesses de 1981. A droite, depuis 1997, quand Alain Juppé a expliqué qu’il fallait couper dans les dépenses publiques pour que la France puisse se qualifier à l’euro. Jacques Chirac avait dissous l’Assemblée nationale et organisé des élections anticipées... qui furent perdues.

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Les déficits restent et la dette n’a cessé continûment de croître. Depuis 1978, son encours a été multiplié par 18, elle représentait 21% du PIB en 1978 et a atteint 67% en 2007, avant la crise, pour qu’ensuite la récession la conduise à dépasser aujourd’hui 80% du PIB.

Le tabou doit maintenant être levé. Le gouvernement évite encore le mot de « rigueur » et évoque hypocritement « des comptes rigoureux », le risque de glisser « comme la Grèce » ou encore le besoin de respecter « nos engagements européens ». Mais la vérité est bien celle-là, celle d’ailleurs de nombreux pays développés : il est l’heure de régler les additions accumulées. Les marchés financiers ne considèrent pas la France comme un pays des PIGS (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne) mais elle n’en est pas moins très « suspecte » et sujette à des « tests » éventuels. L’écart des taux d’intérêt entre les emprunts français et leurs équivalents allemands s’est creusé. En clair : Nicolas Sarkozy est mis sous surveillance.

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Le premier hic pour Nicolas Sarkozy est qu’il lui faut aller dans une direction qu’il déteste. Il hésite encore d’ailleurs et Christine Lagarde a évoqué la "rilance", mélange de rigueur et de maintien des dépenses qui préservent la croissance. Il est un second hic encore plus pénible pour le pouvoir : il tient dans un chiffre, schématiquement, sur les 1000 milliards de dépenses publiques (tout compris), 250 relèvent des salaires des fonctionnaires, 50 des charges d’emprunt, 50 des investissements, 100 d’achats publics, 50 divers et, l’essentiel, 500 milliards relèvent de redistributions « sociales ». Autrement dit, l’Etat français est un d’abord un « Etat social ». Couper dans le budget signifie d’abord réduire « le social ». Il n’y a aucune autre marge de manoeuvre véritable.

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Or, la note est salée. Les rapports se multiplient qui disent tous que les efforts nécessaires sont très importants. Si rien n’est fait, si les dépenses continuent de croître sur leur lancée d’avant crise, la dette continuera de grossir inexorablement : elle atteindra 110% du PIB en 2020 avec une croissance moyenne annuelle de 2,5%, 125% avec une croissance de 2% l’an et plus de 140% du PIB avec une croissance faible de 1,5% l’an. La France est en train de perdre la maîtrise de ses comptes, il faut corriger cette trajectoire.

Pour parvenir à stabiliser la dette à l’horizon de 2020, il faudra couper les dépenses pour 1 point de PIB par an, soit 19 milliards d’euros (si la croissance est de 1,5%), et 0,3 point soit 6,5 milliards d’euros (si la croissance est de 2,5%). A titre de comparaison, les efforts dans le passé n’ont jamais permis de réduire de plus que de 2 milliards d’euros par an les dépenses. Un gel net des dépenses rapporterait 7 milliards par an. C’est dire que la France doit s’engager dans un territoire budgétaire inconnu d’elle. A plus court terme, c’est pire. Si la France veut tenir ses engagements vis-à-vis de Bruxelles et revenir à un déficit de 8% cette année à 3% en 2013, il faut trouver entre 60 milliards (scénario d’une croissance de 2,5%) et 100 milliards d’économies (croissance à 1,5%).

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Lire l’intégralité de l’article sur Slate


Voir en ligne : L’aust

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