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L’économie de marché expliquée à nos enfants.

Le nouveau livre de Peter Schiff

samedi 17 juillet 2010

Vous ne croyez pas que les gouvernements peuvent nous sortir d’une récession par la dépense ? C’est là révéler votre ignorance ! Vous doutez de la sagesse de manipuler délibérément les taux d’intérêts pour encourager la dette et punir l’épargne ? Retournez à vos études ! Vous êtes nerveux parce que les gouvernements peuvent détruire la valeur de l’argent parce qu’ils ont supprimé sa valeur intrinsèque ? Retournez au Moyen Age !

Si vous voulez comprendre ce qui se passe dans l’économie mondiale, lisez le nouveau livre de Peter Schiff (co-écrit avec son frère Andrew) How An Economy Grows And Why It Crashes (Comment une économie croît et pourquoi elle se crashe). Vous n’avez besoin d’aucune connaissance en économie pour le comprendre ; un enfant intelligent pourrait suivre le fil de ses arguments.

Je dis ça tout à fait sérieusement. Quand Peter et Andrew étaient petits garçons, leur père Irwin Schiff, économiste anti Keynésien et refuznik des taxes et impôts, leur racontait des histoires comme moyen de leur enseigner des principes économiques de base.

Imaginez, par exemple, trois hommes sur une île, chacun d’entre eux attrapant un poisson par jour. Ça prend toute la journée pour attraper un poisson à la main et il est nécessaire d’en manger un par jour. Maintenant, supposez que l’un des hommes choisisse d’avoir faim pendant 24h et utilise ce temps pour fabriquer un filet, qui lui permet d’attraper deux poissons par jour. Que devrait-il alors faire avec ses poissons supplémentaires ? Devrait-il prêter son surplus aux autres, leur permettant de manger pendant qu’ils fabriquent leurs propres filets ? (Leurs filets pourraient ne pas marcher, ce qui signifie qu’il perdrait son investissement ; mais il pourrait compenser ce risque en exigeant qu’ils le remboursent de deux poissons pour chaque poisson qu’il leur prête). Devrait-il fabriquer deux filets et les louer aux autres ? Ou bien devrait-il juste manger ses poissons supplémentaires ?

Les frères Schiff démarrent par cette simple expérience de pensée et bâtissent sur cette fondation, introduisant graduellement les concepts de spécialisation et d’avantage comparatif, de commerce entre les îles, de monnaie papier, de gouvernement, d’imposition et taxation, de dette nationale. En langage simple, avec des pas logiques, ils prennent l’île de son économie fermée à trois habitants et l’amènent, pour ainsi dire, à la situation actuelle : une bulle du prix des huttes qui pousse le sénat de l’île, dépourvu de sagesse, à émettre de plus en plus de notes de crédit de poissons.

Pourquoi devrions-nous accorder de l’attention à Peter Schiff ? Eh bien, il y a une raison assez convaincante : il a prédit avec précision et exactitude le récent crash. Je n’affirme pas juste qu’il avait dit que des mauvais jours allaient arriver. Un homme qui prédit constamment des récessions aura nécessairement raison tous les dix ans à peu près. Non, je veux dire qu’il a prévu l’effondrement des prêts sub-primes, qu’il avait raison sur ce qui allait se produire et qu’il avait expliqué pourquoi ça allait se produire. Bref, il gagné le droit à être écouté.

J’aurais aimé avoir son livre à lire il y a dix ans. Quand j’ai été élu pour la première fois, j’ai ressenti que je devrais acquérir une compréhension basique de l’économie, et je me suis donc fait une liste de lecture, en commençant par ce compagnon fidèle de tout étudiant britannique de première année en économie, Begg, Fischer et Dornbusch. Comme je creusais mon sillon à travers les textes variés, je suis devenu progressivement inquiet. Une si grande part de la doctrine couramment acceptée paraissait contre-intuitive. Pourquoi, par exemple, les économistes voyaient-ils la demande des consommateurs comme une cause de la croissance économique et non pas comme une conséquence ? Pourquoi était-il désirable de dépenser plus quand rien de réelle valeur n’en sortait en conséquence ? Pourquoi est-ce que presque tous les experts applaudissaient à la déconnexion entre la monnaie et quoi que ce soit qui ait une valeur intrinsèque ? Est-ce que cette cassure ne permettait pas aux gouvernements, en fait, de transférer de la richesse des épargnants privés à eux-mêmes ?

Après quelques temps, j’ai réalisé qu’il y avait des économistes qui posaient ces questions évidentes. Ils étaient généralement connus comme l’Ecole Autrichienne, et ils étaient considérés comme démodés dans les cercles universitaires et gouvernementaux. Le problème est que, alors que certains écrivaient de façon accessible, d’autres produisaient des travaux d’une densité alarmante.

En effet, la théorie économique est devenue largement impénétrable au profane. Ça n’a pas toujours été le cas. Adam Smith, que nous pourrions avec justesse appeler le premier économiste, se percevait avant tout comme un philosophe moral, et écrivait dans une prose claire et élégante. Au fur et à mesure que le XIXème Siècle avançait, l’idée a commencé à se répandre que, pour être pris au sérieux, l’économie devrait être traitée comme une discipline scientifique, agrémentée d’équations et de formules. Comme le disait Robert Heilbroner : « les mathématiques ont amené la rigueur à l’économie ; mais hélas, aussi, le dépérissement ».

Alors que l’économie dérivait de plus en plus de la compréhension commune, elle dérivait du bon sens. Toutes sortes d’idées semblaient bien peu plausibles, mais elles étaient supportés par des graphiques impressionnants et des mots très longs. Les non initiés devenaient nerveux à l’idée de questionner les figures sacerdotales gardiennes de cette discipline.

Vous ne croyez pas que les gouvernements peuvent nous sortir d’une récession par la dépense ? C’est là révéler votre ignorance ! Vous doutez de la sagesse de manipuler délibérément les taux d’intérêts pour encourager la dette et punir l’épargne ? Retournez à vos études ! Vous êtes nerveux parce que les gouvernements peuvent détruire la valeur de l’argent parce qu’ils ont supprimé sa valeur intrinsèque ? Retournez au Moyen Age !

En règle générale, si les experts ne savent pas expliquer une idée simplement, ça devrait éveiller nos soupçons. Les frères Schiff expliquent leur modèle vraiment très simplement, et c’est ce qui le rend si convaincant. Si vous ressentez le besoin d’avoir une compréhension décente de l’économie du marché libre, mais que vous n’avez pas le temps de vous attaquer aux œuvres complètes de Mises et de Rothbard, leur livre est le point de départ parfait. Et si vous trouvez impérieuse la thèse des frères Schiff, jetez un coup d’œil au Cobden Centre, qui travaille à appliquer la tradition Autrichienne en économie à la situation politique Britannique.

Un article de Daniel Hannan pour son blog sur le site du Telegraph.

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