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Laisser chuter les banques ? C’est possible, l’Islande l’a fait.

Pour voir les conséquences d’un effondrement bancaire, regardez l’Islande.

jeudi 22 juillet 2010

La richesse virtuelle s’est évaporée ; mais, dans le monde réel, il y étonnamment peu qui a changé. Après deux décennies de croissance phénoménale, il y a eu une correction, et les Islandais vivent maintenant comme les Danois plutôt que comme les Koweïtiens. Leur situation reste enviable selon presque toutes les normes imaginables.

A lire la presse Anglaise on pourrait avoir l’impression que l’Islande s’est effondrée : effondrée, à savoir des queues de chômeurs et des émeutes, sans aller jusqu’à Mad Max. En fait, Reykjavik donne une impression prospère et joyeuse, dans le soleil de 24h dont on n’a pas l’habitude. Les bars débordent, les restaurant se sont améliorés au point qu’on ne les reconnait pas, les maisons sont dotées de jacuzzis neuf et il y a des Land Cruiser garés dans toutes les rues.

Bon, il est vrai de dire que les effets de la pauvreté sont cumulatifs. Une crise financière ne signifie pas que les créditeurs démantèlent l’infrastructure et s’en vont avec dans des charriots ; mais ça pourrait signifier que les gens arrêtent de s’acheter de nouveaux Land Cruisers. Il est concevable, je suppose, que dans des décennies, Reykjavik soit devenue une sort de Havane du Nord, avec les habitants toujours en train de conduire leurs vieux 4 x 4 de 2008. Mais je ne crois pas.

Un effondrement bancaire efface des fortunes en papier, mais il n’efface pas des actifs en dur. La Couronne Islandaise a perdu 60% de sa valeur, et l’Islande a baissé dans les classements de richesse internationale en conséquence. Mais les moutons font toujours des agneaux, l’aluminium continue d’être fondu, les touristes se prélassent toujours dans le Lagon Bleu, les équipages des chalutiers rentrent toujours avec leurs riches prises (plus riches que jamais, apparemment, avec le réchauffement des mers).

La richesse virtuelle s’est évaporée ; mais, dans le monde réel, il y étonnamment peu qui a changé. Après deux décennies de croissance phénoménale, il y a eu une correction, et les Islandais vivent maintenant comme les Danois plutôt que comme les Koweïtiens. Leur situation reste enviable selon presque toutes les normes imaginables.

Il y a des leçons pour nous dans tout cela. J’étais un parmi un nombre minuscule de commentateurs qui se sont opposés au sauvetage des banques en Grande Bretagne. Il me parait outrageux que les contribuables doivent sauver des hommes très riches des conséquences de leurs erreurs. Depuis, des gens sophistiqués me disent que, si on m’avait donné raison, tout le système bancaire aurait pu s’effondrer.

Je suis loin d’être convaincu qu’ils ont raison. Mais, quand bien même ? Pour voir les conséquences d’un effondrement bancaire, regardez l’Islande, qui n’était pas en position de porter secours à ses banquiers. La vie y est meilleure que dans la plupart des États de l’UE. Une fois que les actifs des banques en faillites ont été vendus pour satisfaire aux demandes des titulaires de comptes, y compris des Britanniques et des Néerlandais, l’Islande s’est retrouvée avec une plus petite dette publique que la plupart des pays qui ont pris des mesures pour garantir le passif de leurs banques. La croissance peut reprendre sur des bases plus sobres. En Grande Bretagne, par contraste, Gordon Brown a tenté de regonfler la bulle, avec des conséquences calamiteuses (voir ici). Je suis très sérieux à ce sujet. Si j’avais quelque montant à investir, je l’investirais en Islande.

Un article de Daniel Hannan pour son blog sur le site du Telegraph.

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