Contrepoints

Accueil > Culture > Cinéma > Inception

Le moins mauvais film de Nolan

Inception

vendredi 23 juillet 2010

Inception est clairement le film le moins mauvais de Nolan : je n’ai eu envie de sortir de la salle qu’après une heure.

L’histoire est extrêmement pauvre, puisque l’unique enjeu est posé dès l’affiche ("Le rêve est réel") et n’est pas dépassé tout au long du film.

Il s’agit d’une énième variation sur la perception de la réalité et l’emboîtage de différents univers réels à la manière de matriochkas, le seul intérêt étant de découvrir à la fin si l’on se trouve en plein rêve ou dans la réalité.

Les personnages et la narration ne quittent jamais leur état originel ni ne sont approfondis, le spectateur étant supposé être captivé par le concept initial, son exploration logique et sa déclinaison en effets spéciaux. C’est donc un film idéologique, où tout n’existe que pour exposer l’idée.

Dénué de la moindre forme d’originalité, Inception s’inspire de nombreuses oeuvres afin de tenir debout :

- The Sting pour l’histoire : un petit arnaqueur monte une grande faisanderie, elle-même doublée d’illusions accessoires dont il n’est pas toujours maître, et même s’il est vénal à la base, dans ce cas-ci il cherche avant tout à régler des problèmes personnels ;

- 2001 : A Space Odyssey, pillé sans vergogne, notamment dans les scènes finales avec le père et celles en apesanteur ;

- la fameuse danse de Fred Astaire dans Royal Wedding, à qui Inception doit sa plus belle scène ;

- Dark City, pour les scènes de transformation du monde par un effort de la volonté ;

- eXistenZ et The Matrix pour les règles internes aux voyages et les effets de ceux-ci sur la perception de la réalité, etc.

Du point de vue du résultat (et non des intentions), le film connaît le même échec que The Matrix Reloaded, c’est-à-dire qu’il alterne des scènes d’un bavardage absurde, faussement complexe, qui dissimule sous un hermétisme de pacotille une immense vacuité intellectuelle et une linéarité narrative totale, avec des scènes d’action tonitruantes, où la musique et les explosions ne cessent d’aller crescendo, couvrant les rares tentatives de prise de parole, à tel point qu’on a l’impression à ces moments-là de se retrouver devant un film muet.

Pour finir, les réactions de la salle à la fin du film - enthousiastes, pour celles que j’ai entendues, mais seuls les enthousiastes s’expriment généralement - ont suscité en moi un grand sentiment de solitude.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)