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La Grande Bretagne se tourne vers le monde anglophone

Le Web élargit la Manche

samedi 21 août 2010

Le changement technologique est en train de rendre redondante l’Union Européenne. Dans les années 90, une association de libre échange était pleine de sens. Mais dans un monde où le capital se précipite à l’autre bout du monde en appuyant sur un bouton, la proximité physique perd sa pertinence. Avant de décider d’investir dans un pays, les entreprises prendront en compte de nombreux facteurs -imposition, réglementation, langage, susceptibilité des officiels à la corruption- avant de se soucier de la géographie.

Le web rend aussi aisé pour les électeurs de ma circonscription de faire affaires avec une société en Nouvelle Zélande qu’avec une société en Belgique. Plus aisé en fait, puisque la compagnie "Kiwi" partage le système
de Common Law avec le Royaume Uni, les pratiques comptables, les traditions commerciales et le langage.

Ce point a été plus ou moins admis par Martin Kettle dans le Guardian du 20 août. Kettle regrette le phénomène et se plaint que l’internet a laissé la Grande Bretagne "piégée par l’anglosphère."

"L’âge de l’information en ligne, dont on pouvait s’attendre à ce qu’il facilite un plus grand pluralisme mental et culturel, et donc, entre autres choses, une plus grande familiarité avec les langages et les cultures Européennes, a, en pratique, eu l’effet inverse. Le pouvoir de la langue Anglaise, tout à la fois notre grand don et notre grande malédiction, nous décourage de nous engager avec ceux qui sont en dehors de l’anglosphère en ligne, qui conquiert tout."

Il continue sur sa lancée pour noter, inconsolable, que les Britanniques ont plus de familiarité avec la vie politique en Australie qu’en Europe. Sans blague ! Les Australiens sont, comme aurait pu l’exprimer Kipling, des gens du même sang et de la même langue ; nous avons le même chef d’État ; nous regardons les mêmes programmes télévisés ; nous visitons régulièrement nos pays respectifs, souvent pour voir des membres de nos familles ; les deux candidats à l’élection Australienne sont nés en Grande Bretagne, bon sang ; comment les Britanniques pourraient-ils ne pas être intéressés ?

Le web, comme l’avance Douglas Carswell, est en train d’aplanir au fer à repasser une anomalie dans l’alignement politique du Royaume Uni, par lequel une petite élite a artificiellement réorienté notre politique étrangère, notre commerce et même nos informations pour les écarter de nos vielles alliances et les tourner vers l’Europe. C’est le beau côté du web (ou encore, d’un point de vue europhile, le côté désagréable) : il démocratise.

Laissez moi rassurer Martin Kettle : je suis l’un des ce Britanniques qui suit de près, quotidiennement, les nouvelles Européennes, en ligne, et pas seulement en Anglais. Une des choses que ça m’a appris est que nous ne sommes pas les seuls à être tirés, par notre histoire et notre géographie, vers d’autres continents : les journaux Espagnols, par exemple, sont aussi intéressés par Cuba et l’Argentine que les journaux Britanniques par les USA et l’Australie.

La communauté des pays anglophones est, potentiellement, la plus grande force en faveur de la liberté dans le monde. Mais, ces 40 dernières années, elle a été ignorée par les gouvernements qui la constituent. Et ça, c’est fini. Le web est un phénomène vraiment merveilleux.

Un article de Daniel Hannan pour son blog sur le site du Telegraph.

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