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Selon le FMI

Les économies avancées doivent déployer des efforts à long terme pour maîtriser la dette publique

jeudi 2 septembre 2010

Il serait souhaitable que les pays visent un niveau d’endettement bien inférieur à leurs plafonds d’endettement car il est peu vraisemblable qu’ils seront avertis qu’une hausse brutale des coûts d’emprunt est imminente ou que l’accès aux marchés risque d’être barré lorsque la dette augmente ou lorsque les risques budgétaires ou la fiabilité des données budgétaires ne sont plus perçus de la même manière.

Pour réduire les niveaux de la dette publique et assurer la viabilité budgétaire au cours des décennies à venir, les économies avancées doivent engager des réformes à long terme, concluent trois notes publiées par le FMI. Pour protéger la fragile reprise économique, soutenir la croissance et la création d’emplois et rassurer les marchés des capitaux, les plans d’ajustement budgétaire doivent être clairement définis — mais dans une perspective à moyen terme plutôt que dans l’objectif de gains immédiats.

Le niveau de la dette publique dans les économies avancées a atteint des sommets rarement observés en l’absence de conflit majeur. L’endettement des administrations publiques dans les économies avancées du G20 a bondi de 78% du PIB en 2007 à 97% du PIB en 2009 et, d’après les projections, il devrait grimper à 115% du PIB en 2015.

Ce fort endettement est imputable non seulement à la crise financière mais aussi aux politiques budgétaires malheureuses de ces dernières décennies : les chiffres de la dette se sont envolés en période de récession sans pour autant chuter au cours des années prospères. La situation est d’autant plus complexe que le vieillissement des sociétés et le réchauffement climatique exercent des pressions additionnelles sur les finances publiques. Des réformes budgétaires à long terme sont devenues indispensables pour garantir une amélioration progressive mais soutenue des positions débitrices au cours des prochaines décennies.

Les économies les plus endettées se rapprochent d’un seuil limite au-delà duquel leur situation budgétaire peut devenir intenable. Ce seuil n’est pas gravé dans le marbre mais il signifie que pour rétablir la viabilité, il sera nécessaire de modifier radicalement les comportements du passé. En d’autres mots, le maintien du statu quo n’est pas de mise.

Il serait souhaitable que les pays visent un niveau d’endettement bien inférieur à leurs plafonds d’endettement car il est peu vraisemblable qu’ils seront avertis qu’une hausse brutale des coûts d’emprunt est imminente ou que l’accès aux marchés risque d’être barré lorsque la dette augmente ou lorsque les risques budgétaires ou la fiabilité des données budgétaires ne sont plus perçus de la même manière.

L’une des trois notes de synthèse publiées par les services du FMI, intitulée Long-Term Trends in Public Finances in the G-7 Economies, se penche sur l’évolution des niveaux de la dette publique dans la plupart des économies développées au cours des décennies qui ont précédé la récente crise, examine l’emballement de la dette pendant la crise et évalue les perspectives de réduction des ratios d’endettement dans les années à venir. Au-delà de la crise de 2008-09, l’endettement des pays avancés est révélateur d’une tendance persistante à la hausse des ratios d’endettement depuis 1974. Les dépenses croissantes des postes de santé et des retraites sont les principales responsables du fléchissement des soldes primaires. Pour éviter de compromettre la fragile reprise économique tout en rassurant les marchés de capitaux, la politique budgétaire doit être clairement définie et miser sur un ajustement progressif mais régulier à moyen terme plutôt qu’uniquement sur un resserrement à court terme.

La note intitulée Fiscal Space étudie la viabilité de la dette dans toute une série d’économies avancées et évalue la marge de manœuvre dont disposent les gouvernements avant que les marchés ne les contraignent à donner un tour de vis à leur politique. L’espace budgétaire — c’est-à-dire l’écart entre les niveaux actuels d’endettement et le seuil au-delà duquel la dette d’un pays devient intenable si l’on tient compte des résultats passés — est extrêmement limité dans certains pays alors que d’autres ont les coudées beaucoup plus franches pour faire face à des chocs inattendus. Dans le premier groupe il faut, pour rétablir la viabilité, rompre radicalement avec les schémas habituels d’ajustement budgétaire. L’analyse insiste sur le fait qu’il est important de préserver un large espace budgétaire car on ne sait pas exactement où se situe la limite d’endettement ; la théorie et les preuves empiriques indiquent aussi que les marchés des capitaux librement accessibles sans risques peuvent se fermer du jour au lendemain sans que la hausse des taux d’intérêt n’ait donné l’alerte.

Default in Today’s Advanced Economies : Unnecessary, Undesirable, and Unlikely examine les récentes spéculations des participants au marché et des commentateurs qui avancent qu’une détérioration des finances publiques pourrait mener certains pays avancés à un défaut de paiement de leur dette, en particulier certains pays européens périphériques. La note juge que le risque de restructuration de la dette est actuellement très surestimé et explique que ces dernières décennies ce sont les coûts incontrôlables du service de la dette qui ont empêché les marchés émergents, principalement, de rembourser leur dette alors qu’aujourd’hui, ce sont les importants déficits primaires qui pèsent lourdement sur les pays avancés qui constituent le plus gros défi. La dette publique des pays avancés au début de la crise était assortie de longues échéances ce qui a permis une relative maîtrise du service de leur dette : le problème n’est pas le fardeau de la dette, mais le déficit primaire. Comme le soulignent les autres notes, c’est en s’attaquant à moyen terme aux facteurs à long terme des dépenses publiques que l’on peut garantir la viabilité budgétaire. L’étude conclut que le non-remboursement de la dette n’apportera rien à ces pays.

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